Nous allons essayer ici de casser un mythe vieux de plusieurs années maintenant. Non l’US Navy n’a jamais acheté d’hélicoptères Aérospatiale SA.330 Puma ou encore Eurocopter AS.332 Super Puma de conception française bien qu’elle en utilise indirectement au quotidien. En fait ces machines appartiennent à des contractors, ces sociétés paramilitaires avec lesquelles le Pentagone a passé nombre de contrats de soutien et/ou de sous-traitance. Dans ce cas précis les hélicoptères assurent des missions de soutien aux profits des navires du Military Sealift Command.
Une grosse demi-douzaine de ces sociétés privées paramilitaires se partage ce juteux contrat. Les principales actuellement se nomment Air Center Helicopters, EP Aviation, ou encore Erickson Helicopters. Et les machines sont aussi bien des SA.330 Puma que des EC.225 Super Puma mais avec à chaque fois le point commun d’avoir une livrée uniformément blanche. C’est une convention entre ces contractors et l’US Navy.
D’ailleurs ils ne portent ni marquage de nationalité ni code tactique mais une immatriculation civile américaine. Bien qu’ils soient quotidiennement embarqués sur les navires de soutien du Military Sealift Command ces Puma et Super Puma demeurent des machines civiles, servies par des équipages civils.
Pour autant il n’est pas rare de les voir se poser sur des porte-avions ou des porte-aéronefs de l’US Navy, ou même des bâtiments plus petits. Leur mission principale étant le Vertrep, ils assurent le transit entre les navires de soutien et ceux de guerre. En fait au fil des années ils sont devenus de précieux auxiliaires de l’aéronavale américaine.
En fait le recours à des Puma et Super Puma s’est banalisé depuis que ces deux modèles d’hélicoptères sont devenus omniprésents sur les plateformes off-shore pétrolières et gazières. Sauf que dans le cas du Military Sealift Command c’est depuis des navires de soutien qu’ils décollent. Trois type de bâtiments sont particulièrement utilisés comme navires-bases par les voilures tournantes des contractors. Et la principale est constituée par la classe Lewis & Clark, ces quatorze énormes cargos de ravitaillement à la mer. Viennent ensuite les cargos de taille plus modestes de classe Bob Hope et Watson. Il est fréquent également que le seul et unique cargo de soutien d’aviation de classe Wright embarque un Puma afin de réaliser des missions Vertrep à destination des porte-avions américains.
En 2016 un rapport parlementaire américain soulignait que les hélicoptères Puma et Super Puma employés depuis ces navires représentaient une excellente opportunité. Compacts et puissants ils permettaient de palier parfaitement les carences dans l’arsenal américain depuis le retrait des Boeing-Vertol CH-46 Sea Knight. Et surtout ils permettaient d’assurer des missions que les Bell-Boeing MV-22B Osprey étaient incapable de réaliser et pour lesquels les Sikorsky CH-53E Super Stallion étaient trop encombrants.
Pour autant ce rapport ne préconisait pas l’achat de telles machines par le Pentagone, pas plus que leur remplacement à court ou moyen terme par des Sikorsky MH-60S Knighthawk appartenant à l’US Navy.
Les Puma et Super Puma blancs ont donc sans aucun doute de beaux jours devant eux. Les marins américains entendront encore pour longtemps rugir les turbines Turboméca sur le pont de leurs bâtiments en pleine mer.
Photos © US Navy.
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3 Responses
Intéressant, j’ignorais que des hélicoptères autre que de fabrication américaine ravitaillaient les navires de l’US Navy. On en apprend tous les jours ! Et mention spéciale au modèle « Optimus Prime » 🙂
C’est notre rôle premier de vous faire découvrir l’aviation militaire. 😉
Certain puma proviennent des stock allemand