Il semble que la pression de ses voisins chinois et nord-coréens aient poussé le régime sud-coréen a vouloir augmenter sa capacité à les observer de près. Ce vendredi 26 juin 2020 le ministère sud-coréen de la défense a fait connaitre son intention d’investir dans des aéronefs de veille radar mais également de recueils du renseignement SIGINT. Il ne s’agit pas forcément de remplacer les moyens actuels qui pour la seule ROKAF s’élèvent à douze avions et deux drones stratégiques mais bel et bien de les renforcer. À priori seuls les fournisseurs américains et européens sont concernés.
Comme les Sud-Coréens sont des gens ordonnés et intelligents ils ont décidé de réaliser ce programme d’acquisition en une seule fois mais en deux budgets : le premier est réservé à l’avionneur américain Boeing et concerne l’achat de deux Boeing E-7A Wedgetail supplémentaires. Pour mémoire cet AWACS est dérivé de l’avion de ligne 737-700ER.
Un budget d’environ un milliard et demi de dollars US a été débloqué par Séoul pour l’acquisition de ces deux avions qui sont attendus au plus tard pour 2025.
La seconde partie du contrat est beaucoup plus ouverte. Elle concerne des aéronefs (pilotés ou télépilotés) destinés à des missions de recherches du renseignement par signaux ennemis, ou SIGINT. En gros ce qu’on appelle des avions-espions. Actuellement la ROKAF utilise six biréacteurs d’affaire modifiés pour ce rôle : quatre Beechcraft Hawker 800 et deux Dassault Aviation Falcon 2000. Deux drones stratégiques Northrop-Grumman RQ-4B Global Hawk complètent cet arsenal mais ne sont pas encore pleinement opérationnels.
Bien sûr la solution de facilité passerait par l’acquisition de nouveaux Falcon 2000 auprès des Français, des avions supplémentaires qui viendraient renforcer ceux existant déjà. Mais pas sûr que les avionneurs et équipementiers américains se laissent faire. Le Beechcraft Super King Air 350 se présente de plus en plus comme le grand favori, dans une version export proche des MC-12W Liberty en service aux États-Unis ou des futurs ALSR français.
Cette partie là du programme d’acquisition n’est pas à proprement parlé budgétisé par contre on connait sa date butoir : les aéronefs doivent être en service actif à l’horizon 2027.
La décision d’acheter ces nouveaux aéronefs a été dictée par les récentes violations de l’ADIZ sud-coréenne. Cette zone d’identification de la défense aérienne est en effet de plus en emprunter par les avions chinois, qui bien sûr volent transpondeur éteint.
Ainsi les Sud-Coréens disposeront de moyens de renseignement aéroporté adaptés à leurs besoins.
Photo © ROKAF.
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