De nos jours les avions militaires sans pilote sont pleinement entrés dans les mentalités. À tel point d’ailleurs qu’aucune grande puissance ne pourrait s’en passer. La mission dans laquelle ils excellent demeurent toujours le renseignement aéroporté et ce sous toutes ces formes. Dans l’US Army un des drones les plus efficaces aura été un petit modèle conçu à la fois pour la reconnaissance et pour la désignation d’objectifs : l’AAI RQ-7 Shadow.
Les origines de ce drone remontent à la fin des années 1990 quand l’US Army peina à se trouver un drone de reconnaissance tactique capable de venir alléger la charge de travail des I.A.I. RQ-5 Hunter de facture israélienne utilisés alors pour ce type de missions. Sans pour autant renoncer à ce très robuste et rustique avion sans pilote le Pentagone entendait donc lui trouver une sorte d’adjoint, un engin de plus faible taille et masse disposant donc de plus de facilités de déploiements.
Après avoir prospecté plusieurs constructeurs différents les généraux américains acceptèrent la proposition des ingénieurs et responsables du constructeur AAI. Ceux-çi avaient en effet dans l’idée d’adapter leur RQ-2 Pioneer, alors en dotation dans les rangs de l’US Navy et de l’US Marines Corps aux exigences de l’US Army. Pour autant cette dernière ne voulait pas d’un drone aussi ancien et demandait qu’un avion nouveau en soit dérivé.
En fait il existait déjà sous la forme de l’AAI Shadow 200, conçu au départ pour les besoins de l’export. Avec ce monomoteur léger l’industriel visait alors la fourniture des forces de l’OTAN.
Fin 1999 le Pentagone notifia à AAI le programme d’acquisition du Shadow 200 en tant que RQ-7 Shadow sans pour autant alors préciser le nombre de machines commandées.
Comme pour d’autres drones lorsque l’on aborde le cas de l’AAI RQ-7 Shadow il est bon de signaler qu’il s’agit de systèmes. Un système représente quatre drones et un ensemble de guidage pour ceux-ci. C’est pourquoi les dotations sont toujours des multiples de quatre.
L’une des particularités notables de ce drone est qu’il peut décoller classiquement d’une piste en dur comme n’importe quel avion mais qu’il peut également être lancé dans les airs à l’aide d’une catapulte hydraulique montée sur une remorque. Un simple véhicule 4×4 type Humvee peut ainsi assurer son tractage.
Les premiers systèmes sont entrés en service au printemps 2002 sous la désignation de RQ-7A. Livrés à hauteur de vingt-sept systèmes, soit cent-huit drones, les premiers exemplaires se retrouvèrent très rapidement engagés au feu en Afghanistan. Et l’une de leurs premières missions fut l’éclairage des cibles visées par les artilleries américaines et alliées contre les positions terroristes d’Al-Qaïda et des talibans.
Dès 2002 AAI travaillait sur une version agrandie disposant d’une autonomie accrue. Le constructeur désignait alors ce drone Shadow 300. Deux ans plus tard le Pentagone notifia à AAI une commande pour cinquante-deux systèmes (soit deux cent huit machines) de celui-ci sous la désignation RQ-7B Shadow. Cinquante d’entre-eux étaient à destination de l’US Marines Corps et les deux derniers pour l’US Army.
Et eux-aussi ne mirent pas longtemps à rejoindre les zones de combat en Afghanistan, notamment à proximité de la frontière avec le Pakistan.
Dans ces zones très escarpées longtemps demeurées aux mains des groupes terroristes d’Al-Qaïda et des talibans le recours à des drones de reconnaissance tactique et d’éclairage laser de cibles était une évidence. Il était préférable pour le Pentagone d’engager ces avions sans pilote plutôt que des avions pilotées qui auraient pu mettre en danger des vies humaines en cas de crash. C’est là d’ailleurs l’essence même de l’existence des drones militaires.
Outre l’Afghanistan les AAI RQ-7 Shadow ont été engagé par l’US Army en Irak en 2003 puis en 2014 dans la guerre contre Daech. En outre une compagnie d’éclairage a été déployé en 2009 dans les états baltes afin d’assister la défense de ces trois pays membres de l’OTAN.
Outre les États-Unis des RQ-7 Shadow ont été vendus à l’Australie, à l’Italie, au Pakistan, à la Pologne, à la Roumanie, à la Suède, et à la Turquie. Ces pays utilisent ou ont utilisé de tels drones aussi bien dans des opérations extérieures autant que pour des missions intérieures.
Malgré sa très grande polyvalence l’AAI RQ-7 Shadow n’est pas exempt de quelques défauts, l’un des plus récurrents étant une fâcheuse tendance à tomber en panne dans les environnements trop chauds et secs. Aux vues des engagements américains en ce début de 21ème siècle c’est un souci véritable !
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