Des négociations sont actuellement en cours entre direction du géant européen et syndicats. Au sein du groupe Airbus on nomme cette petite révolution ATOM. Elle consiste à fusionner au travers d’équipes et de moyens communs l’avion de combat Eurofighter EF-2000 Typhoon et son successeur SCAF développé conjointement avec l’avionneur français Dassault Aviation. La réunion des deux s’appellera désormais Air Powers Systems.
Les anglicismes sont de rigueur puisqu’au sein du groupe Airbus la branche défense réunit principalement des actifs allemands et espagnols. La participation d’Airbus DS au consortium Eurofighter, avec BAE Systems en Grande Bretagne et Leonardo en Italie, est encore nommé Military Air Systems. De son côté la branche européenne du SCAF est officiellement nommé Future Combat Air Systems. Réunir les deux entités en une seule est donc loin d’être idiot, à condition que les droits des employés soient respectés et pérennisés. C’est là le sens des pourparlers actuellement en cours avec l’ensemble des syndicats du groupe Airbus, et non uniquement ceux sis en Allemagne et en Espagne. Si ceux ci aboutissent l’apparition du Air Powers Systems est annoncé pour l’automne 2023, c’est à dire dans quelques jours ou au pis dans quelques semaines.
ATOM est apparu pour la première fois dans une communication interne d’Airbus début juillet 2023 avant d’être révélé quelques jours plus tard par des syndicalistes allemands. Pour le constructeur européen il s’agit surtout de conforter la branche défense comme la deuxième du groupe derrière celle des avions commerciaux tout en la rendant beaucoup plus rentable économiquement parlant. L’objectif est aussi de permettre une meilleure synergie avec les équipes de Dassault Aviation, maître d’œuvre des plus importantes parties du programme SCAF.
Contrairement à ce qu’une certaine presse économique a pu dire ou écrire il ne s’agit pas là de tuer l’EF-2000 Typhoon mais bien d’adapter les moyens à l’avenir de cet avion. Airbus DS continuera avec ses partenaires de faire évoluer l’actuelle Tranche 4 et sans doute même la future Tranche 5 murmurée pour la décennie prochaine. Y intégrer le Future Combat Air Systems c’est montrer à Dassault Aviation que le groupe Airbus est en ordre de marche à un moment où beaucoup ont souligné l’avancée prise par le concurrent euro-japonais Global Combat Air Programme. Car le SCAF n’est pas seulement fait pour répondre aux stricts besoins de l’Armée de l’Air et de l’Espace, de l’Éjercito del Aire y del Espacio, de la Luftwaffe et depuis cette année de la Composante Air : c’est aussi un système de combat qu’il faudra commercialiser à l’export. En fait les décideurs d’Airbus ont voulu tirer les enseignements des années 1970 et 1980 durant lesquelles le consortium Panavia représentait une véritable usine à gaz en raison notamment de la faiblesse des investissements humains dans le programme commun qui les réunissait.
Il y a aussi une question d’image à faire évoluer le secteur défense d’Airbus vers cette nouvelle structure désignée Air Powers Systems. Celle de faire cesser, ou tout le moins diminuer, la défiance que certains peuvent avoir envers l’avion européen SCAF. Airbus DS et Dassault Aviation doivent travailler main dans la main, et les deux avionneurs semblent aller dans ce sens.
Affaire à suivre.
Photo © Bundeswehr.
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9 Responses
Bonjour Arnaud,
Je n’arrive plus a mettre la main sur un article stipulant que le cloud de combat serait hébergé chez l’un des geant US. Cela me semble ubuesque au possible, surtout avec les lois extra territoriales US. Confirmes tu ? Merci et soutien a toi
Je ne confirme ou n’infirme rien car vous n’avez pas lu cela chez nous, je ne l’ai jamais rédigé, Gaëtan et Marcel n’écrivent jamais au sujet du SCAF. Vous avez dû lire cela sur un autre site que le nôtre.
Je n’ai pas dit que c’etait chez toi et qu’importe a la limite, c’est surtout est ce que ca te parle, te semble coherent … ?
C’est surtout hors-sujet. Donc fin des commentaires là-dessus. Merci à vous.
Si j’ai bien compris il s’agit à la fois de modifier les organigrammes et réorganiser les bureaux de R&D? En même temps j’avais essayé de comprendre ce que représentait Airbus Defence&Space et cela avait l’air d’être un sacré patchwork hérité d’une quantité d’entreprises nationales absorbées. Pas certain que cela ne se fasse pas dans la douleur
Peut on rêver d’une meilleure DTO également? qui sait?
Salut ARNAUD,
Un p’tit truc qui me chagrine….! AIRBUS DS travaille à la fois et pour l’ EUROFIGTHER et pour le SCAF, dont on se demande de plus en plus s’il ira à son terme étant donné les désaccords sous-jacents entre les industriels et entre les gouvernements, et, au regard du programme MGCS, en grande difficulté lui aussi, voir plus que le SCAF, lequel est étroitement lié politiquement et économiquement avec le SCAF.
Comment vont-ils gérer les études ou brique technologiques dédiés au SCAF, et qui pourraient bénéficier aux tranches 5, voir 4 de l’EUROFIGTHER, alors que BAE et LEONARDO participent à la fois à l’EUROFIGTHER et au GCAP Tempest, futur concurrent du SCAF,…. sachant par ailleurs que le RAFALE F5, qui pourrait aussi bénéficier des briques SCAF, sera aussi un concurrent de la tranche 5 de l’EUROFIGTHER ….?
Pas facile à retrouver et à protéger ses petits brevets…..!
Bonnes réflexions….
Ouaip, malgré la qualité de certains articles, le débat sur notre souveraineté nationale n’aura pas lieu ici bas.
Bref, commentaire qui sera censurer car monsieur Arnaud n’aime pas qu’on parle de ce qui intéresse vraiment les Français. Encore une fois dommage
Tu as bien raison lecoq ce monsieur Arnaud avec sa tête d’inverti est un antifrançais. Les européistes comme lui veulent vendre Dassaut à Airbus ils veulent vendre la France à Bruxelles et construire des mosquées partout. En 2027 ça changeras.
A mon avis tout dépend de Dassault qui a la maîtrise de l’intégration d’un chasseur dans un cloud de combat. Il pourrait donc intégrer un Rafale 5 dans un tel système, par contre Airbus n’a pas cette capacité. Actuellement Dassault réussit plutôt bien son cavalier seul avec sa main mise sur la force aérienne française et des succès retentissants à l’export. Dassault patagera t’il ses marchés et son expertise avec des concurrents ? Peux être que là est la question