Durant la Première Guerre mondiale les forces aériennes allemandes et austro-hongroises participèrent avec les forces de la triple entente à poser les véritables bases de la reconnaissance aérienne. Si sa forme la plus célèbre reste les vols au-dessus des tranchées britanniques et françaises il ne faut pas sous-estimer les missions réalisées dans les plaines du front de l’est, en Pologne et en Russie. Et sur ce théâtre d’opération le principal avion utilisé par les Allemands fut le biplan AEG C.IV.
Dès 1914 la société Allgemeine Elektricitäts-Gesellschaft ou AEG commença à produire des avions militaires, d’abord d’entraînement puis ensuite de reconnaissance terrestre. Et l’un de ses premiers succès fut le petit biplan d’observation et d’appui aérien rapproché C.II utilisé à plus de deux cents exemplaires et livré à partir de l’automne 1915.
Aussi lorsque l’état-major de l’armée allemande chercha un avion de reconnaissance pure destiné aux opérations contre l’armée russe il se tourna vers AEG.
Cette fois-ci l’avion ne devait pas remplir la moindre mission d’attaque ou d’appui mais emporter par contre deux appareils photographiques permettant des prises de vue au-dessus des positions ennemies. Le nouvel avion reçut la désignation d’AEG C.IV.
Afin de permettre à l’avion de voler le plus haut possible et donc d’être à l’abri des avions de chasse russes il fut décidé de lui donner une envergure accrue tout en conservant l’architecture qui avait fait le succès des avions de ce constructeur.
Extérieurement l’AEG C.IV se présentait sous la forme d’un biplan de reconnaissance biplace en tandem. Construit en bois entoilé il était propulsé par un moteur en ligne Mercedes D.III d’une puissance de 160 chevaux entraînant une hélice bipale en bois et métal. Il possédait un train d’atterrissage classique fixe se terminant pas un patin de queue.
Son armement consistait en une mitrailleuse LMG 08/15 en position de chasse et une autre MG14 installé en position arrière sur affût mobile. Toutes deux avaient un calibre de 7.92mm.
C’est dans cette configuration qu’il réalisa son premier vol le en février 1916.
Les premiers exemplaires furent livrés sur le front de l’est à partir de mai 1916. Et très rapidement l’avion donna toutes satisfactions aux militaires allemands. Dans le même un total de quarante-cinq exemplaires fut livré à la Turquie qui employa l’avion contre les forces britanniques et françaises.
Mais comme l’avion fit ses preuves au-dessus de la Pologne et de la Russie des exemplaires furent déployés également au-dessus de la Belgique et de la France où ils réussirent à restituer en photographies de haute altitude la réalité des champs de bataille.
À partir de mi-1917 les avions envoyés sur le front occidental furent relevés par des Albatros C V jugés plus adaptés, et finalement tous les AEG C.IV restèrent affectés aux opérations contre la Russie et la Pologne. Leur armement permettait à ces avions de s’opposer assez efficacement à la chasse alliée même si leur manœuvrabilité réduite les rendait assez faciles à descendre en combat tournoyant. Mais une fois à leur altitude de mission ils s’avéraient quasiment impossibles à abattre.
C’est pour cela que l’Allemagne conserva ces machines jusqu’à la fin du conflit en novembre 1918.
Sans être le meilleur avion de reconnaissance allemand de la Première Guerre mondiale l’AEG C.IV était pourtant considéré comme une excellente plateforme d’observation et de photographie aérienne. Après guerre la jeune Siły Powietrzne, c’est à dire la force aérienne polonaise utilisa un peu plus de quatre-vingt-dix exemplaires de cet avion pour des missions de surveillance et de reconnaissance. Le dernier quitta le service actif en 1924.
Il est enfin à signaler que le C.IV donna naissance à l’avion d’attaque au sol AEG J.I, un monomoteur particulièrement réussi.
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