L’exercice multinational BALTOPS est considéré comme une agression par la Russie. Et cette année encore elle l’a fait savoir à l’OTAN en envoyant ce lundi 15 juin 2020 des chasseurs Sukhoi Su-27 afin d’intercepter les avions occidentaux. Ces derniers volaient pourtant dans l’espace aérien international avec les transpondeurs allumés. Des manœuvres jugées agressives par les uns et pleinement normales par les autres.
Officiellement les chasseurs russes ont décollé afin d’aller identifier des avions jugés hostiles volant dans l’espace aérien international durant l’exercice BALTOPS 2020. Déjà l’Union Soviétique hurlait au scandale à propos de celui-ci et la Russie a depuis repris le flambeau. Pourtant les pays participants veillent bien à ne pas s’approcher de l’espace aérien russe.
Lorsque les quatre Sukhoi Su-27 russes ont rejoint les avions hostiles ils se sont retrouvés nez-à-nez avec deux bombardiers stratégiques Boeing B-52H Stratofortress. Par la suite, selon Moscou, ils sont allé identifier deux types d’aéronefs qu’ils considéraient comme des avions-espions : un Boeing P-8A Poseidon de l’US Navy et un Boeing E-3A Sentry appartenant à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. Honnêtement ce ne sont pas des modèles inconnus pour la chasse russe.
Bien que les équipages des avions de l’OTAN ait jugé les actes des pilotes russes comme assez agressifs ce n’est rien face à ce que connaissent les pilotes de l’US Navy en Méditerranée.
La raison pour laquelle les Su-27 russes n’ont pas manifesté une réelle agressivité tient en trois lettres : RAF. La Royal Air Force avait en effet déployée des chasseurs Eurofighter Typhoon FGR.4 bien plus modernes et manœuvrables que les Flanker de l’aviation russe.
Pour autant les chasseurs de Sa Majesté n’ont pas eu à fondre sur les avions ennemis, ceux-ci ayant su conserver une tenue correcte.
Particularité notable : si les avions de l’OTAN volaient tous avec les transpondeurs allumés il n’en était rien des intercepteurs russes. Le Boeing E-3A Sentry et plusieurs navires de guerre les ont suivi au radar en permanence mais ils n’ont connu leur identité qu’après le «rendez-vous» avec les B-52H Stratofortress.
Presque chaque année depuis 49 ans l’exercice BALTOPS attire les chasses ennemies. Après avoir été soviétiques elles sont aujourd’hui russes. BALTOPS 2020 c’est du coup aussi un peu une phase d’entraînement pour l’aviation russe, et le tout gratuitement, aux frais de la princesse. Enfin sur ce coup là de l’OTAN.
Photo © Wikimédia Commons.
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2 Responses
Les constructeurs russes semblent avoir des gros problèmes de fiabilité depuis de très nombreuses années….
La robustesse des interrupteurs des transpondeurs semble précaires depuis bientôt 49 ans ….
Au passage, merci pour votre site, qui est un plaisir à lire et regarder.
On peut aussi comprendre la nervosité des russes car l’exercice BALTOPS 2020 équivaut à des manoeuvres militaires que la Russie effectuerait dans le golfe du Mexique . Si c’était le cas les USA ne resteraient probablement pas les bras croisés. Mais les russes l’ont bien cherché car en fourrant leur nez en Syrie et maintenant en Lybie ils se sont attirés les foudres de l’O.t.a.n qui mène cet exercice à proximité des frontières de la Russie. Merci Arnaud pour tes articles et les photos les accompagnants, as-tu l’intention de publier une étude sur la valeur supposée de l’aviation militaire chinoise car il me semble difficile de s’en faire une idée à peu près exacte. Salut aussi à tous les passionnés de machines volantes.