Le 1er janvier 1970, les sociétés françaises Sud Aviation et Nord Aviation fusionnèrent pour donner naissance à la SNIAS, la Société Nationale Industrielle Aéronautique et Spatiale, laquelle allait devenir mondialement célèbre sous le nom d’Aérospatiale. Cette entreprise allait se spécialiser dans trois domaines principaux : les missiles, le domaine spatial, et les hélicoptères. Dans cette dernière catégorie, le premier appareil qu’elle devait concevoir était appelé à être assemblé à plus de 5 000 exemplaires, l’AS-350 Ecureuil.
C’est dans le courant de l’année 1970 que la décision de construire un successeur à l’Alouette II fut prise. Pour les responsables d’Aérospatiale, il s’agissait aussi d’un acte politique fort. En effet, l’industrie française des voilures tournante était fleurissante depuis les années 50 et plusieurs appareils en cours de développement donnaient de bons espoirs. Cependant il ne fallait rien lâcher. C’est la raison pour laquelle le programme AS-350 fut lancé.
Pour des raisons financières, une partie des essais fut menée sur des appareils existant déjà, notamment des machines appartenant au Centre d’Essais en Vol comme le SA-349Z, une Gazelle profondément modifiée. Une Alouette II fut également utilisée pour tester les rotors de l’appareil et une partie du système électrique. Dans le même temps, le premier prototype était assemblé dans les usines de la société. Enfin, il sortit début 1974.
Extérieurement, l’AS-350 paraissait bien plus moderne que la majorité de ses concurrents directs. Construit intégralement en métal et matériaux composites l’appareil était doté d’un rotor principal à trois pâles dit Starflex entraîné par une turbine Avco Lycoming LTS-101 de 592 chevaux. Prévu pour être piloté par deux pilotes, l’appareil pouvait accueillir trois passagers ou une charge légère sous élingue. A la différence des autres appareils français alors en développement, l’AS-350 n’avait pas de rotor anticouple dit Fenéstron, mais un plus classique. C’est dans cette configuration que le prototype décolla pour la première fois le 27 juin 1974.
Dès le second prototype, la turbine fut remplacée par une Turboméca Arriel 1B de 641 chevaux de puissance, la LTS-101 ne fut pourtant pas abandonnée. En effet, Aérospatiale comptait bien en équiper les appareils destinés aux marchés américain et canadien, tandis que les autres serait mus par l’Arriel. Les AS-350 destinés à l’Amérique du Nord furent baptisés Astar tandis que tous les autres prenaient le nom d’Ecureuil.
Longtemps considéré comme une machine civile, l’Ecureuil dut attendre 1984 pour qu’apparaisse une version spécifiquement destinée aux militaires et appelée AS-350L. Cet appareil était équipé pour permettre le tir de missiles antichars HOT et TOW, pour l’emport d’un canon GIAT de calibre 20mm, voire pour le tir de roquettes air-sol 68mm et 70mm. En 1990, lorsque Aérospatiale passa sous contrôle d’Eurocopter ces Ecureuil armés devinrent des AS-550.
Les AS-350L et AS-550 furent vendus à des clients aussi différents que l’Arabie Saoudite, le Brésil, le Danemark, la Malaisie, le Malawi, Singapour, et l’Uruguay. Par ailleurs des Ecureuil civils furent livrés à plusieurs forces aériennes, navales, et terrestres, celles de l’Albanie, de l’Algérie, du Bénin, du Botswana, du Burkina-Faso, du Burundi, de Centrafrique, du Cambodge, du Chili, des Comores, des Emirats Arabes Unis, de l’Equateur, du Gabon, de Guinée, de Malaisie, des Maldives, de Maurice, du Népal, du Pakistan, du Paraguay, du Pérou, et de Tunisie.
En Australie, la marine a fait l’acquisition de six AS-350B pour des missions d’entraînement avancé et de liaisons, tandis que la force aérienne, la RAAF, a acheté 18 appareils identiques pour des missions de sauvetage, d’entraînement, et de soutien aux opérations spéciales. Les Écureuil australiens ont principalement remplacé des Bell 206B Jet Ranger.
En 1997, la Royal Air Force a fait l’acquisition d’un lot de 38 AS-350BB destinés à la formation initiale des futurs pilotes d’hélicoptères. Ces appareils servaient encore début 2012. Ils sont désignés Squirrel HT Mk-1 et portent une livrée jaune et noire. Ces appareils ne sont pas armés.
Dans le courant des années 90, la force aérienne du Rwanda a utilisé ses deux Écureuil pour des missions de soutien anti-guérilla lors de la guerre civile. Au moins un des appareils a été utilisée contre les soldats français de la force Turquoise, tentant de les intimider. A l’heure actuelle on ne sait pas ce qu’il est advenu de ces deux hélicoptères.
Si cet appareil a connu, et connait encore un certain succès auprès des militaires, il faut souligner que l’Aérospatiale AS-350 Écureuil est un véritable champion des forces de l’ordre. En effet, plusieurs de ces hélicoptères ont été livrés aux polices, carabiniers, et gendarmeries des pays suivants : Algérie, Allemagne, Australie, Botswana, Brésil, Chili, Chine, Colombie, Dominique, Espagne, Finlande, Islande, Mexique, Nouvelle Zélande, et Royaume Uni.
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