C’est une petite phrase prononcée à Sotchi cette semaine par le dirigeant russe Vladimir Poutine qui a soulevée un vaste questionnement à ce sujet. La Russie s’engagerait à disposer d’ici 2028 de cent hélicoptères de combat Mil Mi-28NM, la version la plus perfectionnée de cet hélicoptère de combat conçu durant l’ère soviétique. Pour mémoire ce standard est très proche de l’AH-64D Longbow Apache américain et octroie à cet appareil des capacités tous-temps non négligeables. Une annonce qui relance une bonne fois pour toute celui qui était souvent vu comme un mal-aimé face au Kamov Ka-52.
Actuellement le nombre réel de Mil Mi-28N en dotation dans les rangs russes est totalement inconnu. Certaines sources parlent d’une dizaine d’exemplaires quand d’autres avancent le chiffre de cinquante. En gros entre information neutre et propagande il est très difficile de se faire une idée claire sur la question. Toujours est-il que la volonté d’atteindre cent machines au standard Mi-28NM est loin d’être impossible à atteindre.
Car la Russie contemporaine va très vite se retrouver confrontée à un dilemme : que faire de ses vieux Mil Mi-24 hérités de l’ère soviétique. Si les versions Mi-35 les plus récentes vont évidemment demeurées en service qu’en est-il de celles assemblées dans les années 1970 et 1980 ? Pour mémoire les tentatives de créer un hélicoptère d’assaut lourdement armé pour lui succéder sont tombées à l’eau, les Mil Mi-40 et Mil Mi-42 n’ont jamais dépassés le stade de la planche à dessins.
Mais surtout entre d’un côté le Mil Mi-24 et de l’autre les Ka-52 et Mi-28NM il y a deux doctrines d’emploi très différentes. Si le premier a été clairement conçu comme un tueur de tanks américains et européens les deux autres ont petit à petit évolués vers plus de polyvalence. Certes la lutte antichar demeure au cœur de leurs missions mais on y trouve également désormais la reconnaissance armée ou encore la guerre asymétrique. Et à ce niveau là les deux modèles russes ont clairement rejoints leurs principaux concurrents occidentaux contemporains : l’Airbus Helicopters Tiger et le Boeing AH-64E Guardian.
D’ici neuf ans donc la Russie devrait disposer d’une confortable flotte d’hélicoptères de combat, si ce chantier de livraison de cent Mi-28NM se concrétise. Bien entendu tous ne seront pas forcément construits ab-initio, certains seront des appareils d’ancienne génération modernisés par les soins de l’industrie aéronautique locale. Qu’importe puisque sur le papier autant que dans les faits l’aviation russe disposera de moyens réellement modernes. Ou tout du moins au standards actuels.
Photo © ministère russe de la défense.
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