Bear et Foxhound russes interceptés par les chasses britanniques et norvégiennes.

Cela faisait quelques temps que l’aviation russe ne nous avait plus habitué à ce genre de missions. Ce samedi 7 mars 2020 deux avions stratégiques russes Tupolev Tu-142 Bear et un chasseur à long rayon d’action Mikoyan MiG-31 Foxhound ont été interceptés par la défense aérienne de la Norvège puis du Royaume-Uni en Mer du Nord et Atlantique Nord. Dans le premier cas ce sont deux avions furtifs F-35A Lightning II qui ont réalisé cette mission, une première pour un chasseur de ce type. Et comme à l’accoutumé les avions russes évoluaient avec leurs transpondeurs éteints.

C’est alors qu’il s’approchaient de la Scandinavie que les trois avions hostiles ont été repéré par les radars de la défense aérienne norvégienne. En l’absence de toute signature par transpondeur il a été décidé de faire décoller la chasse. En suivant le tracé radar des trois avions il était évident qu’il s’agissait d’avions russes.
Deux Lockheed-Martin F-35A Lightning II appartenant à la force aérienne norvégienne ont immédiatement décollé de leur base d’Ørland dans le sud-ouest du pays. Les avions furtifs étaient équipés en soute de missiles air-air AIM-120 AMRAAM bons de guerre.

Et rapidement ils ont pu rejoindre les trois échos radars et les identifier. Il s’agissait de deux Tupolev Tu-142 Bear, directement dérivés du célèbre bombardier Tu-95 de la guerre froide. Mais surtout ils étaient accompagnés d’un chasseur à long rayon d’action Mikoyan MiG-31 Foxhound, un des meilleurs avions de sa catégorie dans le monde. Le puissant biréacteur russe était armé de quatre missiles air-air à longue portée R-33 (ou AA-9 Amos dans la nomenclature occidentale) sous le fuselage.
Visiblement les équipages ne se sont rendus compte de la présence des deux chasseurs norvégiens qu’au dernier moment, quand ceux-ci étaient à vue et qu’ils se trouvaient donc à portée de tir de la chasse scandinave.

Si l’identification du MiG-31 n’a fait aucune difficulté il est à remarquer que les experts norvégiens ont clairement reconnu deux types différents de Tu-142. L’un d’eux était un classique Tu-142MK de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine. Le second par contre était d’une version plus rare, un Tu-142MR servant de relais de communication aux sous-marins russes en plongée. Un avion qu’on pourrait rapprocher du Boeing E-6B Mercury américain, mais en plus rustique. Un ou plusieurs submersible russe se trouvait donc aux abords des côtes norvégiennes.

Peu après avoir quitté les abords de l’espace aérien souverain norvégien les trois avions russes ont été pris en charge par trois Eurofighter Typhoon FGR.4 appartenant à l’aviation britannique. La Norvège ayant avisé le Royaume-Uni les pilotes savaient quels avions ils allaient rencontré. Les transpondeurs demeurant éteints les avions britanniques les ont accompagnés le plus longtemps possible tandis qu’un Boeing Sentry AEW.1 assurait la couverture radar de l’Écosse.

Puis comme par magie les transpondeurs des trois avions russes se sont rallumés. Et ils ont repris la route vers le nord. Leur suivi radar a pu attester qu’ils avaient repris le chemin de leurs bases dans la région de Mourmansk.
Il est intéressant de voir qu’il s’agit de la première interception au monde d’avions militaires russes par des F-35A Lightning II opérationnels. Sans doute pas la dernière…

Photo © ministère norvégien de la défense.

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 Responses

  1. L’important c’est que les Russes savent qu’il y a toujours un chien de garde qui les surveille ! !

    Ils savent qu’ils ne peuvent pas voler en toute impunité dans l’espace de l’Otan.
    Je pense qu’ils nous testent et je suis très content que les F 35 les ai surpris sans apparemment se faire détecter. De toute façon, quand on vole en coupant son IFF, c’est que l’on a pas que de bonnes intentions.

    1. Attention, ils ne volaient pas dans l’espace aérien de l’OTAN (ou plutôt d’un de ses pays, l’OTAN n’ayant à proprement parler pas d’espace aérien puisque n’étant pas un pays), mais dans l’espace aérien international.
      Une violation de l’espace aérien d’un pays souverain aurait fait bien plus de bruit !

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