Deux Tu-160 Blackjack russes jouent au chat et à la souris avec l’OTAN.

C’est un scénario vieux comme la guerre froide, mais qui fonctionne toujours aussi bien. Ce mardi 15 juin 2021 l’aviation stratégique russe a fait décoller deux de ses bombardiers stratégiques Tupolev Tu-160 Blackjack, ainsi que quatre chasseurs d’escorte. Durant une bonne partie de leur mission au-dessus de la Baltique les six avions en question ont été suivi par la chasse de l’OTAN, dont des F-35A Lightning II italiens et des EF-2000 Typhoon espagnols. L’Estonie accuse l’aviation russe d’un survol illicite de son territoire, ce que nie évidemment Moscou.

Bombardiers et chasseurs russes vus depuis un Eurofighter EF-2000 Typhoon de l’Éjercito del Aire.

En fait cette mission des deux bombardiers stratégiques russes n’était pas une surprise pour l’alliance Atlantique. En effet elle était prévue de longue date et réalisée avec des plans de vols déposés en temps et en heures. Il en était tout autrement des quatre chasseurs d’accompagnement. Les sources divergent quant à leur nature : l’OTAN parle de deux Sukhoi Su-27 Flanker et de deux Su-35 Flanker-E tandis que le ministère russe de la défense annonce de son côté quatre Su-35 Flanker-E. C’est cependant un détail assez mineur. Les deux modèles ont largement le rayon d’action nécessaire pour escorter deux Tupolev Tu-160 Blackjack au-dessus des eaux fraîches de la mer Baltique.

Et c’est en fait là que le vol d’entraînement de l’aviation stratégique russe devient réellement intéressant. Car en dehors de permettre aux pilotes espagnols et italiens de Baltic Air Policing d’accompagner des Blackjack et Flanker russes il a aussi été l’occasion d’une petite alerte pour les Estoniens.
Cela est venu de deux des quatre chasseurs d’escorte qui ont profité de l’absence d’avions occidentaux pour survoler durant une vingtaine de secondes Hiiumaa, la deuxième plus grande île estonienne. De nombreux habitants ont ainsi vu les avions frappés des marquages de nationalité de la fédération de Russie.

Et forcément un Lockheed-Martin F-35A Lightning II de l’Aeronautica Militare photographié par l’équipage d’un Tu-160 Blackjack russe.

En plus des chasseurs de Baltic Air Policing les six avions russes ont été suivis à bonne distance par des General Dynamics F-16 Fighting Falcon danois tandis que la Finlande et la Suède appuyaient la mission internationale par leurs moyens de détection radar.
En sommes une belle mission européenne sous l’égide de l’alliance Atlantique.

Fin de mission et retour sur le tarmac d’Engels 2 pour ce Tu-160 Blackjack russe.

On remarquera donc que même quand elle veut jouer la carte de la transparence l’aviation stratégique russe revient à ses vieux démons en hésitant pas à violer un espace aérien souverain. À aucun moment les chasseurs d’escorte des deux bombardiers n’évoluaient avec un transpondeur en fonction.

Photos © Ministère russe de la défense & OTAN.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 Responses

  1. Petite question de béotien : n’y a t’il pas moyen de fournir des « preuves » radars du survol de son territoire ?

    1. Bin si, on peut, si on veut montrer à l’autre ce qu’on voit vraiment – ce que peu de pays sont disposés à faire, du moins par les canaux officiels, le secret militaire étant ce qu’il est. Ce genre d’éléments se discute plutôt dans les salons feutrés des ambassades, j’imagine. Et une fois que l’avion a quitté l’espace aérien souverain (il y est resté quelques minutes seulement), bin on fait quoi, à part râler ? Les deux États ne sont pas en temps de guerre, ils ne vont pas shooter un avion qui fait une incartade de quelques kilomètres au-delà de la frontière.
      Ce que je trouve plus intéressant personnellement, c’est que l’OTAN ne semble mettre à disposition qu’un nombre limité d’appareils prêts à prendre l’alerte ; une fois ceux-ci en vol, si une autre menace pointe le bout de son nez, le dispositif se retrouve à poil. Je pense que c’est ce que les Russes ont voulu tester, avec succès.

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