C’est à ce jour un des aéronefs les plus secrets de l’avionneur américain. Plusieurs médias spécialisés nord-américains ont révélé que depuis la semaine dernière qu’au moins un des deux exemplaires connus du drone de combat Boeing MQ-28 Ghost Bat est actuellement en phase d’essais aux États-Unis. Entrant dans la catégorie dite Loyal Wingman cet avion sans pilote est totalement furtif et a été conçu par la branche australienne du constructeur. On ignore actuellement jusqu’à quel point l’US Air Force s’intéresse à lui.
Bien que sa désignation puisse laisser croire qu’il dépend des forces américaines ce drone n’est en fait pas américain. C’est Boeing Australia qui l’a développé pour le compte de la Royal Australian Air Force qui compte le faire voler en essaim au profit de leurs chasseurs Boeing F/A-18F Super Hornet et Lockheed-Martin F-35A Lightning II. Depuis plusieurs années les militaires australiens ont compris l’intérêt de tels aéronefs télépilotés opérant sous contrôle d’avions de chasse.
L’US Air Force également s’intéresse à un tel type d’aéronef, d’où ses travaux autour du très prometteur Kratos XQ-58 Valkyrie également furtif. Cependant des voix se sont élevées aux États-Unis, notamment dans les rangs républicains, afin de dénoncer la main-mise de l’industriel Kratos sur le programme officiel de Loyal Wingman. Les essais menés conjointement par Boeing et par les militaires américains devraient les calmer quelques temps, et surtout rendre la compétition plus… loyale.
Pour autant il ne faut pas s’emballer et espérer voir voler des Lockheed-Martin F-35A Lightning II de l’US Air Force flanqués de deux ou trois drones furtifs aussi rapidement. Les estimations les plus optimistes donnent une possible entrée en service des premiers avions sans pilote de ce genre autour de 2028 ou 2030. D’autres plus pessimistes planchent pour 2035.
Quoiqu’il en soit il ne faut pas s’attendre à une communication ultra transparente du Pentagone ou de Boeing autour des aventures américaines du MQ-28 Ghost Bat. En Australie déjà ces essais s’étaient menés dans le plus grand secret. Il s’agissait alors de ne pas trop éveiller la curiosité de pays comme la Chine ou la Russie qui toutes deux s’essayent aussi depuis quelques temps au Loyal Wingman, sans grande réussite il faut bien l’avouer même du côté chinois.
Les infos concernant ce drone américano-australiens risquent donc de nous parvenir au compte-gouttes.
Affaire à suivre.
Photo © Boeing Company.
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3 Responses
J’ai quand même un peu de mal à conceptualiser cette association avion piloté-drone d’accompagnement.
Pour moi, c’est un système de plus à gérer pour les équipages dont la charge de travail est déjà plus que conséquente.
Et même s’il est doté d’une IA très sophistiquée, je doute qu’on le laisse vivre sa vie dans l’aile du leader…
Dans des missions de défense aérienne, à part servir de « super leurre » pour les missiles sol-air ou air-air moyenne et longue portée adverse, je ne vois pas à quoi il peut servir. Parce qu’en combat rapprochè, il va surtout encombrer le domaine d’évolution de son leader.
Peut-être est-il plus utile dans les missions d’assaut , mais ça reste quand même un système bien encombrant…
Bon, c’est le point de vue d’un profane de plus en plus largué par la très haute technologie et l’IA.
Des cerveaux plus jeunes et mieux faits ont sans doute des arguments à faire valoir en faveur de ce système.
Tu peux imaginer un drone assez « intelligent » pour suivre à distance raisonnable l’avion maître, en suivant un tracé défini à l’avance ou en copiant celui du maître. Puis être envoyé dans une direction pour leurrer / espionner / détecter pendant que l’avion habité fait des tours en sécurité. Ou même juste à servir de mule à carburant pour permettre une plus grande allonge comme le fait la navy.
Cela reste un drone furtif à première vue. Donc bien plus que leurrer un missile, mais je suis d’accord ce n’est clairement pas fait pour rester dans les pattes .
En défense aérienne, il peut service:
– a augmenter le volume de missiles emporté. on voit les russes tirer des vagues de 50 missiles de croisières et drone suicide. Si on imagine dans le future une telle attaque en début de conflit, elle pourrais comprendre des centaines de munitions ennemi sur tout un pays, un avion de chasse avec une dizaine de missiles accompagné de 2 a 4 wingman avec une demi-douzaine de missile chacun plus pourrais combler les trous des systèmes sol-air (zone moins défendu, système saturé).
– a déporter le tir. aujourd’hui la porté de missiles FOX3 est plus ou moins calculé sur la porté des radars du porteur. or avec les radar AESA et l’augmentation de la puissance électrique sur les appareils de 6eme generation, la portée des radar devrais être découple. On peut donc, soit avoir des missiles plus longue porté sur l’avion tireur , mais plus gros on en aurais moins. Soit envoyer un wingman (plus petit et sans émission radar, il pourrais être plus furtif a technologie égale et donc s’approché plus prés sans être détecte) a mi-chemin pour tirer des missiles classique. De plus, les emissions du radar de l’avion pourrais attirer l’attention des senseur de l’ennemi permettant au missiles (tiré par le wingman dans une autre secteur) de s’approché plus prés avant d’être détecter et donc limité les possibilités d’esquive/leurrage de l’ennemi.