Avec cet engin on est aux confins de l’aéronautique et de l’astronautique. Ce samedi 12 novembre 2022 dans la soirée le drone Boeing X-37B s’est posé au centre spatial Kennedy de Merrit Island en Floride. Il venait de terminer la mission USSF-7 (aussi connue comme USA-299) sous commandement de l’US Space Force après un peu plus de 908 jours de vol orbital. L’un des axes de cette mission militaro-scientifique fut les tests de propulsion dans l’espace.
Bien que le drone spatial porte les marquages de l’US Air Force il ne dépend en effet plus de cette arme américaine mais de l’US Space Force. La NASA de son côté continue d’en être maîtresse d’œuvre. C’est le 17 mai 2020 qu’une fusée américaine Atlas V modèle 501 a emporté le X-37B dans l’espace.
Pour la mission USSF-7, dite OTV-6, l’inclinaison spatiale du drone était de 41.60 degrés. Il a notamment aidé au déploiement du satellite FalconSat 8 opéré par le Cadet Space Operations Squadron de l’US Air Force Academy. Il a surtout servi de laboratoire d’essais pour un système de propulsion électromagnétique par recours au plasma électrostatique à gradient magnétique. Ne me demandez surtout pas ce que c’est j’ai arrêté la physique au lycée. Le Boeing X-37B a aussi étudié le déploiement d’une MMA, une antenne à basse consommation et hautes performances développée en métamatériaux. Ces derniers sont des matériaux composites non naturels présentant des propriétés électromagnétiques confirmées. La MMA devrait permettre à terme des transferts de données entre l’espace et le domaine aérien, c’est à dire entre des satellites et/ou des drones spatiaux d’un côté et des aéronefs pilotés ou non de l’autre.
L’un des tests essentiels de la NASA concernait le METIS 2, pour Materials Exposure and Technology Innovation in Space de deuxième génération. Ses ingénieurs et physiciens examineront les données collectées après que des matériaux électroniques imprimés (via une imprimante 3D) aient réalisé un séjour de plus de 900 jours dans l’espace proche. Les effets du rayonnement sur ceux-ci seront particulièrement scrutés.
Au total la mission USSF-7 aura duré 908 jours, 21 heures, et 8 minutes. C’est le record absolu pour un drone spatial, et pour un drone tout court. Le Boeing X-37B est donc de nouveau entré dans l’Histoire.
D’autres essais de matériels ont été annoncés sans pour autant être dévoilés, étant couverts par le fameux Top Secret américain. La NASA et l’US Space Force sont donc restées totalement muettes sur le sujet. On les comprend.
Le retour sur Terre du drone spatial s’est déroulé sans encombre, le Boeing X-37B ayant réussi à sortir son train d’atterrissage sans encombre avant de retrouver le plancher des vaches. Il est désormais entre les mains expertes des femmes et des hommes de la NASA.
Photos © US Air Force.
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8 Responses
Un engin capable de voler 3 ans sans interruption
Les USA ont mis la barre très haute
Ce genre de drone est prometteur
Pour être tout à fait objectif le X-37B a orbité plus qu’il n’a volé durant sa mission.
« Système de propulsion électromagnétique par recours au plasma électrostatique à gradient magnétique ». Je vais le sortir un soir pour briller l’espace d’un instant lors d’une soirée entre amis.
Système largement développé depuis près de 20 ans maintenant, qui a l’avantage de consommer très peu de carburant mais au prix d’une poussée de quelques grammes / sec. il est maintenant déployé sur de nombreux satellite pour cette même raison: faible encombrement, faible conso, donc permet une durée de vie très longue en service.
Le moteur plasma permet d’atteindre des vitesses très élevées pour le peu que la distance laisse le temps d’accélérer 🙂
Les techniciens à l’approche du drône sont habillés comme des cosmonautes. C’est là matière à tous types de « fake news » et… commentaires complotistes de tout poil !
Blague mise à part, pourquoi un tel accoutrement : radiation nucléaire, culture de souches bactériologiques dangeureuses devant etre récupérées, risque d’inhalation de vapeurs potentiellement mortels, …. ?
C’est la culture du zéro prise de risque de la NASA afin de ne pas risquer de contamination homme-machine. Mais c’est vrai que ce genre de tenues doit énerver un peu les comploneuneux !
À l’instar de la navette, il me semble que les gaz brûlés éjectés par la tuyère sont dangereux pour la santé
Les moteurs de positionnement et peut être le moteur principal doivent tourner a la méthylhydrazine (MMH), qui est toxique (mutagène). le moteur a plasma, est un expérience d’appoint.
Ensuite une machine qui tient 3 ans en orbitale, sans panneau solaire… doit disposer d’un mini réacteur atomique.