Le torchon brûle toujours autant entre les riverains de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac et le site d’assemblage Dassault Aviation. Les vols de Rafale qui opèrent depuis cette implantation continuent de créer des tensions, notamment avec les habitants de la ville du Haillan. C’est un problème connu d’ailleurs depuis plusieurs mois mais renforcé par le confinement des populations françaises. La question est prise très au sérieux par les différentes parties en présence.
Et ce sont particulièrement les pilotes qataris en formation qui sont au cœur de cette polémique, mais également dans une moindre mesure leurs coreligionnaires indiens. Il faut dire qu’Inde et Qatar ont des élèves-pilotes et des instructeurs présents dans la région pour apprendre à manier le jet de combat français. Les Dassault Aviation Rafale en question volent d’ailleurs avec les marquages de nationalité de ces deux pays.
Alors déjà il y a un peu plus d’un an nous vous avions parlé de ce problème de voisinage mais il a empiré. À l’époque la fronde était menée par diverses associations écologistes ainsi qu’un regroupement d’agriculteurs qui craignaient pour l’impact du passage des chasseurs omnirôles au-dessus de la nature et plus particulièrement des cultures. Des solutions ont entre-temps été trouvées. D’ailleurs ni le monde paysan ni les militants écologistes ne remontent au front aujourd’hui.
Il s’agit cette fois des riverains. Et en premier lieu ce sont les habitants du Haillan, petite ville de 11000 habitants située au nord de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Ils disent ne plus supporter les vols répétés des avions de combat indiens et qataris.
Mais pourquoi ne s’étaient t-ils pas manifestés l’an dernier ?
Pour la simple et bonne raison qu’en journée ils travaillaient alors, souvent hors de leur commune. Ils sont désormais confinés à la maison, parfois en télétravail, et donc ont tout loisir d’entendre passer les Rafale. Pour comprendre cette gêne il faut savoir qu’en ces temps de drastique réduction des vols commerciaux le passage des avions de combat est la seule nuisance sonore réellement audible dans la région, et qu’en outre une étude de 2018 avait démontré qu’un Rafale à l’approche est 27% plus bruyant qu’un Airbus A319 dans la même phase de vol.
C’est d’ailleurs l’atterrissage des Dassault Aviation Rafale qui pose problème aux confinés. Les avions breakent à 2000 pieds (environ 610 mètres) au-dessus de la limite entre Le Haillan et la commune du Taillan-Médoc avant de descendre à 1000 pieds (soit ≅ 305 mètres) d’altitude et de réaliser au-dessus de quartiers d’habitation du Haillan une phase d’hippodrome. Ensuite enfin ils se posent à Bordeaux-Mérignac.
Les riverains accusent les pilotes en formation de ne pas respecter ces altitudes et de voler en réalité aux alentours de 500 pieds en lieu et place des 1000 pieds exigés. Pour autant ces allégations n’ont jamais été retenus par la DGAC autant que par l’avionneur français.
Les vols d’entraînement sont programmés du lundi au vendredi de 9 heures du matin jusqu’à 18 heures 30, et jamais les weekends et jours fériés. Aucun vol ne se fait de nuit. Et surtout il y a toujours une période de répit d’une semaine après une semaine d’entraînement. Ce que les détracteurs-riverains évitent soigneusement de dire.
Et certains de ces opposants n’ont pas hésité à faire remonter très haut leurs revendications, jusqu’au Parlement ou à l’état-major de l’Armée de l’Air. Deux entités institutionnelles qui ne sont pas (rappelons-le) compétentes en la matière.
Chez Dassault Aviation autant qu’à la préfecture de Gironde le dossier demeure sensible, il est surtout pris avec toute l’attention nécessaire. Cela ressemble pourtant bel et bien à un problème insoluble. Une des solutions envisageables serait alors le déménagement de ces sessions d’entraînement vers un site militaire de la région, telle la Base Aérienne 118 de Monts-de-Marsan. Reste à savoir si l’Armée de l’Air accepterait de voir arriver des pilotes indiens et qataris sur ses terres.
Photo © Dassault Aviation.
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13 Responses
Le Haillan etait un trou perdu avant les annees 1970 ; C’est grace a l’industrie aeronautique que la ville a grandi et est devenue prospere. La premiere semaine de l’aviation y a lieu en 1910, et l’aerodrome proprement dit est cree en 1920. Combien de ces habitants qui se plaignent aujourdhui etaient sur les lieux avant l’aviation ? Zero !
Donc ils sont tous venus s’installer au Haillan pour profiter des richesses de l’aviation, et maintenant reclament – pour certains d’entre eux – la fermeture du site ! Ils avaient le choix de s’installer ailleurs, ils ont choisi la proximite avec les installations aeronautiques, a eux d’assumer leurs choix.
Bonjour Nicolas,
Que vous vouliez débattre avec Marc c’est très bien mais s’il vous plait avec respect et courtoisie. Vous n’êtes pas obligé d’écrire avec un tel vocabulaire digne d’un charretier.
D’avance merci.
Je toujours assez dubitatif sur ce type de « réclamations », du côté de Corbas/Mions c’est le passage d’un Piago (2 fois par jours environ) qui pose problème, il faut dire que l »avion à hélice propulsive est très bruyant, juste on oubli qu’il transporte des organes pour les greffes de cœur et autre entre Lyon et la Suisse…….
Par contre les riverains d’Orly doivent être aux anges en ce moment.
Personnellement je trouve cet avion assez laid. C’est vrai qu’il est extrêmement bruyant, c’est une horreur, et beaucoup s’en plaignent. C’est la compagnie Oyonnair qui les exploitent. Elle possède 3 Cessna Citation Mustang et 3 P180 Avanti sur ces 4 bases en France dont Bron.
En plus de commander des masques et solutions hydro alcoolique, que les riverains n’oublient pas les Boules Quies !
Oh oui! Qu’il est bruyant ce Piaggio Aventi, reconaissable entre 1000… Mais il est tellement utile! Puis il est si beau!! 🙂
J’habite à-10 km de Lyon St Ex, oui les avions ça fait du bruit, il ne faut pas acheter/louer a proximité si on veut du calme… (j’avouerai même y prendre un certain plaisir quand c’est justement un oiseau exotique )
Je parie que ceux râlent sont les mêmes qui ne supportent pas les cloches et les coqs quand ils sont à la campagne ?
Heuuuu…je peux proposer une délocalisation vers la BA 705 de Tours bientôt sans avion à ma grande tristesse…si ça peut dépanner.je dis ça je dis rien
Il y la Ba 120 de Cazeaux aussi.
Plus au nord, il y a Cognac, où il y a de la place avec 12 hangarettes pas où peu utilisées.
Pourquoi l’armée de l’air ne voudrait pas de ces pilotes ????
j’aimerai comprendre le fondement des réclamations des « protestataires ». Comment font-ils pour mesurer l’altitude des Rafale Qataris ?
Je comprends la nuisance, mais effectivement c’est un lieu aéronautique et cela reste temporaire (confinement, période de formation des pilotes).
Combien de vols par jour durant les semaines d’activités ?
Cordialement
bonjour
Personnellement j’habite à Mérignac Beure à à peu prés 1.,5 km de l’entrée de la BA106 et même confiné j’avoue que les Rafales ne constituent pas une gène en soi car il ne survole la localité que quasiment 2 fois par jour ,je parle pour mon cas c’est toujours un plaisir de les voir faire leurs arrondis en face de ma véranda
« Coreligionnaires » n’est pas vraiment le terme adapté entre Indiens et Quatari …
Désolé d’écrire français mon cher Cédric mais le terme coreligionnaire est parfaitement adapté. Si on en croit bien entendu le dictionnaire de l’Académie Française qui dit cela :
« Sens premier : Personne qui professe la même religion, la même doctrine qu’une autre.
Sens second : Personne qui partage un intérêt commun avec une autre. ».
Le terme de coreligionnaire étant pris au sens second il est parfaitement adapté ici.