La maquette présentée très récemment sur le stand de la Gendarmerie Nationale au salon Milipol à Villepinte a fait sensation. Pourtant elle ne représente en fait rien de palpable, les hélicoptères H160 en question n’ayant pas encore été commandés. Et dans l’esprit du constructeur Airbus Helicopters c’est désormais les livraisons qui vont être retardées, mettant même en danger la présence de ces biturbines dans le dispositif de sécurité des futurs Jeux Olympique d’Été. Il y a désormais urgence à acquérir ces machines destinées au remplacement partiel des monoturbines Aérospatiale AS.350B Écureuil.
Bien que la Gendarmerie Nationale dépende désormais organiquement du ministère de l’Intérieur pour son emploi c’est le ministère des Armées qui se charge de l’achat des dix Airbus Helicopters H160 qui lui sont dédiés. Enfin à condition bien sûr que le contrat soit signé dans les temps, ce qui n’est pas gagné actuellement ! En effet les décideurs financiers de Balard attendaient le feu vert du comité ministériel d’investissement.
Désormais l’État annonce une signature de contrat avant les fêtes de fin d’année.
Pourtant l’idée de cette commande de dix Airbus Helicopters H160 pour le compte des forces de l’ordre ne date pas d’hier. C’est en juin 2020 que la décision fut prise, au titre du plan de relance industrielle post Covid-19. On aurait pu croire qu’avec un tel aval le contrat aurait été vite signé. La realpolitik intérieur a rattrapé les choses, la France étant une vieille nation très (mais alors très) administrative. Il y a sept mois déjà nous nous interrogions sur les «lenteurs» de la concrétisation des contrats prévus pour Airbus Helicopters.
Il est dommage que la Gendarmerie Nationale soit le dindon de la farce dans cette histoire. En effet même si on peut encore raisonnablement se dire que le H160 est assez surdimensionné pour un successeur de l’AS.350 Écureuil il semble que doctrinalement parlant il ait déjà trouvé sa place dans l’institution. Mieux même nos gendarmes tablaient sur la livraison des deux, voire des trois, premières machines avant l’inauguration des Jeux Olympiques d’Été de Paris 2024. Il est prévu qu’ils puissent assister les mesures de sécurité au profit des gendarmes d’élite du GIGN et de leurs collègues policiers du RAID.
Dans l’optique d’une signature du contrat pour ces dix hélicoptères nouvelle génération au premier semestre 2021 la Gendarmerie Nationale prévoyait la livraison des deux premiers exemplaires en 2023. On est au second semestre et le contrat n’a donc toujours pas été signé.
Or Airbus Helicopters n’est pas une entreprise philanthropique : sans commande officielle de la France elle n’engagera aucune production. Pis même les possibilités de livraison pour 2023 sont d’ores et déjà écartées par l’industriel qui annonce désormais plutôt le premier semestre 2024 pour les premières machines, à condition que le ministère des Armées tienne sa parole sur une commande avant le 31 décembre 2021.
La balle est donc dans le camp des équipes de Florence Parly.
Affaire à suivre.
Photo © Airbus Helicopters
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Une réponse
Quand tu te rends compte que les chinois fabriquent plus vite un porte avion que nous un hélicoptère…