Remplacer un aéronef légendaire comme le Bell 206 Jet Ranger n’est pas une mince tâche. C’est l’hélicoptère civil qui détient le record mondial en termes d’appareils vendus, sans compter sa fameuse version militaire soit le Bell OH-58 Kiowa. Débutée en 1967, la production du Bell 206 s’étala sur plus de quarante ans, le dernier Jet Ranger étant assemblé en 2010 par Bell Textron Canada à Mirabel au Québec. D’autres appareils dérivés du Jet Ranger ont connu du succès tels le Bell 206L Long Ranger, dont la production a cessée en 2017, ainsi que le Bell 407 encore fabriqué de nos jours. Toutefois, ces appareils de plus grande taille ne purent remplacer totalement le vide laissé par l’arrêt de production du Jet Ranger que s’est empressé de combler le Robinson R66 lancé en 2010.
Bell ayant confié depuis 1986 la conception et la fabrication de tous ses hélicoptères civils à sa division canadienne Bell Textron Canada, il revint donc aux ingénieurs œuvrant à Mirabel de relever le défi de concevoir un véritable successeur au Jet Ranger. Dévoilé en 2013 au Salon du Bourget, le concept du futur Bell SLS (Short Light Single) prenait forme. Voulant surfer sur la vague de célébrité de son illustre prédécesseur, le nouveau venu nommé Bell 505 Jet Ranger X (JRX) effectua son premier vol le 11 novembre 2014 à Mirabel. Deux impératifs guidèrent la conception du Bell 505: fiabilité et bas coût. Sur ce dernier point, les ventes anémiques de l’Eurocopter EC-120 Colibri face à la compétition du plus économique Robinson R66 n’échappa pas aux analystes de Bell.
Le Bell 505 intègre des technologies déjà éprouvées, telles les systèmes de rotor principal et de queue du Bell 206LR, mais aussi des innovations comme une cellule faisant appel aux matériaux composites. Soucieux de faciliter le pilotage de l’appareil et accroître sa sécurité, les concepteurs ont prévu en équipement de base la suite avionique Garmin G1000. Véritable mini-révolution, Bell fait appel pour une première fois à un moteur de conception française. Spécifiquement développé pour le Bell 505, la turbine Turbomeca Arrius 2R est toutefois assemblée par Safran Helicopter Engines au Texas.
L’aménagement de la cabine du 505 est conçu pour une grande polyvalence. Les trois sièges arrières sont surélevés afin de favoriser une meilleure vision des passagers également privilégiée par des fenêtres latérales panoramiques, caractéristiques appréciées par les opérateurs de vols touristiques. Ces mêmes sièges peuvent facilement être rabattus et même enlevés pour faire place à de la cargaison avec points d’ancrage au plancher. La cabine peut également être aménagée pour assumer des missions de service médical d’urgence héliporté (SMUH).
Certifié au Canada en décembre 2016, puis aux États-Unis et en Europe en 2017, le premier Bell 505 de série fut livré en mars 2017 à Pylon Aviation en Arizona. Suite à une campagne d’essais au Népal, le Bell 505 a également reçu sa certification haute altitude en 2019.
Avant même de débuter la production du 505 JRX, Bell avait en main plus de 300 commandes pour son nouveau venu. Dès juin 2018, Bell livrait son centième appareil 505, le 200ème suivant en août 2019. Les appareils 505 volant aujourd’hui sont immatriculés dans plus de cinquante pays. Déjà apprécié par nombre d’écoles privées de formation de pilotes, le Bell 505 trouve également preneur dans les secteurs parapublic et militaire aux mêmes fins. La Garde côtière du Japon, ainsi que les armées de l’air du Monténégro et de la Jamaïque, sont parmi les premiers à adopter le Bell 505 pour la formation de leurs pilotes d’hélicoptères. Aussi, le 505 JRX vole déjà aux couleurs de forces policières en Amérique. Le Bell 505 Jet Ranger X semble donc sur la bonne voie pour devenir le digne successeur de son illustre prédécesseur.
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