C’est la seconde fois en six ans que le porte-hélicoptères australien reçoit des convertiplanes de l’US Marines Corps. Dans le cadre de l’exercice multinational RIMPAC 2022 qui se termine dans quelques jours deux Bell Boeing MV-22B Osprey sont présents à bord du HMAS Canberra. Marins américains et australiens œuvrent ainsi main dans la main, permettant d’accroitre l’interopérabilité entre leurs forces. Plus que jamais de tels exercices dans l’exercice sont utiles, notamment au regard des manœuvres navales organisées par Pékin dans sa zone d’influence.
C’est lors de RIMPAC 2016 que l’US Marines Corps et l’US Navy avaient testé l’embarquement d’un tel avion à bord du bâtiment de la Royal Australian Navy. À l’époque il était accompagné d’un hélicoptère de transport lourd Sikorsky CH-53E Super Stallion. Les essais s’étaient soldés par une franche réussite et le HMAS Canberra avait été qualifié d’Osprey Proven. On avait alors parlé d’une potentialité de vente du convertiplane à l’Australie. Mais c’était avant.
Avant la pandémie de Covid-19 bien sûr. Durement touchée l’île-continent a depuis revu à la baisse ses intentions d’acquisitions de matériels aériens afin de se recentrer sur ses fondamentaux. Le Bell Boeing MV-22B Osprey n’en fait, visiblement, plus partie.
Pour autant avec une Chine qui désormais ne cache plus ses volontés expansionnistes bien au-delà de l’archipel des Spratleys ou des îles Paracels une interopérabilité américano-australienne semble essentielle aux décideurs du Navy Yard et du Pentagone. Et cela passe forcément par l’embarquement des convertiplanes de l’US Marines Corps à bord du plus grand nombre de porte-aéronefs et de porte-hélicoptères croisant en zone Asie Pacifique. Donc du HMAS Canberra.
Dans l’option d’une intervention alliée pour tenter d’empêcher une invasion chinoise de l’île de Formose la présence de tels avions américains sur ce navire australien ouvre des perspectives nouvelles, notamment dans le déploiement d’une force de réaction rapide.
Bien plus qu’une volonté d’exporter une machine complexe c’est donc visiblement plutôt l’option d’une véritable mutualisation des moyens alliés en cas d’attaque de Pékin contre Taïwan qui est privilégiée. Et là on comprend mieux que l’US Marines Corps ait désormais voulu vérifier s’il pouvait pleinement embarqué deux de ses avions à bord de ce porte-hélicoptères. Taille des hangars aviation, adaptation des ascenseurs, ou encore mobilité des personnels et aéronefs sur le pont d’envol : tout a été validé. Désormais le MV-22B Osprey peut opérer à bord du HMAS Canberra même en dehors d’une édition RIMPAC.
Affaire donc à suivre.
Photos © US Navy
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7 Responses
A quand à bord du CDG?
Le Charles de Gaulle est plus taillé pour le CMV-22B que pour le MV-22B.
Sauf que malheureusement, nous n’avons les moyens d’en acheter 2 ou 3 pour le CDG…Ni pour le successeur apparemment.
De toutes manières il n’est nullement question que la France en achète donc le débat est clos. Il faudrait sinon rogner sur d’autres postes de dépense étatique comme l’éducation nationale, la culture, la solidarité, ou encore la santé. Et ça n’aurait aucun sens.
On pourrai rogner sur les cout de l’immigration, cout securite sociale, cout allocation, cout logement et formation.
Donc monsieur Charron veut taper sur les plus faibles et les plus démunis pour que la France se dote de convertiplanes. Idée ridicule et malsaine.
Merci Arnaud, pour ta patience, ta diplomatie, je trouve ça méritant et agréable.
Tu fais des efforts, c’est payant, continue.
Je t’adresse mon respect et mon admiration sincère.