C’est un nouvel équipement développé par le géant français Thalès. En ce début octobre 2020 la flotte de Rafale de l’Armée de l’Air et de l’Espace se voit affecter la nouvelle nacelle de désignation Talios. Un équipement ultra-moderne qui permettra un meilleur ciblage en vol dans les phases air-air, air-sol, mais également air-surface. Elle va venir en soutien, et à terme sans doute en remplacement de l’actuelle nacelle Damocles.
Conçu spécifiquement pour être gréée sur le Dassault Aviation Rafale F3R la nacelle de désignation Thalès Talios est un petit bijou de technologie. Issue de plusieurs longues années de développement elle consiste en un FLIR couplé à un système de désignation au laser, le tout de dernière génération.
La nacelle Talios (acronyme de TArgeting Long-range Identification Optronic System) est qualifié sur Rafale F3R depuis près de deux ans. Mais entre novembre 2018 et aujourd’hui le programme d’intégration a pris un certain retard en raison de la crise sanitaire pandémique du coronavirus Covid19. L’actuelle loi de programmation militaire, dite LPM 2019-2025, prévoit l’acquisition de quarante-cinq exemplaires de cet équipement dédiés aux seuls chasseurs biréacteurs. Cette nacelle n’a jamais été pensée pour servir sur Dassault Aviation Mirage 2000D.
Dotée de capteurs électro-optiques et infrarouges à haute résolution la nacelle Talios permettra donc un meilleur traitement des cibles dans les trois dimensions. En mode air-air elle a été pensée pour suivre et identifier n’importe quel aéronef, y compris les drones. En mode air-sol cette nacelle a la particularité d’assurer à la fois les classiques frappes tactiques en désignant les cibles aux munitions guidées au laser tout en assurant la détection et le repérage de véhicules en mouvement, même à grande distance et par mauvais temps.
Le mode air-surface permet à Talios de repérer tout objet sur les eaux, des plus gros navires aux plus petites embarcations. Il semblerait même que la nacelle puisse repérer sous certaines conditions des périscopes de sous-marins lors de leur sortie. Un vrai plus pour les Rafale tant de la Marine Nationale que de l’Armée de l’Air et de l’Espace.
Bien entendu de nombreuses données concernant cet équipement sont encore classifiées, et devraient le demeurer assez longtemps. Cela concerne notamment la portée réelle de ses capteurs dans les trois dimensions. De nombreux experts internationaux n’hésitent pas à avancer que la nacelle Talios permet de mixer les qualités des nacelles américaines AN/AAQ-28 Litening et AN/ASQ-228 ATFLIR. C’est donc un vrai plus pour la flotte des Rafale F3R qui plus que jamais représentent un système d’arme de pointe.
Photos © Armée de l’Air et de l’Espace.
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8 Responses
Très bon article Arnaud.
En souhaitant que l’on ne mette pas 10 ans pour équiper nos Rafales…
45 nacelles sont prévues ? Est-ce que ça inclus le lot de nacelles pour la Marine ?
Parce que c’est un peu court…
(Talios est aussi un game-changer en matière de ciblage)
Bonjour Steph, à priori les 45 ne concernent que l’Armée de l’Air et de l’Espace. Pas la Marine Nationale.
Certaines nacelles imposent des limites de vitesse à l’avion pas uniquement lors de son utilisation mais pour la durée totale du vol. Par exemple interdiction de voler supersonique. Savons-nous si c’est le cas également pour cette nacelle?
Les nacelles de désignation sont employées dans les mission air-sol. Dans ce cas, l’avion emporte généralement des bidons de 2000l qui empêchent le supersonique. Je ne crois pas que le pod soit apte à encaisser Mach 1+
Question Bête :
Est-il possible que cette dite Nacelle soit intégré directement à un (futur) aéronef
sans avoir à utiliser un point d’emport, tout étant « facilement » interchangeable ?
Ça s’appelle un mirage F1CR 😉
Le point d’emport de la nacelle de désignation du rafale sous la lèvre de l’entrée d’air est dediée à cet usage. On ne peut pas y gréer de missiles… elle ne gène donc pas pour l’emport offensif (bien au contraire).