Soyons très honnêtes ce ne sont pas les avions les plus connus de l’arsenal français contemporain. L’Armée de l’Air et de l’Espace va entamer l’année prochaine la prospection visant à remplacer les avions d’entraînement basique Cirrus SR20 et SR22, et d’entraînement intermédiaire Grob G.120. Désigné Mentor 2 ce plan prévoit notamment la possibilité d’un unique modèle d’appareil, sans doute à turbopropulseur plutôt qu’à moteur à pistons. Les constructeurs chinois et russes semblent évidemment de facto exclus, autant pour des raisons diplomatiques que qualitatives.
À ce jour l’Escadron de Formation des Navigateurs de Combat 1/93 Aunis ainsi que les Escadrons d’Instruction en Vol 2/93 Aunis et 3/5 Comtat-Venaissin font voler les dix-sept Cirrus SR20/SR22 de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Ils sont stationnés sur la Base Aérienne 701 de Salon-de-Provence. De leurs côtés les Escadrons d’Instruction en Vol 1/13 Artois et 2/12 Picardie ainsi que l’Escadron de Formation des Instructeurs Pilotes 1/11 Roussillon évoluent sur les dix-huit Grob G.120 depuis la Base Aérienne 709 de Cognac.
Ce sont donc trente-cinq avions d’entraînement qui sont aujourd’hui sur la sellette.
Or ces trois modèles ont une particularité notable, en plus des machines encore très correctes pour l’entraînement basique et intermédiaire : elle n’appartiennent pas à l’Armée de l’Air et de l’Espace ! Elles sont en fait la propriété de CATS, pour Cassidian Aviation Training Services, une branche du géant aéronautique européen Airbus.
C’est ce que l’on appelle une flotte externalisée, une délégation de service public en jargon juridique. C’est le même principe pour les hélicoptères d’entraînement Eurocopter EC120 Calliope NHE en service au sein de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre mais appartenant en réalité à la société Hélidax.
Or donc le programme Mentor 2 prévoit qu’à partir de 2022 l’Armée de l’Air et de l’Espace cherche à les remplacer. Et là encore on semble s’orienter vers une externalisation de flotte, un concept plus économique que l’achat d’avions. En effet l’entreprise privée en charge de la délégation de service public a également à sa charge l’entretien mécanique des avions ainsi que divers frais.
Est-ce que CATS aura encore le contrat ? On l’ignore. Par contre ce qui semble évident que les militaires français s’orientent vers un seul et unique modèle pour remplacer ces trois là. Et deux avions semblent revenir dans les discussions : le Beechcraft T-6 Texan II américain et le Pilatus PC-9 suisse. Deux avions très très proches l’un de l’autre, et pour causes…
Bien sûr d’autres machines pourraient entrer en compétition. Par contre aucune chance à ce stade de voir un avion français en lice, le seul compétiteur possible a été stoppé depuis des années après un total fiasco : le Socata TB.31 Oméga. Assez logiquement l’Armée de l’Air et de l’Espace devrait faire appel à l’avionneur suisse, son PC-9 pouvant préparer au mieux les jeunes aviateurs français à voler ensuite sur l’extraordinaire Pilatus PC-21.
À coups sûrs le programme Mentor 2 sera très suivi par de nombreux aérophiles francophones. Nous vous tiendrons au courant de son évolution.
Photo © Armée de l’Air et de l’Espace.
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3 Responses
Ces avions ne servent-ils pas également à former les pilotes de l’Aéronavale ? On en voit régulièrement voler du coté de la pointe bretonne.
A moins qu’il s’agisse d’un contrat distinct de celui de l’AA.
Peut être un petit appel du pied de choisir un avion suisse que américain.. Si les suisses choisissent le rafale en lieunet place d un f18. Ç est ce qu on appelle habiller la mariée
En revanche contre toute attente, l’armée de l’air conservera une cinquantaine d’Alphajet après 2023.