Des Dassault Aviation Rafale F3-R à Singapour.

C’est sans aucun doute l’information aéronautique de cette fin de semaine. Des Boeing F-15SG Singapore Eagle appartenant à la Republic of Singapore Air Force ont volé de conserve avec des Dassault Aviation Rafale F3-R de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Une étape supplémentaire sur le chemin du retour vers la France après l’exercice international Pitch Black 2022 et l’occasion pour nos aviateurs de resserrer les liens avec une aviation alliée depuis de nombreuses années. Les pilotes des deux pays ont même eu l’occasion de survoler le détroit de Malacca, une des zones les plus sensibles de la planète.

Habituellement ce sont les pilotes singapouriens qui survolent l’Hexagone. En effet leurs jets d’entraînement avancé Alenia Aermacchi M-346 Master sont stationnés sur la Base Aérienne 120 de Cazaux dans le sud-ouest du pays. Cette fois les rôles ont été inversés, ce qui a permis aux pilotes de la Republic of Singapore Air Force de rendre la politesse à leurs collègues de l’Armée de l’Air et de l’Espace.
Et pour les pilotes français cela a été l’occasion de voler de conserve avec un avion fort rarement vu dans leur carrière : le F-15SG Singapore Eagle.

F-15SG Singapore Eagle et Rafale F3-R, deux modèles que l’on n’a pas forcément l’habitude de voir voler côte à côte.

Ironie de l’Histoire ce jet dérivé du F-15E Strike Eagle se retrouva au début des années 2000 en opposition avec le Rafale F1 afin d’équiper Singapour. Il l’emporta logiquement sur l’avion français qui n’avait pas encore atteint sa maturité et n’était donc pas encore la machine à gagner que l’on connait aujourd’hui.

Après les manœuvres aériennes en Indonésie c’est donc un second acteur majeur de la stabilité asiatique qui reçoit l’Armée de l’Air et de l’Espace. L’occasion pour les pilotes des deux pays de patrouiller ensemble au-dessus du très stratégique détroit de Malacca. Pour mémoire entre 25 et 30% du trafic maritime mondiale transite par cette voie maritime d’un peu plus de 900 kilomètres. Si la piraterie navale y demeure très présente les navires de guerre chinois tentent depuis plusieurs années d’y faire régner leur loi au grand dam des quatre pays qui en sont frontaliers, dont Singapour. La présence des pilotes français et de leurs Rafale F3-R est donc aussi un signal envoyé à nos alliés dans la région autant qu’à Pékin. Les grandes puissances alliées, dont la France, ne laisseront pas Malacca tomber entre ses mains.

L’élégance du Rafale F3-R en mission.

Une fois la mission terminée les Rafale F3-R de l’Escadron de Chasse 1/4 Gascogne et du Régiment de Chasse 2/30 Normandie-Niemen ont ensuite le pris le chemin de la France. Dans la tête de leurs pilotes mais aussi des militaires d’accompagnement des tas de souvenirs d’une mission Pégase 2022 riche en enseignements. Le retour d’expérience sera fructueux, on en est certains.
Il est désormais indéniable que la France est capable de déployer des avions loin de la métropole. Il est désormais question que des Rafale F3-R soient déployés de manière pérenne dans le Pacifique.

Photos © Armée de l’Air et de l’Espace.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

14 Responses

  1. montrer que l’on peut deployer mais pour ma part je pense qu’un déploiement définitif d’un détachement d’avions d’attaques en nouvelle Calédonie ou en Polynésie est une nécessité, même si cela aura un coût important et sera difficile. Pas assez de moyens pour soutenir nos territoires ultra marins…pacifique, indien, atlantique et sud americain…

      1. Bonjour Arnaud… malheureusement, non…. si « concert » vient effectivement de concerter dans le sens « s’entendre », « conserve » vient quant à lui de « conserver », dans le sens « protéger mutuellement ». Comme vous le dites si bien cela vient à la base de la marine… Néanmoins au vu de la photo et des distances inter-avions bien trop courtes, il n’y a pas vraiment de notion de protection mutuelle… par contre, je pense qu’ils s’étaient bien concertés pour le vol en formation serrée… En outre, si un vol est « de conserve » il sera de facto également « de concert », la réciproque n’étant pas nécessairement vraie.

        1. Ce qui est rigolo avec les donneurs de leçons c’est qu’ils sont certains d’avoir toujours raison et surtout que les autres ont tort. Donc Jojo merci de cliquer sur le lien de la réponse au commentaire du dénommé Vins, vous verrez à quel point vous avez tort.
          Cordialement.

      2. Le français reste le français !
        Nous ne sommes pas obligés de l’adapter à Pierre, Paul, Jacques.
        Histoire de ne pas les frustrer.
        L’écriture inclusive relève de la même démarche, FOLIE….

      1. Ce qui est affligeant c’est cette propension désormais à tout tourner en sujet à polémique sans jamais avoir le moindre respect pour quiconque. À croire que vous feriez tous mieux que notre rédaction. À se demander même si certains ne préféreraient pas que nous ne fassions plus rien du tout.

  2. La photo représentant le F15 et le Rafale volant de conserve (n’en deplaise à Vins…) est magnifique.
    Presque une photo de la semaine !
    Merci Arnaud.

  3. La première fois que j’ai vu écrit (voler de conserve) j’ai été choqué mais cette expression est correcte n’en déplaise aux soit disant défenseurs du bon Français.

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