C’est en 1974 que l’hélicoptériste Aérospatiale commença à travailler sur un dérivé biturbine de son SA-360 Dauphin. Malgré l’effort technologique consentit sur cette machine, son succès commercial n’avait pas été flagrant, et le constructeur avait tiré les enseignements de ses erreurs, notamment la sous motorisation qui semblait évidente.
Ainsi naquit le SA-365C. Sur cet appareil le train d’atterrissage fixe à trois roues laissa la place à deux patins plus classiques, tandis que le nez s’effilait quelque peu. La motorisation se composait quand à elle de deux turbomoteurs Turboméca Arriel 1 d’une puissance unitaire de 670 chevaux. Le SA-365C prit le nom de baptême de Dauphin 2. Le premier vol d’un appareil de ce type intervint le 24 janvier 1975.
Une petite cinquantaine d’exemplaires d’appareils de ce type furent construits et livrés un peu partout dans le monde. Parmi ceux ci figuraient six appareils de la série SA-365C1, livrés à la Sécurité Civile française pour des missions de sauvetage et d’évacuation sanitaire. Ces Dauphin 2 rouges et blancs demeurèrent en service jusqu’en 2009, finalement remplacés par des Eurocopter EC-145 plus légers mais plus modernes.
Parallèlement à la commercialisation du SA-365C, le constructeur développa le SA-365F et l’AS-365N beaucoup plus modernes. Bien que très similaires ces deux hélicoptères visaient deux marchés différents. Le SA-365F était clairement destiné aux opérateurs militaires pour des missions de SAR, de liaisons, ou encore de surveillance, tandis que l’AS-365N était destiné aux opérateurs civils et parapubliques comme les services de police, les gardes côtes, ou encore les unités de pompiers volants. Toutefois de nombreux AS-365N furent également fournis à des forces aériennes, des forces navales, ou terrestres.
Par rapport au SA-365C, le SA-365F et l’AS-365N se différenciaient par un train d’atterrissage tricycle escamotable, par un treuil mécanique fixe, par un radar météorologique de nez, et par diverses améliorations en matière d’avionique. Avec ces deux versions le Dauphin 2 entrait de plein pied dans le monde des hélicoptères contemporains et commençait à jouer jeu égale avec les meilleures machines américaines équivalentes.
Parmi les utilisateurs de ces deux versions, on retrouve l’Irish Air Corps, la Royal Navy, la Prefectura Naval Argentina, la Republic Of Korea Coast Guard, la Force Aérienne de Côte d’Ivoire, ou encore l’Aéronautique Navale. Au sein de la Marine Nationale, les SA-365F ont porté les couleurs de l’Escadrille 23S et de la Flottille 35F pour des missions aussi différentes que le sauvetage en mer dans le cadre de missions de service publique, les liaisons au profit de l’état major de la Marine, et surtout la sûreté à bord du porte-avions. Cette dernière mission est désignée « Pedro » dans le jargon aéronautique. Les SA-365F Pedro prennent l’air à chaque fois qu’un avion décolle ou apponte depuis le navire. Toutefois si ces hélicoptères sont particulièrement efficaces pour soutenir et éventuellement aller secourir un pilote de Rafale ou de Super Etendard, ils sont trop légers pour un équipage de cinq membres à bord d’un E-2C Hawkeye.
Mais la version la plus surprenante du Dauphin 2 est certainement le SA-366. Celle-ci a en effet été développée à la demande de l’US Coast Guard qui recherchait un remplaçant à ses Sikorsky HH-52A Seaguard. C’est en 1979 que l’appareil fut sélectionné, avant de voler le 23 juillet 1980 sous sa désignation militaire américaine de HH-65A. Les Dauphin 2 américains sont localement désignés Dolphin.
Bien que ressemblant fortement au SA-365F, les SA-366 sont en fait des appareils fortement américanisés. Ses équipements sont en effet composés à 65% de pièces fabriquées dans ce pays, la motorisation elle même a été revue afin de satisfaire aux attentes des militaires américains. Elle tourne autour de deux turbomoteurs Avco-Lycoming LTS-101 de 680 chevaux chacun. Le HH-65A Dolphin a été acquis à 102 exemplaires en deux lots, un premier de 95 exemplaires puis un second de sept appareils.
Les HH-65A ont été modifiés en 2004 au standard MH-65C et D pour des missions plus diversifiées, telles la lutte antiterroriste, la lutte contre les trafics de drogue, et bien sûr le sauvetage en mer. Dans le cadre des deux premières de ces missions les Dolphin emportent parfois des snipers ou des mitrailleuses latérales M-152 à canons multiples type Minigun. Ces hélicoptères sont aussi bien basés à terre qu’à bord des navires de patrouille et des brise-glace des gardes côtes américains.
L’AS-365N a donné naissance à une version spécifique, l’AS-365M destiné spécifiquement à des missions militaires avec emport d’armement. Toutefois quelques temps plus tard l’AS-365M et sa version export AS-365K donnèrent naissance à l’AS-565 Panther. Le 24 novembre 1989 Aérospatiale fit voler un AS-365 spécialement modifié pour un vol record de trois kilomètres à la vitesse de 371km/h. Doté d’un nouveau rotor principal à cinq pales désigné X380 et de commandes de vols électriques cet hélicoptère fut désigné DVG (pour Dauphin à Grande Vitesse) en clin d’œil au célèbre train TGV.
Appareil particulièrement réussi le Dauphin 2 a donné naissance à deux appareils modernes remarquables, les Airbus Helicopters Dauphin N3 et H155, la troisième génération de cet appareil de légende. Aujourd’hui les Dauphin 2 volent partout dans le monde.
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