Soixante ans c’est un bel âge pour un hélicoptère. Ça tombe bien ce jeudi 28 février 2019 la plus célèbre des voilure tournantes françaises a justement soufflé ses 60 bougies. C’est en effet le 28 février 1959 que le prototype Sud Aviation SE-3160 a réalisé son premier vol entre les mains du légendaire pilote d’essais Jean Boulet. Pour mémoire c’est la Société Nationale de Construction Aéronautique du Sud-Est qui avait initié l’étude de cette machine historique.
D’ailleurs lorsque Jean Boulet fait voler ce SE-3160 le 28 février 1959 personne ne parle encore officiellement d’une Alouette III. Même si le succès de l’Alouette II appelait forcément à continuer sur la lancée. Qui aurait alors pu envisager que soixante ans plus tard, en plein premier quart du 21ème siècle cet hélicoptère monoturbine continuerait quotidiennement à survoler les paysages du monde entier. Car oui considéré l’Alouette III comme un hélicoptère légendaire n’a rien d’exagéré.
Imaginez un peu qu’en France des exemplaires volent encore dans la Marine Nationale, assurant des missions de soutien logistique et d’entraînement alors qu’ils côtoient des machines de générations bien plus récentes (et donc de l’ère numérique) comme par exemple l’hélicoptère européen NH-90 Caïman. Pour autant son futur successeur est connu, il se nomme Airbus Helicopters H160M et aura fort à faire. Pas sûr que dans 60 ans ils sera encore là. Moi vraisemblablement pas… ou alors pas en bon état. Dans notre pays l’Alouette III a porté toutes les livrées : Armée de l’Air et Armée de Terre bien entendu mais aussi Gendarmerie Nationale, Sécurité Civile, et même la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris. C’est dire l’impact d’un tel appareil sur l’inconscient collectif dans notre pays.
Croire que l’Alouette III n’a marqué que l’aviation française c’est méconnaitre l’histoire des voilures tournantes au cours justement des 60 dernières années. Cette machine née durant la guerre d’Algérie a ensuite connu le service actif sur tous les continents : en Afrique bien sûr mais aussi en Amérique du sud et en Asie. Sans oublier forcément l’Europe où cette machine bien pensée et très efficace a su former, transporter, attaquer, ou encore sauver des vies.
Pourtant son retrait est amorcé désormais aussi bien en Autriche, qu’en Inde, ou encore au Portugal. Et à chaque fois avec forcément un pincement au cœur des mécanos et pilotes qui eurent la chance de travailler dessus.
Mais s’il est un domaine dans lequel cet hélicoptère a excellé et se défend encore très proprement c’est bien le vol en montagne. Bien sûr l’Alouette III ne rivalise pas avec son descendant le plus actuel l’Airbus Helicopter H125 mais il est encore très capable d’aller déposer des skieurs dans les massifs du monde entier ou bien d’aller chercher sur des pics des alpinistes en perdition. Il le fait encore très régulièrement dans les Alpes, les Rocheuses ou encore l’Himalaya. Excusez du peu.
Alors oui soyons honnête le bourdonnement si particulier de sa turbine Artouste IIIB est appelé à se faire de plus en plus rare mais quelle musique merveilleuse pour n’importe quel passionné(e) d’aviation. Alors à cette machine qui a marqué l’histoire des constructeurs Sud Aviation puis Aérospatiale souhaitons tous ensemble un bel anniversaire.
Photos © Marine Nationale, Service Historique des Armées, et US Navy.
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2 Responses
Salut. N’y aurait il pas une petite erreur. Avant la 3160 il y a eu la 316 et c’était de SA. Mais bon. Je ne connais pas toute l’histoire.
Non non pas d’erreur, le prototype du SA.316 Alouette III s’appelait bien SE.3160 !