En 1974, la firme italienne Aermacchi chercha à moderniser son monoréacteur d’entraînement MB-326, alors en service dans plusieurs forces aériennes parmi lesquelles l’Aeronautica Militare Italiana (AMI) comme client privilégié. Pour des raisons économiques, le nouvel avion devait conserver les ailes, mais aussi l’empennage, et une partie du fuselage de son prédécesseur. Le développement du MB-339 était donc prévu pour se faire à bon marché.
Le prototype fut assemblé au début de l’année 1976. Il se présentait sous la forme d’un monoplan à aile basse cantilever monoréacteur biplace en tandem. Il a été doté d’un train d’atterrissage tricycle escamotable classique. Un réservoir de carburant est installé au bout de chaque aile. Le MB-339 n’emporte aucun armement interne, mais sa charge externe atteint deux tonnes composée de pods canons, paniers à roquettes, bombes, mais aussi dans certains cas des missiles air-air courte portée. La propulsion de l’avion est assurée par un turboréacteur Rolls & Royce Viper Mk-632 construit au Royaume Uni. Le 12 août 1976, l’Aermacchi MB-339 réalisa son premier vol.
Si extérieurement, il était alors très proche du MB-326 ses capacités opérationnelles et ses qualités de vol en faisaient un avion très différent, bien plus évolué, et surtout beaucoup plus à même de former les pilotes au maniement des jets de combat modernes.
En 1979, l’AMI passa commande pour 100 exemplaires. Ces avions ne devaient pas remplacer les MB-326 mais plutôt les vieux Fiat G-91T. Par rapport à ce dernier le saut technologique était considérable, le MB-339 disposant notamment d’un collimateur tête haute (HUD) ou encore d’un siège éjectable zéro-zéro. Les avions en dotation en Italie étaient alors au standard MB-339A. La patrouille aérienne nationale italienne des Frecce Tricolore fut alors été dotée de cet avion.
Cette même année, Aermacchi enregistra sa première commande à l’export de la part du Commando de Aviacion Naval Argentina pour 10 avions dotés de capacités accrues pour le combat. Pour cela, ils pouvaient tirer des paniers à roquettes antichars, des pods canons de 30mm, et deux missiles air-air Matra Magic français. Plus considérés comme des avions d’appui aérien rapproché et de défense aérienne que comme de véritables avions d’entraînement, seul trois d’entre eux ont reçu une livrée haute visibilité tandis que les sept autres reçurent un camouflage gris.
Ces appareils connurent le feu en 1982 contre les forces britanniques, lors de la guerre des Malouines. En effet, quatre MB-339 furent détachés à Port Stanley pour tenir l’aéroport en attente de la réponse britannique. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’un de ces avions fut abattu par un chasseur embarqué Sea Harrier FA Mk-2 de la Fleet Air Arm. Les MB-339 argentins participèrent à leur manière à ce conflit mais ne furent jamais à la heuteur des Dassault Super Etendard et des Douglas A-4Q Skyhawk.
Au milieu des années 80, Aermacchi modifia la version d’origine pour donner naissance au MB-339C destiné notamment à la formation avancée au combat air-air, avec la capacité de tir de missile AIM-9 Sidewinder, et le tir de bombes d’entraînement à guidage laser. Malgré cela, il ne fut acquis que par un seul pays : la Nouvelle Zélande qui acheta une dizaine d’avions. Ceux-ci restèrent en service jusqu’en 2000, lorsque le pays décida de se séparer de la plupart de ses avions d’armes. Cinq de ces avions furent livrés à la force aérienne de Dubaï. Six autre MB-339C ex néo-zélandais furent transformés en MB-339RM de calibration des radars de défense aérienne et livrés à l’Aeronautica Militare Italiana. Le Nigeria, le Pérou, et le Ghana acquirent également des MB-339 de première génération.
Au début des années 90, lorsque l’Italie reçut pleinement sa dotation de chasseurs d’attaque Panavia Tornado IDS les militaires demandèrent à Aermacchi de développer une version profondément améliorée et modernisée. C’est ainsi que naquit le MB-339FD (FD pour Full Digital) un appareil disposant d’un cockpit profondément revu comprenant des écrans cathodiques, un mini manche, et un nouveau HUD. L’AMI commanda 14 avions sous la désignation de MB-339CD, tandis que 28 MB-339A furent rétrofités à ce standard.
A l’export, le MB-339FD fut commandé par l’Erythrée à cinq exemplaires pour des missions d’entraînement avancé dans le cadre de la formation des futurs pilotes de MiG-29. Ils ont été utilisés pour des missions d’appui aérien tactique notamment dans un conflit frontalier avec son voisin éthiopien au début des années 2000. A cette occasion un MB-339FD fut perdu en opération.
L’autre client étranger du MB-339FD fut la Malaisie qui acheta 14 appareils pour la formation avancée de ses pilotes appelés à évoluer sur MiG-29 Fulcrum et Mc Donnell Douglas F/A-18C Hornet. Depuis 2004, le MB-339FD est commercialisé par le nouveau groupe italien Finemecanica, actuelle raison sociale de l’avionneur transalpin.
Appareil très maniable et assez polyvalent, l’Aermacchi MB-339 demeure en 2010 un des meilleurs jets d’entraînement au monde, avec notamment des capacités d’évolution qui lui permettent de demeurer compétitif, notamment vis à vis de l’Aero L-159, du British Aerospace Hawk ou encore du Kawasaki T-4. Mais l’arrivée du MB-346 Master, vient de mettre fin à la carrière commerciale d’un avion dont le design initial remonte aux années 50.
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