Industrie aéronautique et technologies médicales ont ça en commun de progresser régulièrement et de s’améliorer au fil des ans. Et la dernière innovation en date est tellement extraordinaire, au sens tant propre que figuré du mot, qu’on peut s’étonner que personne n’y est pensé plus tôt : aéroporté un équipement d’imagerie médicale au plus près des besoins ! Il s’agit d’un chantier commun mené par Airbus Helicopters et la fondation Norsk Luftambulanse sise à Oslo en Norvège. Le résultat est tout bonnement bluffant.
On connaissait déjà les hélicoptères de type Eurocopter AS.332L Super Puma ou Mil Mi-17 Hip-H capables de déployer de lourds caissons mobiles hyperbares afin d’intervenir sur les accidents de décompression. Plus récemment on avait découvert les livraisons de doses de vaccins anti Covid-19 par les Agusta-Westland AW.139 de l’Irish Air Corps ou par les Boeing Vertol CH-47F Chinook de l’Air National Guard d’Alaska. Et que dire des milliers d’hélicoptères d’évacuation sanitaire qui au quotidien sauvent des vies, parfois dans des conditions rocambolesques. On peut ajouter donc une nouvelle corde à l’arc des hélicoptères sanitaires : l’imagerie médicale.
L’idée de la fondation Norsk Luftambulanse est d’installer un équipement de tomographie axiale calculée par ordinateur, ou TACO, à bord d’un hélicoptère biturbine léger Airbus Helicopters H145. Cette machine ultramoderne est ce qu’on appelle vulgairement un scanner ou CT-Scan. Grâce à lui désormais les secouristes et les soignants norvégiens peuvent disposer au plus près des malades ou des blessés d’une imagerie médicale.
Dans un pays comme la Norvège où les distances entre deux hôpitaux équipés de tels équipements se comptent parfois en centaines de kilomètres le H145 doté d’un scanner semble idéal. Éteint durant les phases de vols le TACO ne met que deux minutes à s’allumer et à être totalement opérationnel une fois le biturbine sur le plancher des vaches. Il peut ensuite restituer une image 3D de n’importe quelle partie du corps humain, y compris en interne.
Seul revers à la médaille l’hélicoptère qui transporte cet appareillage d’imagerie médicale ne peut pas évacuer de malade ou de blessé, celui-ci doit être embarqué à bord d’un autre aéronef.
Une telle innovation pourrait bien intéresser d’autres pays, comme la France. Même chez nous où pourtant les hôpitaux sont nombreux et généralement équipés de scanners de tels appareils pourraient trouver leur place, dans les départements ruraux qui cumulent les déserts médicaux. Reste à savoir combien de temps Airbus Helicopters restera seul sur ce segment, un tel équipement pouvant sans nul doute être installé sur Bell 429 Global Ranger américain.
Photos © Airbus Helicopters
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2 Responses
O_O
Je suis vraiment étonné.
Premièrement je ne pensais pas que ce genre d’instrument passerait dans la soute … mais au vu des images ça passe !
Par contre comment font-ils pour la puissance électrique ?
Je ne suis certes pas un spécialiste du domaine, mais il me semble que les instruments d’imagerie médicale ont besoin de beaucoup de puissance électrique. Les batteries du H145 suffise ?
Même chose, je suis étonné qu’une machine aussi sensible fasse bon ménage avec les vibrations d’un hélicoptère ?