Le pays n’en finit pas de s’occidentaliser. Récemment le ministère ukrainien de la défense a fait connaitre son intention de commander auprès du Brésil entre vingt et vingt-cinq avions d’entraînement et d’appui tactique Embraer A-29 Super Tucano. Il ne s’agit pourtant pas de remplacer de vieux avions hérités de l’occupation soviétique mais plutôt d’augmenter les capacités réelles du pays. Une signature de contrat est espérée pour le début de l’année prochaine.
En fait cela fait plusieurs mois que l’Ukraine envoyait des signaux plus ou moins forts aux constructeurs Beechcraft et Embraer en vue de l’acquisition d’un nouveau modèle d’avion d’entraînement intermédiaire et avancé ayant de réelles capacités de combat aérien. Kiev avait mis, de manière implicite, en compétition les AT-6 Wolverine et A-29 Super Tucano. Le premier de ceux-ci ayant actuellement un peu de plomb dans l’aile les militaires ukrainiens se sont donc tourné vers son concurrent brésilien.
Selon les déclarations officielles ukrainiennes ce serait donc une vingtaine d’A-29 Super Tucano qui pourraient prochainement être commandés. Ils viendraient soutenir à la fois les jets d’entraînement Aero L-39 Albatros et les Sukhoi Su-25 d’appui aérien, sans toutefois les remplacer.
Concernant leur utilisation ces avions brésiliens auraient donc un rôle double : entraînement et attaque au sol/appui tactique. C’est cette seconde option qui serait la plus importante pour les Ukrainiens qui comptent engager leurs futurs Super Tucano dans des actions de guerre contre les forces terroristes déployées au Donbass par la Russie. Face à ces derniers les capacités d’emport d’armes de précision de l’Embraer A-29 pourraient être déterminantes.
Il est à noter que l’Ukraine a déjà commencer à acquérir des matériels occidentaux au travers de drones américains AeroVironement RQ-11 Raven spécialisés dans la reconnaissance tactique.
Les pourparlers entre le Brésil et l’Ukraine auraient démarré selon Kiev et la fin de l’année 2020 est très clairement avancée comme date pour la signature de ce contrat historique. Auquel cas les futurs Super Tucano pourraient arriver en Ukraine en 2022.
Avec ces négociations Embraer prouve que son monomoteur à turbopropulseur est toujours aussi compétitif. C’est un véritable best-seller pour l’avionneur brésilien.
Photo © Força Aérea Brasileira.
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5 Responses
Vous vous emportez, vos 20 Tucano ne vont sans doute pas durer bien longtemps face aux défenses sol-air déployées par « les forces terroristes déployées au Donbass par la Russie »…
Vous pensez vraiment que les pilotes ukrainiens vont se laisser tirer comme des pigeons par les terroristes et leurs amis mercenaires du Donbass ?
Je ne vois pas comment un Tucano pourrait s’insérer dans des combats ayant toutes les caractéristiques d’un conflit de haute intensité…
Un conflit de haute densité ? Vous surestimez les groupes de mercenaires et de terroristes payés par Moscou. C’est clairement un guerre asymétrique.
C’est plus une guérilla qu’une guerre frontale impliquant deux armées décidées à en découdre par tous les moyens. Et c’est dans ce sens qu’un avion extrêmement maniable capable de voler à très basse altitude pour échapper à des moyens de détection pas trop sophistiqués peut frapper par surprise et faire mal à l’adversaire. Sans oublier l’aspect économique d’un déploiement bien moins onéreux que celui d’avions à réaction ce qui compte beaucoup dans une guerre d’usure. Pour en finir le ministère ukrainien de la défense est probablement le mieux placé pour mener ce qu’on peut appeler une « sale guerre » fomentée par la Russie et faire les meilleurs choix pour la défense de l’Ukraine.