Considéré par beaucoup comme l’un des grands spécialistes de l’hydravion en Allemagne, avec Claude Dornier, l’ingénieur et aviateur Ernst Heinkel a conçu quelques-une des meilleures machines de ce type de l’entre deux guerres à la Seconde Guerre mondiale.
Si la majorité d’entre elles servirent au sein des unités de la Luftwaffe, à l’instar des plus célèbres , comme le biplan He 59 ou le monoplan He 115, quelques autres furent conçus pour l’exportation, que ce soit vers l’Espagne, l’URSS, ou d’autres pays. Ce fut notamment le cas du Japon pour qui Heinkel et ses équipes développèrent le HD 56, alias Aichi E3A.
C’est en 1929 que la firme nippone Aichi demanda à Ernst Heinkel de lui concevoir un hydravion léger de reconnaissance et d’observation destiné à servir au sein des unités de la marine impériale. Le programme reçut immédiatement la désignation de HD 56 (HD pour Heinkel Doppeldecker, c’est à dire biplan Heinkel) dans la nomenclature du constructeur.
Afin de contourner les exigences du Traité de Versailles ce nouvel aéronef fut développé initialement comme un appareil civil, seuls ses responsables et ceux d’Aichi connaissaient la véritable issu de cet hydravion.
Heinkel travailla durement, et finalement le HD 56 fut officiellement présenté à ses clients japonais au printemps 1930. Quelques semaines plus tard, en septembre de la même année l’hydravion déjaugea pour la première fois. Toutefois il se présentait alors comme un appareil de tourisme, mû par un moteur en étoile américain Wright Whirlwind de 265 chevaux. Le prototype fut alors transféré par bateau jusqu’aux usines Aichi au Japon. C’est là que l’appareil fut modifié et devint alors le prototype de l’E3A.
Extérieurement cet Aichi E3A se présentait sous la forme d’un biplan biplace en tandem construit en bois entoilé et métal. Son moteur Whirlwind avait laissé la place à un Hitachi Tempu de facture locale d’une puissance de 300 chevaux. Pour le reste l’appareil restait très similaire à ce qu’il avait été en Allemagne. Doté d’un empennage classique et de deux flotteurs cet appareil était très similaire à la majorité de ses contemporains. Le pilote et l’observateur prenaient place dans deux cockpits séparés, à l’air libre. L’observateur servait par ailleurs la mitrailleuse mobile de calibre 7.7mm montée sur affût annulaire. Une charge de bombes légères de 150kg complétait l’armement.
Au total l’Aichi E3A ne fut construit qu’à douze exemplaires qui volèrent au sein d’une seule unité basée dans le sud de l’archipel nippon. En effet à cette époque la pression politique était telle que des industriels comme Nakajima et Kawanishi purent aussi proposés et vendre des appareils similaires à la marine impériale. Si le second était très inférieur au E3A il faut considéré que celui de Nakajima tira fort bien son épingle du jeu.
Les appareils de série volaient en tant que E3A-1.
Bien qu’initialement destinés à servir depuis des ports bases il faut souligner que la majorité des Aichi E3A furent affectés à bord des croiseurs de classe Sendaï. Sur ces imposants navires les petits biplans remplissaient le rôle d’observateur et de bombardier léger. Au moins deux d’entre eux participèrent à des combats contre la flotte chinoise, notamment lors des combats de 1937-1938. Mais on ne connait pas exactement le sort que leur réserva la DCA chinoise. Tout au plus sait on que certains appareils volèrent jusqu’en juillet 1941.
Aucun ne participa cependant aux combat de la guerre du Pacifique, ce qui explique qu’il ne reçut aucun nom de code dans la nomenclature américaine.
Bien que l’Aichi E3A ne soit resté qu’une toute petite dizaine d’années en service dans les rangs nippons cet appareil marqua durablement les esprits, devenant même l’archétype des aéronefs de ce type. Aucun appareil ne survécut à cette époque.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.