Entre la fin du XXème siècle et l’année 2005 la majorité des forces aéronavales européennes furent confrontées à un choix important concernant le remplacement de leurs principaux hélicoptères de sauvetage en mer et de lutte anti-sous-marine, embarqués ou non. Si la plus part d’entre elles, allemandes et françaises en tête, prirent le pari du NH-90 européen d’autres en revanche se concentrèrent sur l’achat de Sikorsky S-70B, ce second ayant le mérite d’être déjà en service et d’avoir fait ses preuves. La Fleet Air Arm britannique prit un chemin totalement différent en demandant à son hélicoptériste national Westland de concevoir un nouvel appareil directement dérivé de son Lynx. C’est ainsi que naquit l’un des hélicoptères de nouvelle génération parmi les plus prometteurs, l’Agusta-Westland AW.159 Wildcat.
Bien que les besoins de l’aéronavale britannique fussent réelles la décision de développement ne fut prise par le gouvernement de Sa Majesté qu’en juin 2006 lorsque le Ministry of Defence (MoD, ministère britannique de la défense nationale) passa commande pour celui qui se nommait encore Future Lynx.
En réalité Westland puis Agusta-Westland, la nouvelle raison sociale de l’hélicoptériste après sa fusion avec son célèbre concurrent transalpin, travaillait déjà sur un concept de ce type. En effet il était notoirement établi que le Lynx était en perte de vitesse sur les marchés d’export dès 1997, et ce malgré le fait que ses concurrents directs continuaient de bien se vendre. L’objectif était clairement de répondre à Eurocopter et son Dauphin 2 sans cesse renouvelé. D’abord désigné Future Lynx, puis Lynx Wildcat, l’appareil prit petit à petit la désignation finale d’AW.159 Wildcat.
Si extérieurement le Wildcat ressemble fortement au Lynx, il s’agit en réalité d’un hélicoptère totalement nouveau. Il est construit en grande partie en matériaux composites et en alliages légers. Son cockpit biplace côte à côte a lui aussi été revu et corrigé et dispose de nombreux écrans LCD et d’une capacité permanente pour l’usage de JVN (vision nocturne) lors des vols de combat. La propulsion tourne autour d’un groupe de deux turbomoteurs LHTEC d’une puissance de 1 360 chevaux chacun entraînant un rotor articulé à quatre pâles.
Le Wildcat possède une certaine communauté d’équipements et de réseaux avec l’AW-101 Merlin, l’autre principal hélicoptère militaire du groupe. Niveau armement, il peut emporter en version terrestre des mitrailleuses de sabord ou des missiles antichars sur moignons d’ailes. Son armement anti-sous-marins se compose principalement de torpilles et de mines.
C’est sous l’immatriculation ZZ-400 que le premier prototype vola le 12 novembre 2009. Assez étrangement cet appareil portait la livrée verte unie des appareils de la Royal Army, l’aviation de l’armée britannique. En effet la commande de 2006 ne portait pas uniquement sur les 28 avions voulues par le Fleet Air Arm mais aussi sur 34 appareils pour les besoins de remplacement de la Royal Army. Ces mêmes appareils sont destinés à l’appui aérien rapproché en remplacement des Gazelle et des Lynx terrestres de première génération.
Appelés à voler aux côtés des Apaches acquis par les Britanniques ces appareils devront à l’horizon 2015 assister ces appareils en leur désignant les cibles ou en effectuant des reconnaissances. Ces ainsi que les appareils de série sont d’ores et déjà désignés Wildcat AH-1 dans la Royal Army et Wildcat HMA-1 dans la Fleet Air Arm. Ces derniers remplaceront aussi bien les Lynx HAS-3 que les derniers Sea King HAS-8 encore en service.
Bien que produit en partie par l’Italie, il n’est pour l’instant nullement question que ce pays achète des AW.159, la Marina Militare Italiana s’étant engagé dans le programme NH-90 dès son lancement. En outre cet appareil semble, bien que très ambitieux, mal taillé pour certains besoins. Ainsi sa candidature au programme américain ARH destiné à fournir à l’US Army un appareil d’appui tactique rapproché et de reconnaissance a été tout bonnement rejeté dès le début, au profit du Bell 407 américain et de l’Eurocopter EC-145 franco-allemand. Quoi qu’il en soit le Wildcat semble plutôt s’orienter à l’export vers les marchés des forces aéronavales. L’exemple parfait est la commande passée début 2013 par la marine coréenne pour huit appareils. Le nombre de « vieux » Agusta-Bell AB-212ASW à remplacer dans le monde est assez conséquent, le Wildcat pourrait alors se tailler la part du lion. En tout état de cause le nouvel appareil anglo-italien sera un des grands compétiteurs des années à venir… si Bell, Boeing, et Eurocopter le permettent.
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