L’information a été particulièrement relayée par les médias britanniques. Ce lundi 18 février 2019 le vol commercial VS8 Virgin Atlantic reliant Los Angeles à Londres a atterri avec un peu plus de trois quarts d’heure d’avance. La cause est liée à un court passage du mur du son au-dessus des États-Unis, un phénomène bien connu sur plusieurs modèles d’avions de ligne. Pour autant il ne s’agissait évidemment pas de l’avion anglo-français retiré du service depuis un peu plus de quinze ans.
C’est donc un Boeing 787-9 Dreamliner de la compagnie britannique Virgin Atlantic qui a réalisé ce vol commercial entre la Californie et l’Angleterre. À l’altitude de 10660 mètres où il se trouvait au-dessus de l’état de Pennsylvanie l’avion a atteint la vitesse de 1289 km/h alors même que le mur du son se trouvait alors à 1234 km/h. Rappelons que la valeur de ce mur fluctue suivant plusieurs facteurs dont principalement l’altitude et la pression atmosphérique.
Le fait que le biréacteur de facture américaine vole aussi vite à l’instant T s’explique là encore par la conjugaison de plusieurs facteurs : la puissance des moteurs certes mais surtout la nature. En fait à cette altitude l’équipage britannique a pu s’appuyer sur un courant-jet qui a porté le Dreamliner bien au-delà de sa vitesse de croisière. Celle-ci plafonne normalement aux alentours de 900 à 920 km/h.
Résultat de ce vol supersonique de quelques minutes l’avion s’est posé avec 48 minutes d’avance, passant largement en-dessous des dix heures de vol. Un gain de temps que les chanceux passagers ont du apprécier. Pour autant la compagnie et le constructeur ont rapidement communiqué sur le fait, annonçant qu’il ne mettait nullement la structure de l’avion en difficulté et que les passagers n’avaient à aucun moment couru le moindre risque. Un principe de précaution qui permet ainsi d’éviter tout risque de polémique, très fréquent en ces temps de réseaux sociaux.
D’ailleurs le fait que des avions commerciaux, qui ne sont ni le Concorde anglo-français ni le Tupolev Tu-144 soviétique, passent le mur du son n’est pas si rare que ça. Dans les années 1970 et 1980 c’était même presque fréquent avec deux modèles d’avions. Le biréacteur court-moyen-courrier soviétique Tupolev Tu-134 et le triréacteur moyen-courrier américain Boeing 727 avaient cette fâcheuse habitude. Et là encore ces franchissements ne duraient que quelques minutes et permettaient de gagner de précieuses minutes. Dans le cas de ces deux avions à aile en flèche particulièrement accentuée ces passages répétés au delà de Mach 1 affaiblissaient les structures. C’est comme tout, il ne faut jamais abuser des bonnes choses.
Photo © Virgin Atlantic.
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9 Responses
On parle de vitesse par rapport au sol ou de TAS (vitesse par rapport à l’air ambiant) ? le mur du son n’a de sens qu’un vitesse air…. En l’occurence avec du vent dans le dos, la vitesse par rapport à l’air de l’avion devait probablement être dans sa plage nominale (900km/h) donc aucun franchissement du mur du son…
D’ailleur à cette altitude (environ 11000m) la vitesse du son est plutôt de 1100km/h… encore un fois, vitesse non dépassée par l’avion qui était dans une masse d’air se déplaçant rapidement (par rapport au sol)….
1100kmh alors que l’avion est annoncé à 1289kmh, il dépasse. Et au fait comment tu sais tout ça ? Tu étais dans l’avion ou bien tu sais des choses que les journalistes du blog ne savent pas?
Disons que vu le nombre d’articles qui ont pris soin d’expliquer la différence entre vitesse air et vitesse sol et de présenter les jet-streams exceptionnels qui ont permis cette pointe, il n’est pas difficile de trouver la réponse.
L’avion volait à sa vitesse normale, autour de Mach 0,85 (autour de 900 km/h à cette altitude), et il avait un vent porteur de plus de 350 km/h.
https://www.numerama.com/sciences/465532-comment-un-avion-de-ligne-de-virgin-a-presque-atteint-la-vitesse-du-son.html
Vous avez raison malgrè les objection de @Dutertre, de plus l’avion n’ai pas conçu pour passer le mur du son, sa cellule et ses instruments de bord n’y sont pas adapté. Au minimum des alarmes sont là pour prévenir les pilotes qu’ils vont sortir des limites de vol, c’est dans la philosophie de Boeing, chez Airbus ils mettent plutôt des sécurités pour empêcher que cela arrive.
N’aurait il pas pu réduire la puissance des réacteurs pour ralentir ? Car 48 minutes d’avance, certes les passagers ont dû apprécier mais pas l’aéroport d’arrivé.
Toujours est-il que l’équipage n’a pas réduit la puissance. Et que 48 minutes d’avance ça se voit, surtout sur un vol de normalement 10 heures.
Yep avec Seb.
Il s’agit pour sûr de la vitesse sol, car si c’était par rapport à l’air autour de l’avion, les passagers ne seraient pas rassurés à cause des secousses et les pilotes laisseraient jamais l’avion dans ces conditions,
Aux altitudes de croisière des liners, l’air est encore assez dense pour résister à l’avancement de l’avion et à Mach 1, les secousses qui pourraient casser l’avion. Mais localement, l’air peut être supersonique sur certaines parties de l’avion.
Les vents ont un rôle fort important sur la vitesse d’un vol. Mon dernier vol Québec /Paris à bord d’un avion Airbus d’Air Transat est arrivé une quarantaine de minutes en avance ! Le pilote semblait assez fier de l’annoncer aux passagers. Cela n’a toutefois pas fait les manchettes, ce qui confirme que ça doit arriver assez fréquemment…
Cela doit faire autant de carburant d’économisé. On comprend la fierté du commandant de bord qui a dû recevoir des félicitations de sa compagnie.