Durant l’entre-deux-guerres la Royal Air Force fit un usage particulièrement important des bombardiers légers. Ces avions avaient la qualité d’être en fait des machines assez polyvalentes pouvant aussi remplir des missions de reconnaissance armée ou encore de lutte anti-navire et anti-sous-marine au travers de torpilles emportées en lieu et place des bombes. Parmi ces avions figure un étonnant biplace construit à une grosse centaine d’exemplaires : le Hawker Horsley.
Comme souvent au Royaume-Uni à cette époque cet avion découle d’un cahier des charges officiel. Il a été émis à l’été 1923, sous la forme de la Specification 26/23 relative à un bombardier léger de jour destiné au remplacement des Airco D.H.4 datant de la Première Guerre mondiale. Quatre constructeurs différents y répondirent par l’affirmative : Bristol, Handley Page, Hawker, et Westland. Chacun apporta bien entendu un avant-projet différent mais tous avaient en commun que leur avion soit un biplan biplace en tandem dont la motorisation était assurée par le moteur britannique à la mode à cette époque là : le Rolls-Royce Condor.
Particularité notable cette motorisation n’avait pas été imposé dans la Specification 26/23.
Assez rapidement il devint évident que c’est bien sur les capacités réelles qu’il faudrait départager chacun des quatre protagonistes. De ce fait l’Air Ministry prit la décision de commander deux prototypes et un avion de présérie à chaque avionneur.
Les avions ainsi commandés portaient les noms de Bristol Berkeley, Handley Page HP.28 Handcross, Hawker Horsley, et Westland Yeovil. Mais rapidement deux d’entre-eux se détachèrent très nettement dans la compétition.
Le Handley Page HP.28 Handcross et le Hawker Horsley semblaient largement supérieurs aux deux autres, notamment en matière de manœuvrabilité autant que de capacités de bombardement. Finalement fin 1925 après le vol inaugural de chacun des prototypes la Royal Air Force prit la décision de commander le second d’entre-eux sous la forme d’une première série de dix exemplaires comme Horsley Mk-I.
Conçu par Thomas Sopwith, le fondateur du constructeur éponyme durant la Première Guerre mondiale, et par le jeune ingénieur Sidney Camm qui venait de se faire un nom avec l’avion de sport Hawker Cygnet le nouvel avion représentait selon la RAF son avenir dans le bombardement léger de jour. Le Hawker Horsley se présentait en fait très classiquement sous la forme d’un biplan biplace en tandem construit en bois et contreplaqué et disposant de capacités de bombardement à hauteur de 550kg de bombes.
Pourtant après le huitième exemplaire de série assemblé les deux ingénieurs se rendirent compte que leur avion n’avait rien de révolutionnaire et ils souhaitèrent proposer à l’Air Ministry une seconde version, le Horsley Mk-II à l’époque encore théorique.
Celui-ci se caractérisait par un usinage en bois, métal, et contreplaqué ainsi qu’une nouvelle version du moteur Rolls-Royce Condor. Un avion de présérie Horsley Mk-II vola et fut immédiatement suivi de 102 autres exemplaires. Le Hawker Horsley était alors appelé à devenir le bombardier de jour standard de la Royal Air Force qu’il devait être, en tous cas pour quelques années.
Dès l’année 1928 les deux prototypes et les deux avions de présérie furent détachés auprès de l’A&AEE, c’est à dire l’Aeroplane and Armament Experimental Establishment comme avions de servitudes et bancs d’essais volant pour divers tests de moteurs. C’est ainsi que le Hawker Horsley vola avec des moteurs en ligne, en V, en étoile, et même rotatifs. Cette dernière technologie avait pourtant été abandonné en France et au Royaume-Uni depuis une petite dizaine d’années et l’arrivée massive justement des moteurs en étoile.
Des essais moteurs furent même réalisés avec des moteurs étrangers comme le Junkers Jumo 205 allemand ou le Hispano-Suiza 12M français.
C’est ainsi qu’en parallèle Hawker n’hésita pas à proposer à l’export son avion avec bien d’autres moteurs que le Rolls Royce Condor en ligne : l’Armstrong-Siddeley Leopard, le Napier Lion, le Rolls Royce Buzzard, ou encore le Rolls Royce Eagle pouvait être gréé dessus. Et cela marcha, un peu. Six avions furent vendus à la Grèce et deux autres au Danemark.
Ce dernier pays désigna ses exemplaires Dantorp, ils se distinguaient par leur Leopard en étoile et leur imposante torpille installé sous le fuselage.
Au sein de la Royal Air Force les Hawker Horsley demeurèrent en première ligne entre entre janvier 1927 et septembre 1934, époque de leur remplacement par des Hawker Hart et des Westland Wallace bien plus modernes. Pourtant les exemplaires de soutien aux essais en vol de l’A&AEE ont eux volé de manière opérationnelle jusqu’à fin 1938 participant même activement au développement du célèbre moteur Rolls Royce Merlin, celui-là même qui devait ensuite équiper entre autre les De Havilland Mosquito et Supermarine Spitfire.
À l’export les Danois conservèrent leurs deux Dantorp, dont l’un était transformable en hydravion à flotteurs jusqu’en 1939. Les Grecs de leur côtés furent les seuls à engager au combat leurs Horsley, et ce contre l’armée allemande en 1940. Mais face à la puissante Luftwaffe ces avions semblaient déjà bien obsolètes. Ils ne réalisèrent que quelques missions d’appui aérien rapproché avant d’être descendus par les chasseurs nazis.
Avion mineur dans l’histoire aéronautique britannique le Hawker Horsley fut pourtant le premier appareil construit selon la technique mixte dite Hawker qui prévoyait en plus du bois et du métal dans la conception d’ajouter du contreplaqué, léger mais résistant. Malheureusement il n’existe de nos jours plus aucun exemplaires de cet étonnant bombardier léger.
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