L’Armée de l’Air et de l’Espace célèbre les 80 ans de l’Escadron de Drones 2/33 Savoie.

Alors oui j’en entends déjà d’ici certains hurler qu’il y a huit décennies aucun drone ne volait sous la cocarde des Forces Aériennes Françaises Libres, et ils auront raison. Sauf qu’en ce jeudi 25 mai 2023 c’est bien un 80e anniversaire que l’Escadron de Drones 2/33 a célébré, celui du nom de Savoie. En 1943 quand le nom de cette région alpine est choisi le GR II/33 vole alors sur des bimoteurs de reconnaissance tactique Lockheed F-5A/B Lightning de facture américaine. Quatre-vingt ans plus tard le pays d’origine des aéronefs n’a pas changé tout comme la mission de base, les réalités opérationnelles sont pourtant bien différentes.

Car en cette année 1943 les Forces Aériennes Françaises Libres sont à une période charnière de leur courte existence, elles ont tout à prouver aux Américains et aux Britanniques. Non pas sur leur engagement qui est connu de Londres à Washington en passant par Ottawa ou encore Wellington mais sur leur capacité à pouvoir voler selon les règles des Alliés. Les pilotes français se traînent alors depuis 1940 une régulière réputation de francs-tireurs et de têtes brûlées, prêts à tout pour en découdre avec la Luftwaffe.
Le cas du GR II/33 Savoie, GR pour Groupe de Reconnaissance, est sensiblement différent des autres formations françaises libres puisque ses avions ne sont pas armés. En découdre avec l’occupant allemand c’est donc risquer au final de ne pas rentrer à la base et de faire capoter par la même occasion les plans anglo-américains. Les hommes du GR II/33 Savoie sont donc disciplinés et rigoureux à l’image d’un certain Antoine de Saint-Exupéry, sans doute son plus célèbre pilote.

Quatre-vingt ans plus tard le 2/33 Savoie n’a plus rien à prouver ! Que ce soit une fois la paix revenue puis durant la guerre froide sur North American RF-51 Mustang, puis sur Republic RF-84F Thunderflash, ou encore sur Dassault Mirage IIIR ou plus récemment sur Dassault Aviation Mirage F1-CR il a toujours démontré une solide expérience. Unité de renseignement tactique par essence même le 2/33 Savoie est également apte à remplir des missions secondaires d’appui aérien rapproché grâce à l’armement emporté par ses actuelles montures : les drones de combat et de reconnaissance General Atomics MQ-9 Reaper.
Que ce soit au-dessus de la frontière entre les deux Allemagnes ou le long du Rideau de Fer durant la guerre froide, au Tchad dans les années 1980, contre l’Irak de Saddam Hussein en 1990-1991, en ex-Yougoslavie durant les années 1990, ou plus près de nous au Mali les femmes et les hommes du Savoie ont toujours répondu présents, apportant du ciel le renseignement essentiel à l’état-major.

Même si elles sont souvent, quasi systématiquement même, frappés du sceau du secret défense les opérations de l’Escadron de Drones 2/33 Savoie permettent à la France de tenir sa place dans le monde. Mais aussi au sein de l’alliance Atlantique, et surtout comme première force militaire de l’Union Européenne. Souvent moins sexy donc moins médiatisées que les missions de chasse ou même de surveillance électronique celles de reconnaissance tactique sont pourtant essentielles à la conduite des opérations. Ça tombe c’est depuis 80 ans la spécialité du Savoie, de ses femmes et de ses hommes.

Photo © Armée de l’Air et de l’Espace.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 Responses

  1. Bonjour,
    Le GR II/33 existait déjà en 1940 et il volait sur Potez 63-11 puis Bloch 174 (St Ex a effectué son vol sur Arras dans un Bloch)..
    C’est étonnant que cela n’ai pas été pris en compte dans le « calcul » de l’histoire du Savoie.
    A moins qu’il ne soit considéré comme deux unités différentes par l’AAE ?

    Bonne journée

  2. Cassidian du groupe Airbus avait plein de projet sur les drones qu’on avait boudé depuis le début, le Harfang opérationnel était en collaboration avec IAI mais ne peut pas remplir les rôle du Reaper certes. Mais il y avait eu le projet Talarion laissé au fond du placard et la France préfère prendre le Reaper alors que nous avons l’expertise et le génie sur le sujet. Pas que je suis anti américain mais en France nous devons donner un coup de pouce aux sociétés françaises et garder la souveraineté niveau technologie.

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