Pour répondre à une requête de la Marine Impériale de 1936 relative à un hydravion embarqué sur des unités de moyen tonnage, deux constructeurs nippons présentèrent le résultat de leurs travaux respectifs, Aichi et Kawanishi. Le premier proposa un engin modernisé issu directement du biplan E10A1 Hank, et le second un modèle assez semblable, mais monoplan. Cette caractéristique et la sous-motorisation de ce dernier, désigné E11K1, firent apparaître des difficultés au cours d’essais de lancement sur catapulte courte, et les trois prototypes construits furent convertis en utilitaires d’appoint. L’appareil d’Aichi, en revanche, n’eut pas ces problèmes et fut d’abord agréé sous l’appellation d’Hydravion de reconnaissance de nuit de la marine type 98, puis désigné officiellement E11A1, surnommé Laura dans le code allié.
C’était un biplan de construction mixte dont le fuselage-coque à double redan présentait une structure bois et alliage léger avec revêtement en contreplaqué. Les ailes résultaient de la même technique et possédaient des volets entoilés, comme l’étaient en partie les empennages. Les plans constituant la voilure étaient rendus solidaires par des mâts et entretoises en bois, renforcés à l’aide de haubans en câble métallique. L’aile inférieure disposait d’une balancine à chaque extrémité pour stabiliser la flottaison et l’aile supérieure accueillait dans sa partie centrale la nacelle du groupe motopropulseur à 12 cylindres en W (semi-radial) refroidi par liquide, peu fréquent dans l’aéronautique japonaise, entraînant une hélice en position de poussée. L’équipage était de trois hommes et un poste ouvert sur le dessus à l’arrière du fuselage facilitait le contrôle des manœuvres sur l’eau et permettait l’utilisation d’une mitrailleuse de défense.
L’Aichi E11A1 vola pour la première fois en juin 1937 et fut aussitôt produit en série pour un total de 17 exemplaires. Les appareils furent affectés aux croiseurs légers de classe Sendai, Kuma et Nagara et leur rôle, dépassant la simple reconnaissance nocturne, consistait à signaler les salves d’artillerie en observant la lueur des départs de tir des pièces de l’adversaire.
Au commencement de la guerre dans le Pacifique, les Laura se manifestèrent par une efficacité insuffisante due à leur conception dépassée, de faibles performances et une commodité discutable dans la formule de l’hydravion-coque à catapulter. Débarqués au début de 1942, il furent remplacés par des appareils à flotteurs, comme l’Aichi E13A1 Jake du même constructeur ou le Mitsubishi F1M2 Pete, et finirent leur service dans des rôles secondaires de patrouille côtière, liaison ou transport.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.