Depuis les années 1970 et le Tadiran Mastiff l’état hébreu s’est fait une spécialité dans la conception d’avions sans pilote pour les missions de surveillance et de reconnaissance. Au fur et à mesure que les décennies passaient cette spécialité s’est muée en véritable savoir-faire, et aujourd’hui les drones militaires israéliens sont réputés dans le monde entier. L’entreprise Elbit s’est d’ailleurs taillée une réputation hors du commun dans ce domaine grâce à ses réalisations, au soin apportées à celles-ci, mais aussi à ses prix abordables. Au point même que certaines de ses machines rivalisent désormais avec les meilleurs appareils américains et européens sur les marchés d’export. L’un de ses plus beaux succès est le drone MALE Hermes 900.
C’est au cours de l’été 2007 que la société Elbit a décidé de surfer sur le succès de son drone de reconnaissance Hermes 450 en développant une version améliorée profondément modernisée. L’idée est alors de fournir à Heyl Ha’Avir, la force aérienne israélienne, un nouvel engin capable de réaliser des missions longue endurances de surveillance, de reconnaissance tous-temps, mais aussi de relais communication avec les troupes au sol.
Tirant les enseignements de l’emploi d’autres drones en configuration de combat le nouvel avion sans pilote, nommé Hermes 900, est doté dès sa conception d’un transpondeur et d’un système de radio civil. Il peut ainsi employer les couloirs aériens civils.
S’il ne peut pas extérieurement nier sa filiation avec le Hermes 450 l’Elbit Hermes 900 est un engin totalement nouveau. Son usinage fait appel à une construction mixte : métal, alliages légers, et matériaux composites. Il se présente sous la forme d’un monoplan à aile médiane droite doté d’un train tricycle escamotable et d’un empennage papillon. Le nez du drone renferme les équipements de surveillance électronique et le radar à ouverture synthétique. Il possède en outre un dispositif permettant le ciblage d’objectifs au sol, y compris en mouvement. Son moteur à quatre cylindres en ligne turbocompressés Rotax Type 914 de facture autrichienne entraîne une hélice propulsive bipale. Malgré sa puissance de 115 chevaux le Hermes 900 est quasi inaudible du sol lorsqu’il évolue à altitude de croisière. Un mât assurant la mission de relais communication peut être ajouté à la moitié du fuselage.
C’est dans cette configuration que l’avion a réalisé son premier vol le 9 décembre 2009.
Très rapidement le ministère israélien de la défense l’acheté en série. Trente exemplaires ont été achetés en 2010, les premiers entrant en service l’année suivante sous le patronyme de Kochav. Ce mot hébreu signifie étoile. Très rapidement ces drones sont devenus des spécialistes de la surveillance des zones palestiniennes sous occupation israélienne comme la bande de Gaza ou la Cisjordanie. Durant la guerre civile de l’été 2014 où les forces aériennes et armées israéliennes se sont opposées aux combattants islamistes et aux populations civiles gazaouïes les Elbit Kochav ont été particulièrement employés afin de traquer les chefs ennemis et de coordonner les frappes aériennes. Restant sur zone à moyenne altitude avant, pendant, et après les raids ils ont pu rendre compte en temps réel de leurs réussites ou de leurs échecs.
À la différence des Eitan conçus par I.A.I. les Elbit Kochav ne se hasardent que très rarement en dehors des frontières physiques d’Israël. Leur emploi dans des missions d’espionnage aéroporté contre la Syrie ou à fortiori l’Iran n’a jamais été confirmé. Pourtant ils en ont le rayon d’action. Heyl Ha’Avir préfère, et de loin, les employer comme des drones intérieurs
Fin 2021 ils sont toujours en dotation dans les rangs israéliens.
Pour autant l’Elbit Hermes 900 n’a pas connu le succès qu’en Israël. Des exemplaires ont été vendus à titre militaire à l’Azerbaïdjan, au Brésil, au Chili, à la Colombie, aux Philippines, et à la Suisse. En outre la police fédérale mexicaine l’emploi pour faire la chasse aux trafiquants de cocaïne, que ce soit au-dessus de la terre ferme autant que des flots. L’Agence Européenne pour la Sécurité Maritime a loué entre septembre 2018 et mars 2021 deux Hermes 900 basés au Portugal afin de contrôler les zones de marine marchande en Atlantique nord. Une mission également remplie par les deux drones similaires acquis par le ministère islandais des transports. En sus ils surveillent les zones de pèches.
Au sein de la Força Aérea Brasileira les Elbit Hermes 900 sont connus sous la désignation normée de RQ-900. Quatre appareils de ce type assurent des missions de surveillance au-dessus de l’immensité amazonienne. Ils réalisent aussi des vols au profit des gardes frontières afin de lutte contre les trafics et l’immigration clandestine.
Malgré ce que son aspect pourrait laisser à supposer l’Elbit Hermes 900 n’est nullement un drone de combat. Il n’emporte aucun armement. C’est donc strictement une machine de reconnaissance et de surveillance. Fin 2021 Elbit le construit toujours.
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