Le ministère des Armées commande (ferme) sept Dassault Aviation Albatros.

L’information a été révélée ce jeudi 19 novembre 2020 par la ministre des Armées, madame Florence Parly, elle-même. Son ministère a officialisé une commande de douze avions de reconnaissance maritime et de sauvetage en mer Dassault Aviation Albatros. Celle-ci se découpe en sept avions fermes et une option pour cinq supplémentaires à acheter sous conditions en 2025. Pour mémoire cet avion de nouvelle génération dérive du jet d’affaire Falcon 2000.

Pour ces sept avions et l’option sur cinq machines supplémentaires le ministère des Armées a déboursé 1.3 milliards d’euros, soit un peu plus de cent millions d’euros par avions. Sauf que ce prix ne concerne pas que les futurs Dassault Aviation Albatros. Il intègre toute la phase de recherches et développements, le futur avion étant un produit estampillé Marine Nationale. Le formation initiale des équipages et la maintenance pour une période de dix ans par avion est également garantie par l’avionneur. Si on en croit Dassault Aviation le taux de disponibilité globale de la flotte sera de 80%.

Les livraisons doivent s’échelonner de 2025 à 2030, pour ces sept premiers avions. Pour les cinq suivants si le gouvernement en place dans cinq ans voudra transformer l’option il faudra alors négocier les échéances de sorties d’usine des Albatros. Cela signifie donc que les Dassault Gardian et Falcon 50M que ces nouveaux biréacteurs doivent remplacer auront encore quelques belles années devant eux.

Le contrat de ces sept premiers avions va être un vrai casse-tête industriel. Afin de ménager la chèvre et le chou Dassault Aviation joue un véritable numéro d’équilibriste de haute volée. Comme cela se fait traditionnellement les trois premiers avions seront produits à Mérignac, dans la banlieue de Bordeaux là où sont assemblé la majorité des avions militaires du constructeur. C’est le cas des quatre autres avions de cette première série qui surprend. Ils seront assemblés dans l’usine DRAL (pour Dassault Reliance Aerospace Limited) de Nagpur.
Ne cherchez pas cette ville sur une carte de la France ou même de l’Union Européenne vous ne la trouverez pas, et pour causes. Nagpur se trouve dans le centre de l’Inde. Il s’agit du centre industriel ouvert par l’avionneur clodoaldien afin de convaincre les Indiens d’acheter encore plus d’avions de combat Rafale. Il s’inscrit dans la politique du «Make-In India» voulue par le premier ministre Modi.

Que Dassault Aviation y ouvre une usine pour satisfaire aux besoins indiens ne choquera personne, hormis peut-être les éternels râleurs totalement ignares en matière de réalités industrielles dans le domaine de la défense. Par contre en ces temps où l’on parle de plus en plus de réduire les coûts environnementaux de production industrielle on peut se demander en quoi il est pertinent de produire hors d’Europe des avions destinés à la Marine Nationale. Même si ceux-ci doivent ensuite servir en Outre-Mer la distance entre Nagpur et les bases aéronavales ultramarines de l’arc Antilles-Guyane risquent de rendre les livraisons de ces avions assez délicates.

Si on excepte cette histoire de quatre avions produits en Inde la décision gouvernementale française d’acquérir ces sept premiers appareils semble idéale. Car oui les Gardian ont vraiment besoin d’être remplacés, et oui l’Albatros semble être l’avion idéal pour cela.
Vivement 2025 qu’on le découvre autrement que sous la forme d’une (magnifique) vue d’artiste.

Illustration © Dassault Aviation.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 Responses

  1. « Vivement 2025 qu’on le découvre autrement que sous la forme d’une (magnifique) vue d’artiste. »
    On peut déjà voir un quasi-Albatros en vrai dans les avions Falcon 2000 JCG (Japan Cost Guard) récemment livrés
    Cela concerne que l’esthétique avec la bosse du radar, les équipements intérieurs seront bien sûr différents.
    D’ailleurs, le coût de R&D de la bosse est déjà payé dans le contrat JCG donc il ne devrait pas être dans le contrat Albatros

  2. c’est oublier la Polynésie Française et la Nouvelle Calédonie dans le Pacifique : les avions SAR Falcon , et leur remplacement par l’Albatros

  3. Le fait de produire en Inde cache peut-être l’idée de faciliter les négociations pour vendre d’autres Rafales?

    1. Cela fait partie des offsets (ristournes) dans le contrat indien des 36 Rafale. Il y a déjà des pièces de Falcon 2000 fabriqués en Inde et qui équipent des avions déjà assemblés

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