Après avoir tenté de se refaire une virginité diplomatique autour de l’Ukraine le dirigeant d’Ankara retombe dans ses travers vis-à-vis de la Grèce. Ce samedi 3 septembre 2022 Reccep Erdogan a clairement menacé Athènes de représailles militaires contre les îles de la Mer Égée qu’il considère comme lui appartenant dans leur quasi intégralité. Il accuse également la chasse et la DCA grecques d’agressivité à l’encontre de sa propre chasse, lorsque celle-ci survole des territoires grecs revendiqués par la Turquie. Pour mémoire ces deux pays sont membres du commandement unifié de l’alliance Atlantique.
En fait le discours du président autocrate turc est l’épilogue d’une semaine de provocations de la diplomatie turque à l’encontre de son homologue grecque. Tout a débuté dimanche dernier quand une patrouille de trois chasseurs McDonnell-Douglas F-4E Phantom II a été accroché par le radar de tir d’une batterie de missiles sol-air grecs. Il s’agissait de SA-10 Grumble de facture russe mais dotés d’un IFF aux standards de l’OTAN. Ces armes étaient déployés sur une île de la Mer Égée revendiquée depuis plus de 70 ans par la Turquie.
Les chasseurs turcs ont été obligé de faire demi-tour et donc de sortir de l’espace aérien souverain de la Grèce.
Dès lors les chasseurs Dassault Aviation Mirage 2000-5 Mk-II et General Dynamics F-16C/D Fighting Falcon grecs ont sillonné les cieux égéens afin de dissuader l’aviation turque d’y faire ses maraudes. Aucun accrochage n’a été signalé, preuve en est du professionnalisme des pilotes grecs. On pensait alors le soufflé retombé.
Sauf qu’un micro a été tendu ce samedi 3 septembre à Reccep Erdogan. Et là l’homme qui s’était présenté comme un fin stratège et diplomate entre l’Ukraine, la Russie, et les Alliés est vite redevenu le populiste nationaliste qu’il n’avait jamais cessé d’être. Chassez le naturel il revient au galop. Il a immédiatement menacé la Grèce d’actions militaires à son encontre, notamment nocturne. Erdogan a particulièrement ciblé la chasse et la DCA grecque.
Si quantitativement parlant la Turquie dispose d’une chasse plus puissante que la Grèce elle ne peut pas en dire autant sur le plan qualitatif. En effet même si ses F-4E Phantom II ont été modifiés en Israël par Elbit et I.A.I. selon le standard Terminator 2020 ces chasseurs sont anciens et en voie d’obsolescence, tout comme les F-4E grecs. Mais surtout elle peine à faire évoluer ses F-16C/D Fighting Falcon qu’elle veut moderniser suite à son éviction du programme Joint Strike Fighter par l’administration Trump. L’administration Biden traine toujours des pieds pour valider le chantier de passage des avion turcs au standard F-16V Viper. Si officiellement Washington a toujours prétendu rester neutre dans les conflits frontaliers entre Athènes et Ankara un soutien discret et implicite a toujours été de mise en faveur de la Grèce.
Surtout l’aviation grecque dispose de chasseurs de génération 4.5 grâce à ses Dassault Aviation Rafale F3-R bien supérieurs aux standards turcs. Des biréacteurs omnirôles qu’elle a intelligemment su ne pas exposer face à la chasse turque, afin de ne pas dévoiler toutes ses cartes.
Car le Rafale F3-R, en bon game changer, peut à lui seul faire basculer une situation tendue. On sait désormais qu’Erdogan menace la Grèce d’actions militaires, notamment nocturnes, contre les îles égéennes. Dans ce cas précis le biréacteur de facture française saurait être employé pour une riposte graduée et en profondeur. L’avion français est sans égal dans la région. La Grèce le sait, la Turquie aussi.
Affaire donc à suivre.
Photo © Polimìki Aeroporia
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5 Responses
Même déjà avec les Mirage 2000-5 maj tout proche de la version 2000-9, aucun F16 turc ne fait le poids. D’ailleurs en général, les pilotes turcs quand ils voient arriver les Mirage 2000-5, comme par hasard ils font 1/2 tour illico presto. Et de plus, ils savent que les pilotes des Mirages 2000-5 sont le top de la chasse grecque.
Et maintenant en plus avec déjà 6 Rafale F3-R, ils vont encore moins s’y frotter.
A noter que si conflit il y avait, la France serait directement impliqué car ayant signé une clause de défense mutuelle avec la Grèce.
La Turquie a été sortie du programme F-35 pour avoir officiellement acquis des S-400 russes. Dans le même temps la Grèce va recevoir ses F-35 d’ici quelques années alors qu’elle possède elle même 2 batteries de S-300 soit 24 lanceurs depuis 1998. Je ne sais pas mais on dirait que le fait que la Turquie soit sortie du programme F-35 va plus loin que la simple acquisition de S-400.
Peut être que la Turquie n est pas un allié très fiable pour l Otan… l illumination par un radar de conduite de tir de la frégate Courbet n est pas vraiment le comportement d un allié….
Le S400 n étant que la goutte d eau ….
Vous touchez là le cœur du problème. La Turquie est un allié dont on ne peut se passer. Par son contrôle des Dardanelles et du Bosphore mais aussi grâce à Incirlik AB elle est essentielle à l’OTAN mais Erdogan est un cailloux dans la chaussure otanienne. Il est l’illustration de l’adage : « faire contre mauvaise fortune bon cœur ».