Directement dérivé du L-59 Super Albatros, lui même issu du L-39 Albatros, le L-159 fut lancé en 1992 sous la désignation d’ALCA (Advanced Light Combat Aircraft) et destiné dans un premier temps à l’aviation militaire tchécoslovaque. Toutefois, la scission du pays conduisit la Slovaquie à refuser l’ALCA alors que la République Tchèque, de son côté, s’orientait vers deux machines différentes ; l’une de combat et l’autre d’entraînement avancé.
Le premier ALCA à voler était une version biplace qui fut désignée L-159B. Ce premier vol intervint le 4 août 1997 tandis que celui du monoplace, L-159A, eut lieu un an plus tard le 18 août 1998. Le L-159 se présente sous la forme d’un monoplan à aile basse monoréacteur disposant d’un train d’atterrissage classique escamotable tricycle. Extérieurement très proche du L-39, le L-159 se distingue notamment par son réacteur américain Honeywell F124-GA-100 ne disposant pas de postcombustion. Ce propulseur est directement dérivé du TFE1042-70 équipant le chasseur taïwanais Ching-Kuo.
L’un des autres points divergents avec l’Albatros provient de son armement. S’il n’emporte toujours pas d’armes internes, sa charge offensive a été porté à 2340 kg dont des équipements modernes comme les missiles air-air AIM-9P Sidewinder et AIM-120C AMRAAM. Il peut aussi emporter des bombes à guidage laser Paveway et des missiles air-sol AGM-65 Maverick et air surface AGM-84 Harpoon. Le L-159 emporte également le missile français AM-39C Exocet et le missile britannique Sea Eagle.
L’avionique aussi a été totalement revu, tournant autour d’un GPS, d’un radar de suivi de terrain Bendix, et d’une chaîne de communication HF/UHF/VHF. Le L-159A est également proposé avec la fameuse Liaison-16 (Link-16) permettant la communication avec les avions de type AWACS de l’OTAN.
La première commande fut portée par l’aviation militaire tchèque qui acheta 72 exemplaires en avril 1995. Sur ce total, 24 sont des biplaces et les 48 autres des monoplaces destinés à des missions de reconnaissance photo, et de défense aérienne. Les biplaces de l’aviation tchèque servent quant à eux à former les futurs pilotes de Saab Gripen, le chasseur suédois acquis par la République Tchèque.
Après plusieurs années d’attente, l’avionneur Aero commence à vendre son avion à l’export, principalement pour des missions d’entraînement. En 2004, la Hongrie, qui a aussi acquit des Gripen, acheta un lot de 14 L-159B de formation avancée, dont la livraison a commencé en 2009. Autre pays européen a avoir commandé l’avion fut l’Autriche, qui cherche à remplacer ses vieux Saab 105Ö, trop obsolètes pour la formation des pilotes autrichiens de Typhoon. Vienne fit le choix du L-159 contre le British Aerospace Hawk et l’Aermacchi MB-339FD.
Début 2006, la Bolivie fit savoir qu’elle commandait un lot de six L-159A monoplaces pour des missions de combat, et notamment d’interception. Il s’agit des premiers avions de ce type capable d’emporter des missiles air-air dans ce pays. Les Aero L-159 boliviens remplaceront les vénérables Lockheed T-33 encore en service.
Appareil peu coûteux, l’Aero L-159 représente un excellent compromis pour les pays aux budgets de défense restreints, et ne pouvant donc pas acquérir des appareils de combat modernes. Sa capacité d’emport en armement en fait un appareil particulièrement adapté aux principales missions. Bien que non ravitaillable en vol et ne dépassant pas Mach 1, le L-159 pouvait représenter un investissement très rentable pour les pays, à l’image de l’Autriche ou de la République Tchèque, ayant un territoire réduit.
Désormais, d’autres appareils sont arrivés sur le marché, ce qui devrait empêcher Aero d’exporter facilement. Il faut désormais compter sur des appareils bien plus perfectionnés, comme l’Aermacchi M-346 italien ou le T-50 Golden Eagle sud-coréen.
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