Le porte-avions Charles de Gaulle de retour à Toulon, son équipage en quatorzaine.

C’est une situation inédite dans l’histoire aéronavale française. Ce dimanche 12 avril 2020 le porte-avions Charles de Gaulle est rentré à son port-base de Toulon avec plusieurs jours d’avance suite à la découverte de 50 cas avérés de Covid19. Hormis les marins contaminés tout le reste de l’équipage est placé en état de quarantaine pour au moins 14 jours dans divers locaux du ministère des armées. Le bâtiment et ses aéronefs sont immobilisés jusqu’à nouvel ordre.

Les résultats de l’enquête épidémiologique réalisée ce jeudi 9 avril 2020 à bord du Charles de Gaulle sont sans appel. Sur les 66 marins (de tous grades et affectations) contrôlés 50 étaient porteurs du coronavirus Covid19. Trois d’entre-eux ont d’ailleurs été évacué dans un premier temps à bord de l’hélicoptère embarqué NH-Industries NH-90NFH Caïman du bord jusqu’à Lisbonne au Portugal. Là ils ont été rapatriés vers la France à bord d’un jet Dassault Aviation Falcon 900 médicalisé. Pour autant leur pronostic vital n’était pas engagé et ne l’est toujours pas, il s’agissait d’une mesure visant à éviter que leur état de santé de s’aggrave.

Pour le reste de l’équipage il a donc fallu attendre ce dimanche 12 avril 2020 en après-midi pour entrapercevoir le bout du tunnel. Désormais ce sont les équipes du Service de Santé des Armées assistés des marins-pompiers toulonnais qui prennent les choses en main.
Les 50 marins dont la présence du Covid19 est confirmé dans leur sang ont été conduit vers une annexe de l’hôpital d’instruction des armées Saint-Anne de Toulon, spécialement réaménagée pour l’occasion. Ils sont pris en charge par des équipes spécialisées venant de tout le SSA.
Les autres personnels du bâtiment sont quant à eux placés en quatorzaine sur six sites différents du Ministère des Armées à Toulon et dans ses environs. Les écoles de Saint-Mandrier et la base aéronavale de Hyères-les-Palmiers en font parties.

Cependant samedi alors que le porte-avions voguait encore en Méditerranée occidentale les avions de combat Dassault Aviation Rafale M des Flottilles 11F et 12F et de guet aérien Grumman E-2C Hawkeye de la Flottille 4F ont quitté le bord. Par la voie des airs ils ont leurs bases bretonnes Landivisiau et Lann-Bihoué. Une fois leurs avions au sol tous les pilotes et équipages ont également rejoint deux sites de quatorzaine, comme leurs collègues du porte-avions. Les hélicoptères quant à eux sont restés à bord jusqu’au dimanche avant de rejoindre leur base varoise.

Une fois le porte-avions vidé de son équipage et tous les aéronefs dans des hangars spécialement adaptés va venir la phase de décontamination. Et celle-ci est désormais la plus longue. Car personne en France n’a jamais réalisé une telle opération à un niveau aussi élevé.
Les kilomètres de coursives, les salles, les hangars, le pont d’envol, tout absolument tout doit être passé au peigne fin afin d’y débusquer la moindre trace du Covid19. Une mission sans doute fastidieuse pour les femmes et les hommes qui auront à l’assumer mais essentielle à la future reprise des opérations aéronavales. Évidemment il en va de même des avions et hélicoptères embarqués.

Sur une note plus positive il est à signaler que le SSA a indiqué qu’aucun des 50 marins positifs au coronavirus Covid19 ne présentaient actuellement de signe grave de la maladie. Les trois marins évacués préventivement vont relativement bien, ils ne sont pas intubés !
Dans le même temps une nouvelle enquête épidémiologique va être menée afin de découvrir l’origine du mal à bord. Si les réseaux sociaux et certains médias ont, immédiatement après l’annonce de la suspicion à bord du coronavirus, pointé du doigt l’escale brestoise du porte-avions celle-ci n’est pas la piste privilégiée par les médecins. En effet le département du Finistère et la ville de Brest en particulier ne sont pas des clusters de présence de la maladie. En outre la période d’incubation du Covid19 cadre assez mal. Une fois encore il semble que les «experts» qui sont légions sur Facebook et Twitter se soient bien plantés. Ça n’a rien de nouveau me direz-vous. Les médecins épidémiologistes enquêtent, faisons leur confiance.

Selon le Ministère des Armées le porte-avions pourrait ne pas reprendre la mer avant plusieurs mois. Il en sera sans doute de même des navires d’accompagnement du Charles de Gaulle : les frégates Chevalier Paul et Latouche-Tréville ainsi que le bâtiment de commandement et de ravitaillement Somme. Leurs hélicoptères embarqués feront eux-aussi l’objet d’une décontamination dans les règles.

Photo © Ministère des Armées.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 Responses

  1. Bonsoir à tous, j’ai vu des avions de chasse décollés de l’aéroport de Lyon vendredi. C’est possible que ce sont les Rafale M qui ont pris de carburant ? Merci de vos éventuelles réponses.

    1. Tout est possible. Mais là c’est fortement improbable car les Rafale M auraient plutôt eu recours à un C-135FR de l’Armée de l’Air.

  2. Idem, il y a beaucoup de rotation avec des Tigres aussi du côté de Bron Aviation….

  3. Quelle que soit la puissance du matériel de guerre, un ptit virus vous met direct à genoux.

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