A la fin des années 70, les responsables militaires japonais recherchèrent un avion d’entraînement capable de remplacer les vieux Lockheed T-33 et Fuji T-1, une version d’entraînement localement modifiée du chasseur americain North American F-86. Les généraux japonais demandèrent à trois constructeurs nippons de lancer des projets différents : Fuji, Kawasaki, et Mitsubishi.
Le premier se concentra sur un avion monoréacteur de conception originale, tandis que les autres travaillèrent sur un appareil biréacteur. Fuji fut rapidement évincé, ne laissant plus que Kawasaki et Mitsubishi en lice. Seulement, ce dernier proposait une énieme version de son Mitsubishi T-2 alors que les officiels demandaient un avion plus léger. Le projet de Kawasaki fut donc officiellement séléctionné en septembre 1981.
La Koku-Jieitai (force aérienne d’auto-défense japonaise) commanda quatre prototypes, désigné provisoirement XT-4, en janvier 1983. Les ingénieurs de Kawasaki se mirent donc à la construction du premier de ces prototype, lequel effectua son premier vol le 29 juillet 1985. Moins rapide que le T-2, le T-4 se révéla plus agile et plus économique.
Le T-4 est un biréacteur biplace en tandem à aile hautes. Il présente comme un monoplan au dièdre négatif, et sa voilure dispose d’un profil aérodynamique supercritique. L’appareil, conçu pour l’entraînement au combat, est parfaitement manoeuvrable à vitesses subsoniques élevées. Sa structure peut supporter des facteurs de charge de + 7,33 G et – 3 G.
Dans l’habitacle pressurisé du T-4, les deux pilotes sont assis en tandem sur des sièges éjectables Stencel. Le siège de l’instructeur, situé à l’arrière, est surélevé de 27 cm, offrant ainsi une meilleure visibilité. La motorisation de l’appareil est assurée par deux réacteurs à double flux IshikawajimaHarima montés de chaque côté du fuselage central.
Lorsque le T-4 fut présenté au monde quelques semaines plus tard, la ressemblance avec l’Alpha Jet sauta aux yeux des experts. Les dimensions étaient quasiment identiques, sa motorisation très proche, et son allure générale rappelait fortement l’appareil de l’Armée de l’Air.
Tout comme l’avion franco-allemand, le T-4 ne dispose pas d’armement interne. Il dispose de 3 points d’emport (un sous le ventre et un sous chaque aile). Il peut être équipé de 2 réservoirs de 450 litres, d’une nacelle canon ou d’une nacelle d’entraînement à la guerre électronique
Par souci d’équité, le gouvernement japonais donna la maîtrise d’œuvre à Kawasaki mais Fuji et Mitsubishi furent chargés de sous-traiter la construction de l’appareil, à hauteur respective de 18% et de 12%. Fuji s’occupa notamment de la fabrication des ailes, de l’arrière de fuselage et des empennages).
Les livraisons à la Koku-Jieitai ont commencé en septembre 1988, quand le premier lot de 91 avions arriva en unité, au 31st et 32nd Flying Training Squadrons du 1st Air Wing à Hamamatsu. Par la suite, Tokyo acquit 103 autres exemplaires. Les élèves-pilotes de la Koku-Jieitai évoluent sur T-4 avant de rejoindre les avions de combat Mitsubishi F-2, McDonnell Douglas F-4, et McDonnell Douglas F-15. Les T-33 furent définitivement remplacés le 29 juin 2000
La Kaijo Jieitai (force aéronavale d’auto-défense japonaise) acheta quand à elle 8 Kawasaki T-4 qui servent à la formation des pilotes de P-3 Orion et à la simulation d’attaque pour les navires de guerre nippons. Les T-4 de la Kaijo Jieitai sont dotés de systèmes d’entraînement à la contre-mesure très performants.
Le T-4 est également, depuis 1995, la monture de la patrouille aérienne des Blue Impulse, ambassadrice de la Koku-Jieitai dans le monde entier. Les 12 appareils (dont 3 de réserve) furent équipés d’un pod fumigènes, d’un système d’alerte d’approche du sol, d’une verrière plus résistante. Deux appareils furent perdus en juillet 2000, tuant les 3 membres d’équipage. Depuis 2003, les présentations en vol des Blue Impulse se font qu’avec 6 appareils.
Au total, 208 exemplaires furent livrés jusqu’en 2003. Le T-4 ne fut jamais exporté. Une version destinée à l’attaque au sol, plus lourde et supersonique, fut envisagée, mais abandonnée.
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