C’est un triste record qui vient de tomber en ce vendredi 28 mai 2021. Depuis un mois maintenant les hélicoptères des Los Angeles Fire Department et Los Angeles County Fire Department interviennent à au moins une reprise par jour pour des feux. Habituellement un tel rythme n’est jamais atteint avant la mi-juin voire début juillet. Cela ne va pas arranger le niveau d’usure des machines et la fatigue des équipages.
Pour mémoire le Los Angeles Fire Departement et le Los Angeles County Fire Department ont bien des noms assez ressemblants mais dépendent de deux échelons administratifs différents. Le premier relève de l’autorité de la seule ville de Los Angeles tandis que le second de celle du comté de Los Angeles. Ce dernier englobe évidemment la totalité de la mégapole californienne et ses plus de trois millions d’habitants mais également quatre-vingt-sept autres communes pour un total d’un peu plus de dix millions d’âmes.
S’il n’est pas le plus grand il est le plus peuplé comté américain.
Et chaque échelon dispose donc de son propre service de lutte contre les incendies, tant urbains que péri-urbains. Le comté et la ville possèdent leurs propres flottes d’hélicoptères de lutte contre l’incendie et d’évacuation sanitaire.
Le Los Angeles Fire Department aligne cinq AgustaWestland AW.139 de lutte anti-incendies et d’évacuation sanitaire et un Bell 206B Jet Ranger de liaisons et de commandement aéroporté. De son côté le Los Angeles County Fire Department dispose de cinq Bell 412 de lutte anti-incendies et d’évacuation sanitaire et de cinq Sikorsky S-70I Firehawk uniquement dévolus à guerre contre le feu.
On pourrait alors penser que ces seize hélicoptères suffisent pour couvrir les dix milles kilomètres-carrés du comté. Et on aurait tort ! Malgré la généralisation désormais de l’emploi des drones quadricoptères pour l’observation du feu et donc la fin de cette mission par les hélicoptères ces derniers sont déjà en flux tendu.
Il ne s’est pas passé un seul jour depuis fin avril sans qu’une alerte ne retentisse pour faire décoller au moins deux appareils en configuration de lutte contre les feux d’espaces naturels. Habituellement les pompiers volants de Californie attendent le début de l’été, ou tout au moins la fin du printemps pour connaître de tels rythmes. Avec le dérèglement climatique c’est fini. Désormais dès la fin de l’hiver les feux de broussailles reprennent.
Il faut dire que le déficit pluviométrique alarmant dans la moitié sud de la Californie a rendu toute la région très critique au risque de feu. À la moindre étincelle c’est l’embrasement, et donc l’alerte pour les hélicoptères bombardiers d’eau.
La particularité du comté de Los Angeles réside dans le fait que les incendies se produisent au milieu de la mégapole voire entre deux communes.
Ainsi à la mi-mai un immense feu a touché directement le quartier de Pacific Palisades, sur les hauteurs de la ville de Los Angeles. Pendant cinq jours les soldats du feu, à terre, comme dans les airs ont combattu les flammes. Les hélicoptères des deux corps ont été nécessaires pour déverser l’eau au plus près du brasier.
Hormis les S-70I Firehawk qui emportent tous 3800 litres d’eau les autres appareils sont limités à 1400 litres. C’est une limitation légale, et non un choix technique ou tactique.
Alors que le mois de mai touche à sa fin il faut savoir que la saison des feux en Californie est plus longue que chez nous. Elle court jusqu’à début décembre. On comprend alors la fatigue des personnels et l’usure des machines. D’ores et déjà le Los Angeles Fire Department a annoncé envisager sérieusement le retrait du service de son unique Bell 206B. À n’en pas douter le LAFD se tournera vers Leonardo, sa fidélité au constructeur italien semble sans faille désormais. AW.109 ou AW.119 feront efficacement l’affaire.
Photos © Los Angeles Fire Department.
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