L’Albanie, la Bulgarie, la Grèce, ou encore la Pologne sont dans le collimateur de l’industriel sud-coréen avec des objectifs à chaque fois très différents les uns des autres. Avions de combat, d’entraînement, ou encore hélicoptères d’assaut et de recherches-sauvetages sont autant d’aéronefs que KAI entend désormais vendre sur le Vieux Continent. Et pour cela l’entreprise asiatique a un argument imparable : toutes ses productions sont aux standards de l’OTAN ! D’ores et déjà la Siły Powietrzne est tombée dans son escarcelle.
Quand certains y vont au pied de biche pour tenter de fracturer le marché européen traditionnellement réservé aux avionneurs et hélicoptéristes américains et… européens d’autres jouent plutôt la carte du chausse-pied. C’est le cas de Korea Aerospace Industries.
Depuis le récent sommet de l’alliance Atlantique à Madrid beaucoup savaient que Varsovie et KAI négociaient âprement autour d’un lot de chasseurs FA-50 Fighting Eagle. Les pourparlers sont terminés ; en fin de semaine dernière à Farnborough la Pologne a annoncé sa commande de 48 exemplaires d’une version export spécialement pensée pour elle. Elle devient donc le troisième pays étranger à acheter ce chasseur multirôle léger après l’Irak et les Philippines et donc le premier en Europe ! Les contours du contrat sont encore flous, tout juste sait t-on que les premiers exemplaires seront livrés d’ici 2024 et que la totalité devrait être en service avant la fin de la décennie.
On pourrait croire que l’avionneur sud-coréen chercherait à consolider sa position en Pologne en proposant d’autres solutions, notamment en matière d’entraînement. Et on aurait raison. Il a proposé de remplacer les dernier PZL TS-11 Iskra de formation intermédiaire par un lot d’une dizaine de KT-1 Woongbee. Pour mémoire l’Iskra est un jet léger polonais datant de l’époque du Fouga CM.170 Magister français et donc comme lui totalement obsolète en 2022 ! Le monomoteur à turbopropulseur sud-coréen pourrait parfaitement s’intercaler dans le processus polonais de formation entre le PZL 130 Turbo Orlik d’entraînement basique et l’Alenia Aermacchi M-346 Master de formation avancée.
Pour autant la Pologne n’a pas encore communiqué sur une telle éventualité.
Outre la Pologne Korea Aerospace Industries tente de séduire trois autres pays européens, dont deux sont également membres de l’UE : la Bulgarie et la Grèce. Pas question pour autant de leur proposer son chasseur léger, en tous cas pas actuellement.
Si sur la Bulgarie beaucoup de choses sont troubles il semble cependant que les négociations tourneraient autour d’un petit lot de monomoteurs légers d’entraînement et de sélection KT-100 Naraon. Par contre en Grèce tout se joue dans beaucoup plus de transparence et on parle ici d’une potentialité de vingt à trente hélicoptères d’assaut KUH-1 Surion en configuration d’assaut et de recherches-sauvetages en mer. Il s’agirait de remplacer une partie des vieux Bell UH-1H Iroquois de l’armée grecque obtenus dans les années 1990 auprès de l’armée américaine mais aussi des douze derniers Agusta-Bell AB-205A1 de la force aérienne grecque. Les négociations entre KAI et Athènes semblent bien avancer et une commande avant la fin de l’année est espérée du côté sud-coréen.
Le Surion ayant été pensé en Corée du sud comme successeur du Huey il est logique qu’il soit proposé à l’export dans un tel rôle.
Enfin on parle également de l’Albanie qui aurait été approché par les gens de chez KAI mais sans que l’on sache exactement à l’heure actuel de quoi il retourne : avion d’entraînement, d’appui tactique, ou hélicoptère ? Là encore c’est assez nébuleux.
Quoiqu’il en soit si KAI semble avoir clairement compris que des pays comme l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie, ou encore le Royaume-Uni sont hors de portée actuellement il semble avéré que les nations plus mineures en Europe sont dans ses cordes. Qui sera le prochain ? Un état balte ? Un état scandinave ? Le Portugal ? La Roumanie ? Nous le saurons tôt ou tard. Et désormais la présence en Europe des Black Eagles sud-coréen prend tout son sens.
La commande polonaise des FA-50 Fighting Eagle est en tout cas un énorme camouflet pour les avionneurs européens comme Airbus DS, Dassault Aviation, ou encore Saab qui n’ont pas été en mesure de proposer un avion de combat léger digne de ce nom. La Corée du sud l’a fait, elle.
Affaire donc à suivre.
Photos © Korea Aerospace Industries
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5 Responses
Oui enfin les FA50 Coréen n’ont pas grand chose à voir avec les Dassault Rafale, Eurofighter typhoon et Saab gripen NG E/F.
Le fa50 est un avion de chasse ultra léger aux capacités et capabilitées bien plus limitées que les avions Européens.
On pourrait limite le comparer à l’ancien gripen c/d, et encore.
La Corée bénéficie grandement de l’appui des États-Unis pour arriver à pondre si rapidement un avion tel que le kf21 par exemple. Mais le fa50 n’est qu’un f16 réduit et quasiment bon qu’a l’entraînement. Vitesse maximale de Mach 1,4, c’est des vitesses maximales d’un autre temps honnêtement.
Quant on sait qu’un Rafale est déjà largement supérieur à un F16 et capable de s’occuper d’avions tel que le f22, pas besoin de s’inquiéter pour une vente de fa50. Les pays voulant un avion sérieux s’orientent récemment souvent sur le Rafale.
Votre commentaire ressemble presque a de l’auto suggestion. Vous essayez de vous rassurez comme vous le pouvez mais au final la réalité est là : KAI vient grignoter des parts de marché et cela ne s’arrêtera plus.
C’est une bonne chose pour ces pays qui, quand on y pense, ont besoin de ces choses. C’est aussi une bonne chose pour la France, c’est une leçon et un signal d’alarme qui montre que la France doit se remettre en question pour apporter des changements à sa production future d’équipements militaires et qu’elle doit continuer à investir des ressources pour combler les lacunes en matière d’équipements militaires, sinon, tôt ou tard, la Corée du Sud commencera à vendre et à commercialiser de gros équipements militaires en Europe (des équipements tels que le chasseur de 4,5 génération KF-21), comme elle le fait déjà avec l’Australie. des sous-marins à propulsion conventionnelle à l’Australie.
Je comprends pas que Dassault avec son savoir faire se laisse manger des parts de gâteau par des entreprises qui ont beaucoup moins d’expérience. Faire un petit avion d’enterrement pour remplacer l’alphajet ou même un avion à hélices PUNAISE !!!!!
Qu’ils prennent exemple sur KIA avant d’appartenir au passé définitivement.
A croire que les Français veulent saborder la France, ils vont y arriver ces C . . .
Le KA-1 a une bonne tête de Pilatus que l’on voie couramment au dessus de Cognac ou de Salon de Pce, en plus moderne par rapport aux gadget !