Ce sera sans doute un des grands défis de cette décennie : remplacer les Lockheed C-130H/H-30 Hercules. Et en cette prochaine année 2021 les Émirats Arabes Unis et la Thaïlande ouvriront le bal avec chacun de son côté un programme de succession pour ce très efficace avion de transport tactique. Si pour le premier de ces pays les challengers sont actuellement connus il en est tout autre du second pour qui un vainqueur semble déjà connu d’avance, avant même la moindre compétition. D’autres pays pourraient se faire connaitre d’ici là, on parle notamment de la Grèce et du Maroc.
Ce vaste challenge de remplacement des Lockheed C-130H/H-30 Hercules ressemble un peu, toutes proportions gardées, au casse-tête que connurent les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avec le Douglas C-47 Skytrain. Aujourd’hui des solutions existent aux États-Unis bien sûr mais aussi en Europe ou encore dans des pays émergents. La future année 2021 connaîtra ainsi deux programmes majeurs dans ce sens : les Émirats Arabes Unis à hauteur de huit avions et la Thaïlande avec douze. Si les deux pays ont le même modèle (ou presque) à remplacer la comparaison s’arrête là. Car autant en matière de climat que de politique d’emploi des avions-cargos militaires les deux pays asiatiques diffèrent grandement.
Prenons donc d’abord le cas des Émirats Arabes Unis. L’UAEAF aligne actuellement huit Hercules. Il s’agit de six classiques Lockheed C-130H et de deux L-100-30. Ces derniers ont donc été achetés comme des avions civils mais sont employés militairement. La fonction des C-130H est le transport tactique de projection et le parachutage de troupes aéroportées tandis que les L-100-30 sont plutôt dévolus à des rôles de soutien logistique aux forces. Les premiers sont camouflés tandis que les seconds ont conservés une livrée civile.
Pour remplacer ces huit avions les Émiratis tablent sur quatre modèles d’avions différents : Airbus DS A400M Atlas, Embraer C-390 Millennium, Kawasaki C-2, ou encore Lockheed-Martin C-130J Super Hercules. Un marché donc assez ouvert dans lequel on remarquera la présence du dernier né des avions de transport militaire japonais.
Suivant le modèle et le prix unitaire de l’avion sélectionné les Émiratis envisage d’acquérir entre huit et douze nouveaux avions.
Côté Thaïlande la situation est assez différente. La Royal Thai Air Force dispose aujourd’hui de douze Lockheed C-130H Hercules, donc tous construits comme avions militaires. Ces machines sont destinées autant au soutien des forces aériennes et armées qu’à l’assistance aux populations civiles, notamment lors de catastrophes naturelles. Les Thaïlandais semblent avoir fait leur choix avant même de lancer la moindre compétition. Sauf accident de parcours ce sera donc le Lockheed-Martin C-130J Super Hercules qui sera commandé à douze exemplaires, dont quatre J-30 à fuselage rallongé. Pourquoi un tel choix sans jouer la carte de la concurrence ? Parce que l’état-major thaïlandais a sans doute dans l’idée d’obtenir une ristourne en commandant également entre quatre et six avions-ravitailleurs KC-130J. Les deux programmes d’acquisition seraient ainsi mutualisés en une seule commande.
On remarquera donc que la meilleure, ou la plus facile, des solutions pour remplacer des Hercules passe sans doute par le Super Hercules. Pour autant ce ne sont là que deux exemples et surtout pas une généralité. La nouvelle décennie va nous donner sans doute encore plusieurs l’occasion de revenir sur les marchés de remplacement de l’avion-cargo américain.
Photo © Wikimédia Commons.
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