C’est un mini-évènement dans l’histoire aéronautique hexagonale. Ce vendredi 4 octobre 2019 le GRV 2/91 Bretagne dépendant des Forces Aériennes Stratégiques a disparu de l’organigramme de l’Armée de l’Air. Il laisse la place à deux escadrons distincts : les ERVTS 1/31 Bretagne et ERV 4/31 Sologne, chacun disposant de ses propres modèles d’avions. En fait c’est toute la doctrine d’emploi du ravitaillement en vol qui est en train d’être revue et corrigée en France.
C’est sur la Base Aérienne 113 de Saint-Dizier que s’est déroulée ce vendredi au matin la cérémonie marquant la disparition du Groupe de Ravitaillement en Vol 2/91 Bretagne. Pour mémoire le Bretagne assure les missions de ravitaillement en vol depuis le 1er et la disparition des escadrons de ravitaillement en vol 1/93 Aunis et 3/93 Landes. Leur fusion donne naissance à l’ERV 93 Bretagne… qui vivra ainsi un peu plus de huit années. Le 1er septembre 2004 l’ERV 93 devient GRV 2/91 Bretagne. La structure que nous connaissions jusque-là.
Mais c’est désormais fini. Le Groupe de Ravitaillement en Vol 2/91 s’est scindé en deux structures : l’escadron de ravitaillement en vol et de transport stratégique 1/31 Bretagne et l’escadron de ravitaillement en vol 4/31 Sologne. Une différence de définition entre ces deux unités qui en fait s’explique par leurs montures respectives. Les femmes et les hommes du Bretagne opèrent sur Airbus Defense & Space A330 MRTT Phénix tandis que leurs collègues du Sologne volent eux sur Boeing C-135FR / KC-135R Stratotanker. Deux modèles de ravitailleurs en vols de deux générations très différentes.
De manière opérationnelle donc l’ERVTS 1/31 Bretagne assurera aussi bien des missions de ravitaillement en vol classique que de transport de personnels et/ou de charges de fret sur de longues distances. Leurs A330 MRTT Phénix ont été pensé en ce sens, de manière à être les plus polyvalents possibles. Fini l’époque où les ravitailleurs en vol n’étaient que de vulgaires pompes à essences volantes, ce n’est plus dans l’ère du temps.
Nous en avons la preuve avec les Lockheed-Martin KC-130J Super Hercules actuellement en cours de livraison dans l’Armée de l’Air et qui peuvent aussi bien délivrer du carburant aux hélicoptères EC725 Caracal qu’assurer des missions logistiques. Pour autant, pour rappel, ces nouveaux avions de facture américaine ne seront jamais mis en œuvre par les Forces Aériennes Stratégique et donc pas par une unité née de feu le GRV 2/91 Bretagne.
Pour autant l’ERV 4/31 Sologne continuera encore pendant plusieurs années à voler sur ses antédiluviens Boeing C-135FR et KC-135R Stratotanker. Des avions qui de leur côté ne vont désormais plus assurer que du transfert de carburant vers les avions de combat Mirage 2000 et Rafale mais également vers des aéronefs de soutien comme les E-3F.
Plus le Bretagne recevra de nouveaux Phénix et plus les Stratotanker du Sologne seront poussés vers la sortie. C’est logique, la première utilisant le successeur de la seconde.
La prochaine étape logique de cette restructuration des moyens de transport aérien et de ravitaillement en vol liée à l’arrivée des Phénix sera la disparition programmée de l’Escadron de Transport 3/60 Estérel. Ses Airbus A310-300 et A340-200 vivent d’ores et déjà leurs dernières heures sous la cocarde française, l’un des avions ayant rejoint il y a peu un site de destruction. À terme l’Armée de l’Air ne devrait plus faire voler comme «avions de ligne» que des A330.
Photos © Armée de l’Air
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2 Responses
L’escadron de ravitaillement en vol 4/31 Sologne va donc vivre à peine une dizaine d’années le temps que les C-135fr soient mis à la casse ?
Cela arrive souvent dans l’armée de l’air. Des escadrons disparaissent et renaissent quelques années après, lors de l’arrivée de nouveaux appareils. C’est ce que l’on appelle la mise en sommeil, du drapeau, des traditions d’un escadron.
Il y a plusieurs cas comme celui là. Eexemple la 62 ème escadre de transport disparue avec l’arrêt de vol des Nord 2501 Noratl’as, et réapparue plusieurs années plus tard, avec l’arrivée des Casa 235.