A la fin de l’année 1971, l’hélicoptériste français Aérospatiale, héritier direct des constructeurs Nord Aviation et Sud Aviation décida de donner un successeur à l’Alouette III. L’appareil était alors le principal hélicoptère léger produit dans un pays européen et vendu dans le monde. Mais ce dernier était considérer comme un appareil rustique, le constructeur décida que son nouvel hélicoptère incorporerait les dernières avancées technologiques de l’époque, et notamment le fameux rotor anti couple caréné nommé Fenestron.
Outre ce système, la machine, désignée SA-360, disposait d’un fuselage construit en alliage de métaux légers et matières plastiques. Il possédait un tout nouveau rotor principal articulé et léger à quatre pâles. Son cockpit biplace côte à côte disposait de vastes surfaces vitrées tandis que sa cabine permettait d’accueillir entre huit et douze passagers suivant les configurations. A la différence de la majorité des hélicoptères de cette époque, le SA-360 possédait un train d’atterrissage tricycle fixe, la roulette de queue étant installée sous le Fenestron. Il était propulsé par un turbomoteur Turboméca Astazou XVIII-A d’une puissance de 1 050 chevaux, faisant de cet appareil l’hélicoptère monoturbine le plus puissant de son époque. Le prototype du SA-360 vola sous l’immatriculation civile F-WSQL le 2 juin 1972. Il fut baptisé Dauphin.
Dès les premiers essais en vol, le SA-360 remporta de nombreux records du monde, notamment dans le domaine de la vitesse, du rayon d’action, et du plafond avec effet de sol. Toutefois malgré ces succès techniques l’appareil ne semblait pas vraiment attirer l’attention des clients européens. En effet, avec ses airs de Gazelle agrandie l’appareil ne plaisait pas particulièrement aux utilisateurs. Toutefois quelques appareils furent vendus à des clients étrangers, notamment au Japon et aux Etats-Unis. Dans ce pays plusieurs services de police firent l’acquisition de Dauphin pour des missions de surveillance urbaine et de liaisons. Trois autres appareils furent acquis, toujours en Amérique, pour des missions d’évacuation sanitaire. Tous ces appareils furent désignés SA-360C.
En France, le prototype numéro un de l’appareil fut cédé gracieusement au Centre d’Essais en Vol pour des missions de soutien aux tests, de liaisons, et d’entraînement. Il était à cette époque l’hélicoptère français le plus moderne volant sous cocarde française. Son utilisation par le CEV donna l’idée aux militaires français de lancer un programme visant à la transformer en machine de combat sous la désignation HCL (pour Hélicoptère de Combat Léger) destiné à remplacer les Alouette III en service dans l’Aviation Légère de l’Armée de Terre.
Deux prototypes du HCL furent construits sous la désignation de SA-361. Extérieurement, ils se différenciaient par leurs camouflages typiquement militaires, par leurs missiles antichars filoguidés HOT montés quatre par quatre de chaque côté du fuselage. En outre, l’appareil portait un viseur optronique Vénus, développé par Thomson-CSF, et installé dans le nez de l’appareil. Mais les changements ne se limitaient pas là. Ainsi le SA-361 possédait un turbomoteur Astazou XX d’une puissance de 1 400 chevaux et un tout nouveau rotor principal Starflex plus léger encore que sur le SA-360C.
Malgré de très bonnes capacités tant de jour que de nuit, le SA-361 ne donna pas satisfaction à l’ALAT, et le programme HCL fut tout bonnement annulé en 1975. Le SA-361 fut proposé par Aérospatiale à divers clients étrangers comme l’Arabie Saoudite, l’Irak, et le Koweït, sans pour autant trouver là aussi de succès. Avec l’échec du SA-361, l’Aviation Légère de l’Armée de Terre manqua de disposer de son premier véritable hélicoptère de combat polyvalent. Elle dut attendre presque 25 ans et l’arrivée de l’Eurocopter EC-665 Tigre pour voir un tel appareil entrer en service.
Même s’il peut être considérer comme un relatif échec, le SA-360 Dauphin est loin d’en être réellement. En effet, il donna naissance à l’une des plus longues et plus prestigieuses lignées de l’histoire aéronautique, avec les AS-365 Dauphin 2 et AS-565 Panther.
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