Le 13 mai dernier, la collision aérienne entre deux avions de brousse en Alaska a fait six victimes et une dizaine de blessés. Les avions impliqués dans ce tragique accident sont deux vénérables avions de brousse canadiens, soit un DHC-3T Otter de Taquan Air et un DHC-2 Beaver de Mountain Air Service.
La collision s’est déroulée en début d’après-midi, un peu au large de la petite localité de Ketchikan, une escale populaire lors de croisières le long de la côte de l’Alaska. Outre le pilote du DHC-2 Beaver décédé, toutes les autres victimes étaient d’ailleurs des passagers à bord du paquebot Royal Princess qui avait débuté son trajet à Vancouver et qui devait effectuer d’autres escales à Juneau et Skagway avant d’atteindre sa destination finale à Anchorage. Lors de ces escales, les excursions en hélicoptère et en avion de brousse sont populaires afin d’admirer au plus près les fjords, montagnes et glaciers qui font la beauté de cette côte sauvage.
Bien que volant sous un ciel couvert, les conditions météo ne semblent pas en cause pour cet accident aérien. Suite à la collision à environ 1000 mètres d’altitude, le DHC-2 Beaver immatriculé N952DB s’est disloqué entraînant dans la mort son pilote et ses quatre passagers, soit deux Américains, une Canadienne et un Australien. Natif de Ketchikan, le pilote qui était également propriétaire de Mountain Air Service comptait une douzaine d’années d’expérience aux commandes de ce type d’avion. Il laisse dans le deuil son épouse et ses deux jeunes garçons.
Avec dix passagers à bord, le DHC-3T de Taquan Air a réussi à se poser sur l’eau, mais a coulé. Le pilote, de même que neuf passagers, ont survécu grâce à l’intervention rapide d’embarcations légères et d’un hélicoptère Sikorsky MH-60 Jayhawk dépêchés sur les lieux par l’US Coast Guard. Certains survivants sont encore hospitalisés.
Comme c’est généralement le cas pour les avions de brousse, ces appareils n’étaient pas dotés de boîtes noires ni d’enregistreurs de voix et ceux-ci volaient dans une région non couverte par des contrôleurs aériens. L’enquête des autorités fédérales américaines qui s’amorce risque donc d’être compliquée. Il est prévu de récupérer les épaves pour les analyser. Le témoignage du pilote ayant survécu à la collision sera sans doute cruciale. Un autre DHC-3T de Taquan Air s’était écrasé à flanc de montagne l’été dernier, suite à une erreur de pilotage. Heureusement, tous les occupants s’en étaient tirés vivants. La flotte de Taquan Air aligne une quinzaine d’avions, dont onze DHC-2 Beaver et trois DHC-3T Otter maintenant amputée de l’appareil immatriculé N959PA.
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7 Responses
Une fois encore on voit à quel point l’aviation de brousse demeure toujours aussi aléatoire et donc finalement assez dangereuse. Nous avons encore dans cette exemple d’accident une preuve de l’excellence du travail des femmes et des hommes de la garde côtière américaine, toujours prompts à sauver des vies dans les conditions les plus extrêmes.
Les pilotes de ligne sont régimentés par des protocoles stricts et bénéficient de divers mécanismes d’aide à la navigation afin de tenter d’éliminer tout risque. Le pilote de brousse ne peut généralement compter que sur son talent et son expérience dans un environnement où il doit parfois prendre des risques calculés. J’admire ces hommes et ces femmes épris de liberté qui ont choisi ce métier par amour avec la nature qui se montre parfois capricieuse. Ce sont d’humbles héros méconnus qui livrent des services essentiels à ceux qui vivent dans les régions sauvages et autrement isolées. Les vols touristiques sont une source de revenus permettant de rentabiliser nombre de ces petits transporteurs. Toutefois le rôle de guide touristique qui s’ajoute aux autres tâches du pilote est une distraction qui augmente le niveau de risque.
C’est quoi la différence entre un DHC-3 Otter et un DHC-3T Otter?
Surement le type de motorisation (T pour turbine engine)
Le DHC-3T est une version remotorisé qui consiste à remplacer le moteur en étoile d’origine avec un turbopropulseur.
D’accord merci pour la précision. Ca parait logique d’ailleurs.
La plaque d’immatriculation de l’Alaska portent l’inscription « The last frontier » cela veut tout dire.