L’avenir des voilures tournantes dans l’Armée de l’Air et de l’Espace est déjà en marche. En ce mois de mai 2022 le CEMAAE a permis la réactivation de feue la 65e Escadre d’Hélicoptères qui exista de 1954 à 1958. Cette structure permet à notre aviation de préparer l’arrivée, à la fin de la décennie, du futur Airbus Helicopters H160M Guépard alias Hélicoptère Interarmée Léger. Actuellement sa seule et unique monture est l’Eurocopter AS.555 Fennec.
La renaissance de cette 65e Escadre d’Hélicoptère est donc survenue officiellement le mercredi 4 mai 2022. C’est un ordre du jour signé de la main même du général d’armée aérienne Stéphane Mille, actuel Chef d’État-Major de l’Armée de l’Air et de l’Espace, qui l’a entérinée. Soixante-quatre ans après sa disparition l’éphémère unité revient donc sur le devant de la scène.
Car pour quiconque se passionne un minimum à propos de l’histoire de l’hélicoptère militaire en France la 65e Escadre d’Hélicoptères a tout d’une légende. Son existence fut très courte puisque mise sur pied comme unité mixte Armée de l’Air / Armée de Terre en juillet 1954 elle dut attendre avril 1955 pour devenir enfin une formation strictement aviatrice. Bien qu’officiellement dissoute en septembre 1955 elle demeura sous la forme d’un Escadron d’Hélicoptères Légers jusqu’en mai 1958. Là elle disparut définitivement.
Enfin définitivement jusqu’à ce mois de mai 2022 !
À l’heure actuelle la 65e Escadre d’Hélicoptères n’aligne qu’une seule unité opérationnelle à savoir l’Escadron d’Hélicoptères 1/65 Alpilles stationné sur la Base Aérienne 105 d’Orange. Cette formation n’a en fait rien d’une nouveauté puisqu’il s’agit de l’ex-Escadron d’Hélicoptères 5/67 Alpilles. Les personnels, aéronefs, et infrastructures demeurent inchangés. Le Fennec biturbine reste donc l’appareil de service.
Au cours des mois et années à venir la 65e Escadre d’Hélicoptères va pourtant monter en puissance comme étant l’unité de l’Armée de l’Air et de l’Espace en charge des hélicoptères légers. C’est à dire aujourd’hui des AS.555 Fennec et demain des H160M Guépard. Pendant ce temps là les Escadrons d’Hélicoptères 1/44 Solenzara et 1/67 Pyrénées se focaliseront sur l’emploi de machines plus imposantes, le vieux Aérospatiale SA.330B Puma pour le premier et les plus récents Eurocopter EC725 Caracal / Airbus Helicopters H225M pour le second. Ce dernier d’ailleurs opère exclusivement au profit de la BFSA, la Brigade des Forces Spéciales Air.
Il semble donc assez logique que dans un temps futur sans doute assez proche l’Escadron d’Hélicoptères 3/67 Parisis rejoigne lui aussi le giron de la 65e Escadre d’Hélicoptères.
Le futur Airbus Helicopters H160M Guépard risque bien de bouleverser la vision que les militaires français ont de l’emploi d’un hélicoptère léger. Les mutations dans l’Armée de l’Air et de l’Espace au travers du grand retour de la 65e Escadre d’Hélicoptères vont dans ce sens.
Photos © Armée de l’Air et de l’Espace.
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4 Responses
On sait quel genre de missions vont lui être assignées?
Les missions des hélicoptères légers restent les mêmes. C’est juste l’unité qui change.
Leur mission sont très variées. On peut citer recherche et sauvetage (bien que plus limitée que la sécurité civile) ,le transport de personnes mais aussi de charge (les fennec on une bonne capacité sous élingue). Il peuvent aussi faire de la surveillance et l une des missions les plus emblématique des fennec de l armée de l air c est l interception. Typiquement, face à des appareils lents comme un Ulm ou un avion de tourisme les mirage/rafale sont surdimensionnée (il arrive vite dessus mais galère à le accompagner) donc l helico peut se mettre à côté et communiquer par panneau. Si le pilote ne coopère pas , un tireur d élite (comme sur les photo) peut détruire le bloc moteur pour le forcer à se poser
Merci Arnaud de nous parler de cette 65 ème escadre et de son histoire.
Sans votre article, je n’en n’avais jamais entendu parler, bien que mon père ai servi à cette époque en Indochine au 23 ème GAO (pilote d’observation sur la Bomb Line), dont le fanion et les traditions ont été transmises à un escadron de Puma de l’Alat sur la base d’Etain Rouvres, il y a 25 ans.