«Pire catastrophe naturelle de l’histoire d’Hawaï», c’est par ces mots que le gouverneur démocrate Joshua Green qualifie les feux d’espaces naturels qui frappent son état depuis maintenant cinq jours. En l’absence de réels moyens aéroportés sur Hawaï c’est l’aide fédérale de l’Air National Guard et de l’Army National Guard qui permettent d’avancer efficacement contre les flammes. Des avions-cargo C-130J Super Hercules et des hélicoptères d’assaut UH-60M Blackhawk venus prêter main forte aux quelques rares aéronefs bombardiers d’eau locaux. La situation est déjà dramatique sur place avec 93 morts et des milliers d’hectares dévorés par le feu.
Réputé proche du gouverneur d’Hawaï le Président des États-Unis Joe Biden a très rapidement décrété l’urgence fédérale, ouvrant la voie aux mobilisations des Air National Guard et Army National Guard. Il faut dire que sur place les quelques hélicoptères de la garde nationale étaient dépassés. À Hawaï moins de dix Bambi buckets sont disponibles afin que ces militaires puissent les fixer sous leurs CH-47F Chinook et sous leurs UH-60M Blackhawk. En fait la lutte contre les feux de forêts et de broussailles n’a jamais été leur spécialité, l’archipel du Pacifique étant jusque là relativement épargné par ce phénomène.
Dès les premiers incendies importants sur Maui, la deuxième île la plus importante de l’état, un pont aérien s’est engagé entre Hawaï et celle-ci. Les avions de transport stratégique C-17A Globemaster III du 204th Airlift Squadron de l’Air National Guard d’Hawaï ont commencé à réaliser des rotations vers l’aéroport international de Kahului. À leur bord les personnels et véhicules de plusieurs unités de lutte contre l’incendie, dont le Honolulu Fire Department. Appartenant lui aussi à l’ANG d’Hawaï le 154th Medical Group a été le premier a déployé ses postes médicaux avancés, ce que l’on appelle encore des hôpitaux de campagne.
Une fois le décret d’urgence fédéral signé par Joe Biden d’autres C-17A Globemaster III ont commencé à venir se poser à Kahului. Dans leurs ventres les UH-60M Blackhawk et leurs Bambi buckets d’unités de l’Army National Guard venant des quatre coins des États-Unis. Alaska, Californie, Nebraska, ou encore Pennsylvanie. Deux UH-72A Lakota d’observation et de surveillance ont également rejoint Hawaï avec des équipements électro-optiques permettant de suivre en temps réel les évolutions du feu.
Ces moyens tactiques sont essentiels à l’appui des centaines de pompiers américains déployés dans l’état. Mais ils ne sont pas suffisant. Le décret fédéral concernait surtout, avant tout même, les unités de l’Air National Guard disposant d’avions quadrimoteurs C-130J Super Hercules emportant le MAFFS 2 permettant l’adaptation à la lutte contre les flammes. Californie et Wyoming ont chacun déployé deux avions le Nevada en envoyant sur place un cinquième. Chaque avion peut larguer jusqu’à quinze tonnes d’eau sur les foyers incendiaires. En parallèle l’aéroport de Kahului a été transformé en hub de lutte anti-incendie permettant d’avitailler en eau ces bombardiers d’eau, sur le principe de nos pélicandromes français.
Le travail des équipes des Air National Guard et Army National Guard est rendu délicat par les nombreuses destructions d’infrastructures un peu partout sur Maui. La téléphonie mobile et les communications encryptées ne sont plus possible autrement que par satellites, et ce malgré les efforts réalisés sur place par plusieurs unités locales.
La FEMA, pour Federal Emergency Management Agency, estime que les feux pourraient durer sur une très haute intensité au moins jusqu’à la fin de la semaine prochaine. Actuellement le bilan est donc de 93 personnes décédées mais aussi de plus de 1000 disparus et de 6895 hectares brûlés. Il est forcément provisoire.
Photos © US Department of Defense.
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3 Responses
Bonjour,
Dans la série « café du commerce/pilier de bar » et « yakafaukon » car je ne connais pas le dossier: Il semblerait que le système MAFFS est adapté aux C-130. Comment se fait-il que celui-ci (ou une version adaptée – mais il faut le temps de la concevoir et la fabriquer-) ne peut pas être mis dans une soute d’A400M? A défaut les versions de C-130 équipant quelques pays européen ne pourraient-ils faire l’affaire?
Sauf que ça n’est pas facilement transposable en Europe. Les américains ont des centaines d’avions au sein de la garde nationale. En Europe, toutes les armées sont à flux tendu. Il n’y a pas de marge de manœuvre sauf à pouvoir planifier les plannings d’incendie à l’avance. Vous me direz, on pourrait acheter de l’A400M supplémentaire sauf qu’un avion dédié lutte anti incendie est moins cher et plus adapté.
Il y a aussi la formation des pilotes militaires aux contraintes spécifiques du largage basse altitude, basse vitesse. C’est très spécialisé. La qualification prend du temps et de l’argent.
En fait, le MAFFS, ça marche si vous avez des dizaines d’avions de transport militaire déclassés à mi vie par votre armée de l’air. Sinon, c’est pas très efficace d’un point de vue opérationnel. Je comprends qu’Airbus ait tenté le coup pour refourguer ses L’A400M et faire un joli bénéfice, parce que c’est pas cadeau, mais si aucun pays n’envisage sérieusement cette solution, il y a des raisons.
Je peux rajouter que le prix de l’heure de vol d’un A400M n’a rien à voir avec celui d’un DASCH