La Rikujō Jieitai est le premier client à l’export du célèbre convertiplane américain. Ce vendredi 8 mai 2020 deux Bell-Boeing CV-22B Osprey ont été livrés à l’armée japonaise par bateau. À terme ce sont dix-sept machines de ce type qui doivent être perçus par les troupes nippones. Aujourd’hui le consortium américain cherche de nouveaux débouchés à l’export, notamment vers l’Europe.
C’est à bord du cargo transporteur de véhicules MV Green Ridge que ces deux avions ont traversé le Pacifique. Ce bâtiment civil appartient à une société privée qui le met à disposition de l’US Military Sealift Command. C’est la raison pour laquelle les deux aéronefs ont transité par une base américaine : MCAS Iwakuni au sud-ouest de l’île de Honshu.
Même si leur livrée laisse sous-entendre le contraire les deux avions japonais n’ont rien à voir avec les machines de l’US Marines Corps. En fait ils sont bien plus proches dans leur définition des appareils en service actuellement dans l’US Air Force. C’est pour cela d’ailleurs qu’ils sont dénommés CV-22B Osprey et non MV-22B.
C’est rotors et voilures repliés que les deux avions ont voyagé à bord du cargo américain. Une configuration similaire à celle qui existe avec les appareils de l’US Marines Corps à bord des porte-aéronefs de l’US Navy. Les marquages de nationalité étaient déjà en place et notamment le code tactique débutant par les lettres JG pour Japan Ground Self Defense Force, le nom anglicisé de la Rikujō Jieitai.
En fait ces deux CV-22B Osprey volent depuis l’été 2017. Ils étaient jusque là déployés au sein de l’escadron VMMT-204 Raptors. Cette unité est stationnée à MCAS New River en Caroline du Nord et assure la formation avancée des équipages de l’US Marines Corps et la formation aux appontages pour les personnels de l’US Air Force. Elle est affectueusement surnommée : «Osprey’s high school» tant la moyenne d’âge n’y est pas élevée.
Désormais le Japon n’y possède plus qu’un seul avion, et à terme plus aucun. L’état-major tokyoïte entend bien assurer elle-même la transformation opérationnelle de ses équipages à l’horizon 2024, c’est à dire une fois que les dix-sept machines commandées auront été livrées.
Pour le consortium Bell-Boeing le Japon n’est qu’une première étape dans l’exportation du CV-22/MV-22 Osprey. On sait depuis plusieurs années que les deux constructeurs observent de près plusieurs pays européens et moyen-orientaux. Dans le premier cas la France et le Royaume-Uni sont considérés comme des clients potentiels plus que crédibles. Ce n’est pas pour rien si des essais d’appontage ont eu lieu avec le Charles de Gaulle et les porte-hélicoptères amphibies de classe Mistral. Au Moyen-Orient des pistes semblent avancer avec Israël et le Qatar. On parle aussi en Asie de la Corée du sud et de l’Inde qui pourraient acquérir l’avion.
Affaire donc à suivre.
Photos © US Navy.
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