C’est dans le cadre d’un exercice organisé par les deux pays que ce déploiement a eu lieu ce lundi 10 décembre 2018. Deux bombardiers quadriréacteurs Tupolev Tu-160 ont traversé l’Atlantique afin de rejoindre le territoire vénézuélien. Ils étaient accompagnés de deux avions de transport chargés des pièces de rechanges et des personnels d’encadrement de l’exercice. Un vol sensible suivi durant une bonne partie du temps par les forces de l’OTAN.
C’est du nord de la Russie, dans la région de Mourmansk, que sont partis ces deux Tupolev Tu-160. Ils ont très vite été rejoints par leurs deux avions d’accompagnement : un Antonov An-124 de transport stratégique et un Ilyushin Il-62 en charge de soutien des personnels.
Les quatre avions militaires russes ont ensuite contourné la Scandinavie, sont passés aux large des îles britanniques avant de traverser l’Atlantique puis la mer des Caraïbes avant de rejoindre l’espace aérien vénézuélien.
Il est à noter que durant toute cette mission les transpondeurs respectifs de ces avions militaires étaient en parfait état de fonctionnement. C’est suffisamment rare dans le cas de l’aviation russe pour le souligner !
Mais au fait pourquoi une telle traversée ? Officiellement pour participer à une série d’exercices aériens avec les forces aériennes vénézuéliennes. La Russie est un des seuls alliés de poids de ce pays d’Amérique du sud membre de l’OPEP. Il faut dire que la présidence Maduro est placée au ban des nations par les États-Unis et l’Union Européenne suite aux violences de l’été 2017. Depuis lors le pays fait l’objet d’un strict embargo sur les matériels de défense, auquel cependant ne prennent pas parts les Chinois et les Russes. Après tout faut bien faire des affaires…
Pour les équipages russes cela sera sans doute l’occasion de voler de très près avec des General Dynamics F-16A/B Fighting Falcon sans courir le moindre risque ! Il faut dire que la Fuerza Aérea Venezolana aligne actuellement encore une douzaine de ces avions achetés à l’époque où le pays s’entendait bien avec les puissances de l’OTAN, et payés avec l’argent du pétrole. On ignore par contre si les Russes tenteront de ravitailler un de leurs bombardiers sur l’unique tanker Boeing 707-380 encore en service dans cette petite force aérienne.
Beaucoup de médias (notamment pro-russes) se sont ébaudis de voir ces deux Tupolev Tu-160 réussir ainsi une mission de transit de près de 10000 kilomètres.
Il serait peut-être bon de leur rappeler que celui que l’OTAN appelle Blackjack est un bombardier stratégique à long rayon d’action, conçu à l’époque de la guerre froide pour délivrer l’arme nucléaire jusqu’aux abords du territoire américain et revenir (comme si de rien n’était) à sa base en Russie. Traverser l’Atlantique est donc totalement dans ses cordes, d’autant qu’à priori il n’emportait aucun armement dans ses soutes. Jusque là le Tu-160 est pile-poil dans son rôle.
Photo © UK Ministry of Defense.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
8 Responses
Le terme bombardier « lourd » s’emploie encore de nos jours ? Ça fait un peu désuet comme terme aujourd’hui.
C’est quand même deux fois un b1b lancer donc lourd oui
C’est toujours un oiseau impressionnant, et quoi que l’on en dise effectivement, ses performances sont à la hauteur de sa réputation.
A noter que c’est lors de ce transit que des Typhoons de la RAF ont décollé en QRA pour la première fois équipés de missiles METEOR. Par simple précaution, d’après le communiqué : les EF2000 n’ont en effet pas rejoint les bombardiers, puisque les transpondeurs fonctionnaient il était inutile de les identifier en visuel. Façon pour la RAF de célébrer à sa façon l’arrivée opérationnelle du nouveau missile longue portée de MBDA 😉 .
Il y a très longue années cet avion (ou sa version première) avait déjà fait le voyage. Ça avait permis de valide pas mal de point, notamment le comportement de l’avion dans les zones chaudes voir tropicales
Après tout faut bien faire des affaires…
Et que font américains et français avec le Qatar et l’Arabie Saoudite lorsqu’on sait comment ces pays sont impliqués respectivement avec Daesh et le Yémen ? De l’humanitaire ?
Serait-il possible de laisser la subjectivité et le parti pris de côté lorsque l’on fait des articles ou des commentaires ? Parle-t-on politique ou aviation ?
Merci
PS : un bien bel avion au demeurant.
On a jamais dit le contraire. Bien-sûr que la France fait des affaires au Moyen-Orient. Tout le monde voit midi à sa porte.
Pour ma part, il me semble ici inutile de le signaler !!! Donner de l’info brute, c’est ce que personnellement j’attends des articles du site, sans prise de position politique ou idéologique !!! Exercice difficile certainement mais indispensable à mon avis.
Pour le reste, et bien, il a les autres sites d’information pour nous faire une idée de l’état d’avancement de le bêtise humaine. !!!
Cher Alain si vous souhaiter de « l’info brute » malheureusement je pense que vous êtes mal tombé et que je ne saurais que trop vous conseiller d’aller voir du côté de l’AFP ou de Reuters. Nous avons une ligne éditoriale, et depuis de nombreuses années maintenant nous nous y conformons. Et c’est loin d’être l’exercice difficile que vous prétendez.