Curieusement le Lama a aussi attiré la Pakistan Army, l’éternel ennemi de l’IAA qui utilise la plupart de sa soixantaine de Lama pour des missions dans ce massif et notamment sur le sommet du K2, une montagne attirant plusieurs centaines d’alpinistes tous les ans, mais aussi un des sommets les plus dangereux de la planète. Les Lama pakistanais sont devenus au fil des ans les spécialistes incontestés du sauvetage à très haute altitude dans l’Himalaya, réussissant même à voler la vedette à leurs homologues indiens.
En 1971, Aérospatiale céda une autre licence de production du Lama, mais cette fois-ci à Hélibras au Brésil. Cet hélicoptériste appartenait en réalité quasiment à 100% au constructeur français, mais permettait une commercialisation de ses machines vers l’Amérique du Sud, l’Amérique Centrale et les Etats-Unis sans difficultés. Si les militaires brésiliens boudèrent le HB-315B Gaviao, sa désignation locale, d’autres pays du sous-continent en acquirent, notamment pour des opérations dans les Andes. Ainsi des HB-315B volèrent sous les cocardes argentines, boliviennes, chiliennes, équatoriennes, péruviennes, et san-salvadoriennes. Le Lama fut un véritable succès commercial en Amérique Latine. Dans certains de ces pays, et notamment en Equateur, les Gaviao furent armés de mitrailleuses type Minigun à canons multiples de calibre 7.62mm et de paniers à roquettes.
En dehors de ces pays, on trouve quelques Lama qui ont été fournis par la France aux militaires africains en Angola, au Cameroun, au Maroc, et au Togo. Dans la plupart de ces pays les Lama sont désarmés et remplissent des missions de sauvetage et de reconnaissance.
L’un des paradoxes du Lama réside dans le fait qu’outre les 170 appareils construits par HAL, l’hélicoptère a été construit à 383 exemplaires par Aérospatiale et Hélibras, sans susciter de commande militaire française ou européenne. Il s’agit en effet du seul hélicoptère construit en série par Aérospatiale qui n’est jamais porté les couleurs de l’Armée de l’Air, de l’ALAT, de l’Aéronautique Navale, voire de la Gendarmerie Nationale.
Malgré le fait qu’aucun utilisateur militaire européen ne soit à inscrire au palmarès du Lama, il faut signaler que la Rega, le service de secours aérien suisse a utilisé huit Lama de 1971 à 2006 avant de les remplacer par des Agusta A-109 Power. Toutefois quelques Lama ont servit entre les années 70 et les années 90 en France pour une des missions de service publique parmi les plus risquées : la pose de ligne à haute tension en montagne. Ces hélicoptères portaient les couleurs d’EDF.
C’est certainement le 21 juin 1972 que le Lama entra définitivement dans l’histoire aéronautique en battant le record mondial d’altitude, avec 12 442 mètres, un record qui n’allait être battu qu’au tout début du XXIème siècle par l’appareil appelé à remplacer le Lama : l’Eurocopter AS-350B3 Ecureuil.
Si début 2009 plus des trois quarts des Lama, Cheetah, et Gaviao volaient encore leur remplacement semble bien en marche grâce justement à l’AS-350B3 mais également au Druv indien. Quoi qu’il en soit le ronronnement particulier de l’Artouste IIIB risque bien encore d’être entendu au-dessus des montagnes les plus hautes de la planète pour quelques bonnes années. Le Lama reste encore la référence du vol en montagne.
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