La Russie mise sur l’export pour relancer son MiG-35.

Même si l’architecture générale accuse son âge, soyons très clairs : cet avion de chasse a toujours autant de gueule ! Ce mardi 22 octobre 2019 le groupe Russian Aircraft Corporation, maison-mère de l’avionneur Mikoyan, a présenté son avion de combat MiG-35 afin de le fournir à de futurs clients étrangers. Un avion qui arrive pourtant sur un marché que l’on pourrait croire ultra-fermé par les constructeurs américains et européens, mais également par son compatriote Sukhoi. Sauf que le nouveau-venu ne vise pas les mêmes clients.

Alors certes le Mikoyan MiG-35 est l’ultime évolution du vieux MiG-29 de la guerre froide. Mais en fait il résulte de la même logique qui outre-Atlantique a donné naissance au F-16E/F Desert Falcon vis à vis des vieux F-16A/B Fighting Falcon. Si ça a marché pour Lockheed-Martin ça devrait le faire pour Russian Aircraft Corporation. Sur le papier ça se tient.
Sauf que pour l’instant le F-16E/F n’a engrangé qu’un unique contrat, avec les Émirats Arabes Unis, même si le F-16I Sufa israélien est très proche dans sa définition du F-16F.

La Russie table sur un peu plus de réussites, et on la comprend. Et pour cela l’avionneur a profondément modernisé son «chasseur léger». Rappelons que c’est ainsi que le MiG-29 était perçu dans la nomenclature soviétique et qu’il l’est toujours dans celle de l’aviation russe.
L’avionique a donc été totalement revue, les mauvaises langues diront qu’elle a été occidentalisée. Et visiblement ça marche. Désormais le MiG-35 dispose d’un système EO/IRST de recherches et de poursuite infrarouge et électro-optique ainsi que d’un AESA, c’est à dire un radar à antenne active.

Le Mikoyan MiG-35 tout multi-rôle qu’il est demeure avant tout un chasseur. Et pour cela il peut s’appuyer sur une vaste gamme d’armement. Des missiles air-air bien entendu comme le R-73 à courte portée ou encore le R-77 à moyenne portée mais également des missiles anti-radars Kh-31PD ou encore des missiles air-sol de nouvelle génération Kh-38. Les fameuses bombes à guidage laser et/ou TV KB-500 complètent évidemment cet arsenal.

L’avion est donc, sur le papier, une véritable mine de promesses pour l’industrie aéronautique russe. Sauf qu’il arrive avec en face de lui une féroce concurrence.
Bien entendu il ne matche pas dans la même catégorie que des avions de nouvelle génération comme les Chengdu J-20 chinois, Lockheed-Martin F-35A Lightning II américains, ou encore Sukhoi Su-57 russes mais il a tout de même de solides adversaires à contrer. Et en premier lieu le très réussi Sukhoi Su-30 conçu et vendu comme lui par la Russie. Viennent ensuite les habituels Boeing F/A-18E/F Super Hornet, Dassault Aviation Rafale, Eurofighter EF-2000 Typhoon, ou encore Saab JAS 39 Gripen. Autant le dire, se placer face à ces mastodontes est une tâche herculéenne.

C’est pourquoi Russian Aircraft Corporation va contourner le problème, dans la mesure du possible bien entendu. Le groupe aéronautique moscovite vise plutôt les clients moins fortunés, ceux qui ne pourront jamais se payer ces avions de combat occidentaux ou encore le nec plus ultra de la production russe. C’est pourquoi actuellement les espoirs du MiG-35 s’articulent autour de six pays : l’Angola, le Bangladesh, la Birmanie, la Bolivie, le Soudan, et le Venezuela. Mais on murmure aussi que des pays comme l’Algérie ou le Pérou qui ne seront jamais des puissances continentales mais qui possèdent tout de même une défense de bon niveau pourraient investir dans ce chasseur finalement moins onéreux.

Le Mikoyan MiG-35 n’est donc finalement pas un pari si risqué que ça pour l’industrie aéronautique russe. Surtout qu’il pourrait redonner une seconde jeunesse à celui qui demeure un des meilleurs avions de combat de la fin de la guerre froide : le MiG-29 Fulcrum. Et rien que ça, ce n’est pas rien.

Photo © OTAN.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

  1. Certaines production russes sont clairement impressionnantes en terme, notamment, de puissance et de capacités
    Là où le bât blesse terriblement c’est au niveau de la fiabilité (moteurs, électronique) et du soutien (et c’est valable aussi pour le secteur civil).
    L’industrie russe doit encore monter quelques marches.

  2. « Même si l’architecture générale accuse son âge, soyons très clairs : cet avion de chasse a toujours autant de gueule ! », perso je suis fan de l’esthétique des jets russes, l’un de mes préférés étant le SU27.

    1. Le Su-57 ??? Sans rire ? Déjà il faudrait que l’Algérie ait les moyens, et ensuite cet avion n’a rien prouvé du tout.

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