La colère monte dans la presse et l’opinion publique sud-coréenne. Et une fois de plus c’est l’US Air Force qui en fait les frais, ou plus exactement son implantation de Kunsan AB. Et tout cela découle depuis quelques heures du crash d’un avion de chasse du 8th Fighter Wing. Désormais les Coréens de la rue n’hésitent plus à parler d’occupation militaire, une petite musique entendue au Japon depuis quelques années maintenant.
Il faut dire que les deux pays asiatiques partagent la même particularité : une omniprésence des forces américaines. Mais pas forcément pour les mêmes raisons, ce serait trop facile. Si au Japon les forces américains sont bel et bien des troupes d’occupations suite à la Seconde Guerre mondiale et l’effondrement des forces impériales il en est tout autrement en Corée du sud. La massive présence des États-Unis est dû à la Guerre de Corée et à la partition entre nord et sud. Il s’agit plus pour le Pentagone de posséder sur place des forces prépositionnées en cas de gesticulation extrême voire d’agression de la part de la dictature nord-coréenne que d’autre chose.
Le résultat est pourtant le même, à savoir un rejet de plus en plus franc et ouvert de ces forces par les populations locales.
Et cette nouvelle vague de protestations est partie d’un accident, heureusement à l’issu heureuse. Ce lundi 2 décembre 2019 en milieu d’après-midi un avion de chasse General Dynamics F-16C Fighting Falcon appartenant au 8th Fighting Wing s’est écrasé lors de sa phase d’approche au-dessus de Kunsan AB dans le sud-ouest du pays. On ignore encore actuellement les causes de cet accident. Le pilote a pu actionner efficacement son siège éjectable, il est donc hors de danger ne souffrant que de quelques plaies superficielles et de contusions légères. L’officier américain est sorti de l’hôpital militaire le jour même.
Le souci c’est que Kunsan AB n’est pas stricto-sensu une emprise militaire des États-Unis.
Elle est partagée avec la Republic Of Korea Air Force qui y a stationné en permanence son 111th Fighter Squadron. Cette unité sud-coréenne vole sur chasseurs General Dynamics KF-16C/D Fighting Falcon utilisés principalement pour la défense aérienne et l’interception.
Mais Kunsan AB utilise de surcroit une piste dédiée également à l’aviation civile puisque l’aéroport régional de Gunsan le jouxte. Des Boeing 737-800 et 737-900 de Korean Air ainsi que des 737-800 de la compagnie locale à bas coût Eastar Jet y sont en permanence basés.
Sans compter les rotations quotidiennes d’avions d’affaire, d’avions de tourisme, ou encore d’hélicoptères. Parmi ces derniers on compte deux Kamov Ka-32C de facture russe appartenant aux garde-côtes sud-coréens.
En fait ce que les Sud-Coréens reprochent le plus à la présence militaire des États-Unis c’est qu’ils ont l’impression d’être devenus un 51ème état américain. Une critique là encore retrouvée au Japon, mais également plus près de chez nous en Allemagne et surtout au Royaume-Uni. Et pour cause, les militaires américains vivent en quasi autarcie en Corée du sud. Ils sortent très peu de leurs bases et n’ont quasiment aucun contact avec les populations civiles. Il faut dire qu’ils ont tout ce dont désire un Américain moyen à portée de main. Certaines enseignes de la grande distribution ou encore de la restauration rapide ont passé des contrats avec le Pentagone pour être présents physiquement dans les bases.
Dans le même registre les rotations de F-16 Fighting Falcon du 8th Fighter Wing, de jour comme de nuit, agacent les populations civiles. Le vrombissement des réacteurs à n’importe quelle heure quand vous dormez, ça doit en effet crisper. À tel point que même le gouvernement sud-coréen s’en est inquiété auprès de la Maison Blanche. Mais silence radio du côté de Donald Trump et de son gouvernement. À se demander même si l’actuel locataire du bureau ovale sait où se situe la Corée du sud…
Là ou le bât blesse c’est que le gouvernement sud-coréen est souvent pointé du doigt par la presse locale devant sa passivité vis à vis du puissant allié américain. Pourtant la Corée du sud est un des pays disposant d’une puissance militaire largement suffisante pour se défendre elle-même. C’est donc bel et bien d’un point de vue diplomatique, et sans doute un peu beaucoup économique aussi, que la question se pose.
Alors jusqu’à quand des avions de combat de l’US Air Force sillonneront t-ils l’espace aérien sud-coréen en toute liberté, sans contrainte ? Sans doute encore très longtemps.
Photos © US Air Force.
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Une réponse
Oh la la , petite attaque de bas niveau, on frise la cour de recre ; Trump ne saurait pas ou est la Coree , Mais il y a ete il n’y a pas longtemps ; vous avez deja oublie ?