Grosse pagaille sur l’aéroport international de celle qui est actuellement la deuxième ville de la République Démocratique du Congo. Ce dimanche 4 mars 2018 un avion-cargo biréacteur Boeing 737-300 a fait une glissade après avoir cassé son train avant puis s’est immobilisé sur la bande de piste, ne causant fort heureusement que des blessures légères à son copilote. Le trafic aérien a lui été fortement impacté.
Pour une raison encore mal connue le Boeing 737-300 en question a écrasé son train d’atterrissage avant quelques instants seulement après son atterrissage. Il provenait de l’aéroport international de Kinshasa, la capitale du pays. L’avion ne transportait aucun passager, uniquement des charges marchandes.
Le pilote a cependant eu le temps de rabattre son biréacteur sur la gauche en direction de la bande de piste, très herbeuse sur cette plateforme aéroportuaire. Rapidement les services de secours ainsi que la police aéroportuaire congolaise ont pu intervenir afin de mettre en sécurité toute la zone. Le trafic aérien n’a pu reprendre que le lendemain, ce lundi 5 mars 2018, en fin d’après-midi. De ce fait plusieurs vols internationaux ont du être annulé, un Boeing 737-700 de Kenya Airways et un Bombardier CRJ200-ER de South African Express sont donc restés cloués sur le tarmac ne pouvant pas redécoller de Lubumbashi.
L’avion accidenté est un Boeing 737-300 construit initialement pour le transport commercial de passagers puis modifié par la suite en avion-cargo. Certifié pour la première fois en avril 1989 ce n’est donc pas un avion récent ! Immatriculé 9S-ASG il appartient à la compagnie locale Serve Air (ex-Congo Air Service) et ne peut réaliser que des vols continentaux, ce transporteur étant placé sur liste noire par les instances aéronautiques européennes.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que cette compagnie connait un tel accident. Peu après son changement de raison sociale, il y a en fait un peu plus de cinq mois, elle avait perdu un bimoteur à turbopropulseurs Antonov An-26B dans des conditions similaires sans pour autant faire de victime. Mais l’accident le plus grave se passa sous sa raison sociale précédente quand la veille de Noël 2015 un de ses Airbus A310-300 a fait une sortie de piste sur l’aéroport (également congolais) de Mbuji-Mayi fauchant au passage deux personnels de piste. Au total huit personnes avaient été blessées, dont deux très sérieusement !
Malheureusement cet accident est symptomatique de l’état de l’aviation civile dans certains pays d’Afrique sub-saharienne. Il y subsistent encore de nos jours de véritables épaves autorisées néanmoins à voler et des transporteurs très peu regardants sur la sécurité aérienne mais pourtant qui ne sont jamais inquiétés. C’est la le revers des listes noires : les États-Unis et l’Union Européenne s’en lavent les mains laissant ces pays se débrouiller comme ils peuvent, souvent avec des moyens dérisoires.
Photo © Agence France Presse.
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5 Responses
On a vraiment l’impression que la porte cargo a été rajouter après la construction, c’est grossier.
Je suis assez d’accord la porte-cargo a vraiment l’air d’un rajout. Ce qu’elle est fondamentalement puisque ce 737-300 a commencé sa carrière en transportant basiquement des passagers.
C le panneau qui a été découpe, on perçoit encore les hublots sur la porte cargo… Pour ce qui est des listes noires, je ne comprends pas votre commentaire, pourquoi devrions nous les aider alors que notre pays est lui même en difficulté….????
En matière aéronautique, comme dans d’autres domaines, les pays les plus riches devraient venir en aide aux plus pauvres. Appelez cela aide au développement ou solidarité ça revient au même. Car si nous (en gros l’UE et les USA) laissons ces pays se débrouiller seuls ils ne sortiront jamais la tête de l’eau et s’enfonceront encore un peu plus dans cette misère technologique qui fait qu’aujourd’hui en Afrique subsaharienne, en Amérique du sud, ou encore dans certains coins d’Asie volent de véritables poubelles des airs.
Bonjour Arnaud. Nous le faisons déjà. ( Investissements et aide aux entreprises au Maroc, Métro d’Abidjan entièrement financé par la France ), pour des retours, disons…. eruh, je cherche encore.
Bien sûr que le plus riche doit aider le plus pauvre, et j’en suis d’ailleurs un partisan. A condition que le plus pauvre ait une morale, ne soit pas corrompu, aille de l’avant, et sache quitter un comportement clanique et dépassé.
Nous en sommes loin, Et je crois que la priorité, ces jours-ci, commence par chez nous. 😉